5. Funambule

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La Terre tourne, la marée monte,
Les heures tournent, je me couvre de honte.
Une guerre se profile, elle sera sanglante,
Elle me détruira, me fera descendre en bas de la pente.
Le jugement ne sera pas le dernier,
Mais le début des hostilités,
Dans mon cœur, mon être, mon âme endommagés.

Les arbres poussent, les forêts grandissent,
Les oiseaux chantent autant qu'ils périssent.
Mes arbres à moi se font abattre par rafales,
Et par cette tronçonneuse qui me sert de rivale.
On dit qu'il ne faut pas écouter,
Les conseils d'une personne en train de s'écrouler,
Alors ne m'approchez plus jamais.

Tout vole en mille éclats,
Ne m'en voulez pas d'être comme ça,
Il faut vous en vouloir pour m'avoir détruits.
Je ne m'en remets pas,
De ces horreurs que je vivais là bas,
Elles me hantent à chaque nuit.
La honte me submerge, l'humiliation me brûle,
Et je danse sur la corde de ma vie en funambule.

Un soleil aveuglant, un souffle vivifiant,
J'étais un peu comme ça avant.
Mais vos insultes m'ont trucidé,
Comme une lame tranchante en acier.
Je vois l'obscurité à chaque fois que j'avance,
Que j'avance sur ces branches qui se balancent,
En équilibre sur les rimes auxquelles je pense.

Un vent qui ravage tout, une main qui donne un coup,
Je me fais tiré dans ce gouffre, dans ce trou.
Celui qui brille sous la corde tendue,
De mon existence légèrement fichue.
Je vous conseille de vivre seul, dans votre bulle,
Même si ça peut paraître ridicule,
Pour ne pas terminer en funambule.

Parfois mon cœur bats,
Parfois tout s'arrête et s'en va,
Sauf vos paroles et vos sourires machiavéliques.
Et je restes là,
Je saignes mon douloureux bras,
Mais mes blessures ne coulent pas, de manière ironique.
La honte m'a inondé, l'humiliation m'a consumé,
Je crois que, dans ce vide, je vais tomber.

La corde ne tient plus,
Mes pieds se déséquilibrent.
J'ai fait des choses que je n'aurais jamais dûes,
Mais vous ne m'avez pas laissé libre.
On m'a blâmé,
On m'a affiché, comme un vulgaire tableau.
On m'a dévalorisé,
On m'a fait couler, comme la dérive d'un bateau.

Le corde s'est rompue,
Je chute dans la pression atmosphérique.
Mes fils vitaux sont corrompus,
Et me rendent létal autant que tragique.
On m'a humilié,
On m'a jeté, comme un de ces vieux pulls.
On m'a oublié,
Je me suis oublié, sur cette corde en funambule.

Poetic ( Recueil de poèmes)Where stories live. Discover now