21| AYDEN (partie 1)

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Voici le flashback (assez court) de la première VRAIE rencontre d'Ayden & Starr, qui vous permettra de mieux comprendre la partie 2.

Je n'ai pas fait de dernière relecture avant de poster ce chapitre, en espérant qu'il soit tout de même à la hauteur de vos attentes !

Bonne lecture mes choupettes ღ

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« Un enfant maltraité par ses parents ne cesse pas d'aimer ses parents, il cesse de s'aimer lui-même. »
- Shahida Arabi -


Par le passé.

22:12, 23 août 2014.
Glasgow, Ecosse.

Une bouteille de whisky que j'ai volée au service en main, et posé sur le rebord d'une fontaine en pierre noire dont l'eau chatoie au gré du ciel opaque, mon écran de téléphone affiche un message de Keith demandant de mes nouvelles, auquel je ne réponds pas.

Qu'est-ce que je me fais chier.

Ange s'amuse avec les autres ados de notre âge. L'amitié est analogue à l'amour, deux êtres ne peuvent être amis dans le cas où leurs avis discordent. En l'occurrence, je ne parle pas de parfum de glace vanille ou fraise, même si entre nous la vanille est bien meilleure, mais de la vision de voir le monde.

Ne pas se lever sous les bombes est un privilège, avoir un toit est un privilège, garder le silence est un privilège, ne pas prendre parti en est un. Un. Pur. Privilège. De. Blanc. J'abhorre ce type de personnes frappées d'une cécité inhumaine, et il m'est impossible de faire comme si de rien n'était.

Même si à mon avis transcender délibérément les sujets à débats aussi gravissimes que la pauvreté, les guerres et le féminisme avec autrui dans l'unique but d'étendre ses contacts juge son Homme, à chacun ses critères amicaux je suppose. Un des miens étant le militantisme.

En ses lieux, on n'a pas grandi avec les mêmes valeurs. C'est tout.

Mark est un tant soit peu différent. Il participe à des œuvres caritatives, fait des dons à la ligue protectrice animalière, bref il sait user sa monnaie pour de bonnes choses. Nonobstant, les bonnes causes des uns ne sont pas les bonnes causes des autres.

Quant à maman, elle reste neutre et ne contredit jamais personne. Mais je ne pourrais jamais être déçu d'elle parce que ses réactions sont justifiables, puis c'est ma mère et ça suffit amplement.

Outre cela, j'ai comme une envie de ne plus... vivre.

Disparaître de la surface de l'univers.

Quand je sors en voiture, je ne mets pas ma ceinture, juste au cas où un accident se produirait. Normalement c'est le contraire. Quand je traverse, c'est avec l'espoir qu'un bus me renverse. Quand je passe en contrehaut d'un pont, l'envie de m'y jeter par-dessus me tiraille les entrailles, attiré par le vide. Enfin, quand je suis malade, j'espère en mon tréfond que c'est le signe d'une maladie incurable, parce que si un jour un médecin venait à me l'annoncer, des larmes couleraient sur mes joues, non pas de tristesse, mais de sérénité.

La nuit où papa m'avait renversé un seau d'eau sur la tête avant de me jeter dehors, les fois où j'évitais la piscine à l'école pour qu'aucun enseignant ne remarque les bleus foisonnant sur mon épiderme, la fois où il m'a brisé une côte sous l'effet de l'alcool... ses cauchemars hantent mes nuits.

EMPTYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant