6 | STARR

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« Il est plus facile de subir que de fuir »
-Clair Martin-


13:02, 14 novembre 2016.


– Mettez vous par deux !

Presque aussi pire que les travaux de groupe.

Au centre sportif de l'école, la moitié de ma classe est regroupée avec la moitié d'une autre. Pour le diplôme de fin d'année, l'académie nous laisse le choix des sports sur lesquels nous souhaitons être évalués. Deux groupes différents ont alors été créés, le mien constitué du volley-ball, du golf et du tennis, voulant à tout pris éviter la natation. 

Et me voilà en plein milieu du gymnase à observer les binômes se former.

Mon regard s'attarde sur June plus loin, le bras de Payton enroulé autour de son cou.

– On se met ensemble ? m'interpelle une voix, m'arrachant à mon observation.

Les cheveux tressées en deux nattes rabattues vers l'avant, ses sourcils sont d'une symétrie admirables tandis que la muqueuse de ses yeux marrons est maquillé de noir, intensifiant son regard.

Une beauté enviable.

Je la regarde incrédule, l'air de lui demander si c'est à moi qu'elle parle, bien qu'il n'y ait personne d'autre dans notre périmètre.

– Les autres sont tous moches, affirme-t-elle en haussant les épaules.

Sa réponse à ma question silencieuse me vaut l'ébauche d'un sourire avant que j'accepte.

– Tu t'appelles ?

– Starr et toi ?

- Moon.

Oh.

Le lien céleste entre nos deux prénoms n'a pas l'air de l'étonner autant que moi.

Après les échauffements, tout le monde se rapproche du tableau en émail vert où est inscrit à la craie blanche l'organisation des matchs. Une fois les binômes en place sur les terrains, le commencement du premier set est lancé d'un coup de sifflet.

En face de nous, les échanges de balle avec nos adversaires se font courts. Le ballon retombe systématiquement dans notre camp dû à leurs niveaux nettement plus élevés que le nôtre, accordant peu de dynamique.

 Putain on va jamais s'améliorer avec une bande de bras cassés comme elles, se plaint l'un des deux à son camarade entre deux coups de sifflet, sans prendre la peine de baisser le iota de sa voix.

– Eh, s'écrie Moon me faisant tressaillir, un problème ?

Le duo s'approche au centre du terrain, uniquement séparé par le filet.

– Oui, vous, vocifère-t-il en nous pointant du doigt.

- Pas de problème, répond-elle en lâchant la balle de ses mains, rebondissant sur le sol en résine. J'arrête de jouer.

Après quoi, elle tourne les talons et je me contente de la regarder s'en aller, décontenancée.

– C'est ça, de toute façon vous êtes claquées, ricane-t-il. Après peut-être que sans tes longs ongles de sorcière tu pourrais au moins être capable de rattraper une balle.

Moon s'arrête net à l'entente de ses mots avant de faire volte face.

– Si c'est ce que tu considères long, je comprends mieux de quoi tu te vantes auprès des filles maintenant, riposte-t-elle, provocatrice.

EMPTYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant