Un mafieux aux fourneaux - Aleksander

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Je parcours mes notes de téléphone afin de me rappeler des futurs rendez-vous d'affaires que j'ai, avant notre départ pour Bordeaux. Schneider et sa dulcinée viendront avec nous là-bas. Tessa me servira à quelque chose, et Lucian sera un grand allié sur place. Je laisserais le champ libre à Irina pour monter son plan comme elle l'entend, je serais derrière elle en cas de souci, prêt à la protéger. Je n'ai toujours pas commencé les recherches qu'il m'avait demandées, lors de leur première visite commune, toutefois, j'ai l'idée de les débuter dès notre retour de Suisse. Cela peut prendre assez de temps, surtout s'il y a pas mal de choses à trouver. Si elle cache quelque chose d'énorme, le dossier mettra plus de jours que prévu à être créé. S'il peut être prêt quand j'aurai posé la main sur ces fils de putes de pédophile – parce que oui, j'ai l'intention de les torturer et de les offrir à mon très cher ami – ce serait l'idéal. Je lui ferai la surprise de mon cadeau, lorsqu'il foulera à nouveau la Pologne dans quelques semaines.

Je finis par ranger le portable quand le bruit des sabots du cheval, qu'Irina monte depuis une bonne heure, se rapproche. Assise sur la selle, sa longue chevelure en queue de cheval, elle me contemple d'un sourire qui embellit son visage. Sa grand-mère passe le portail et s'empresse de l'aider à descendre. Même à quatre-vingt-dix ans, c'est une femme pleine de vie. Pas sûr d'être aussi tenace à son âge.

— J'ignorais que tu savais monter à cheval, lui dis-je alors qu'elle quitte le dos de l'animal.

— Je viens d'apprendre sur le tas, m'avoue-t-elle un sourire en coin. Tu ne m'as surtout pas vu tomber plusieurs fois, au début de mes tentatives.

Juliette prend les rênes, puis le ramène dans un box, tandis que je suis Irina dans la maison de son oncle. Les plus petits sont dans le jardin à jouer à des jeux d'enfants, alors que ceux qui ont plus l'âge d'Irina sont autour d'une table, cartes en main. Je la regarde les rejoindre, pendant que je m'installe sur un siège extérieur près de l'entrée. Je sors mon paquet de clopes et m'apprête à en allumer une, mais c'était sans compter sur les doigts de la doyenne qui s'empresse de me l'arracher.

— Tu intoxiqueras tes poumons plus tard, mon garçon. J'ai besoin d'assistance en cuisine.

Ne voulant pas paraître impoli, et ne sachant pas si je peux vraiment être d'une grande aide, je la suis sans ronchonner. Dès que je pénètre la porte, la vieille dame est déjà à la tâche. Différents plats sont mis sur l'îlot central, des ustensiles sont éparpillés. Je me pousse légèrement afin de la laisser déambuler sans encombre. Quand elle sort de la farine, des fruits ou encore des œufs, je comprends que je vais devoir réaliser un gâteau. Je passe du mafieux qui décapite des têtes, à un Aleksander qui tranche des abricots.

— Coupe-moi ça ! m'ordonne-t-elle d'un claquement de doigts.

Je lève un sourcil, surpris de son ordre. Aucune personne ne m'oblige à quoi que ce soit, même pas la vieille dame. Et c'est bien parce que c'est sa grand-mère que je ne vais rien dire. Juliette commence avec ses ingrédients, pendant que je tranche mes fruits d'une manière que j'improvise. Plusieurs y passent avant qu'elle ne décide d'intervenir.

— Non, non, ce n'est pas du tout comme ça, Aleksander !

Sa main vient taper mes doigts, m'obligeant à lâcher le couteau. J'hésite à rire ou bien l'emmener dans ma salle de torture, face à la situation des choses. Tout comme sa petite fille, elle fait la taille d'une canette, et tout comme elle, elle a un sacré caractère. Je comprends maintenant de qui elle tient cette manie de résister, tout en affrontant les actions, tête droite.

— Comme ça, jeune homme, m'annonce-t-elle en découpant l'abricot en deux.

Il suffisait qu'elle me le dise d'entrée, j'aurais mieux effectue le geste. Ça parait logique pour elle, mais pour une personne comme moi, c'est tout autre chose.

Je veux vivre Tome II : Vengeance sanglante - Dark RomanceWhere stories live. Discover now