J'ai fait une promesse. [LOTR]

IV.

۵

Le monde devenait un tableau automnal, peint de couleurs terreuses qui allumaient dans le fond de son cœur ce désir de rentrer à la maison. Ô combien il rêvait de revenir dans son trou de Hobbit, de passer des soirées à la taverne comme autrefois. C'était une flamme dans le fond de son âme qui parfois tentait de s'éteindre lorsqu'il songeait à Sam.

Il allait le retrouver, car c'était avec assurance qu'il avait repris la route pour retourner en Terre du Mordor, son bâton de marche à la main, son sac bien rempli sur le dos et les épaules légères de ne plus porter ce fardeau autour du cou. Son épée était accrochée à sa taille, car, si les créatures maléfiques semblaient devenir les esclaves des Hommes qui se faisaient un malin plaisir à les pourchasser pour se réjouir de la victoire, Frodon restait méfiant de qui il pouvait croiser lors de son chemin. Le reste de la Communauté était resté à la Cité Blanche. Chacun avait obtenu une quête ces dernières années, chacun devait donc s'assurer de s'y tenir jusqu'au bout. Et puis, Frodon avait également besoin d'être seul. Il s'était habitué à la seule présence de Sam et de Gollum. Trop de monde autour de lui l'épuisait véritablement. L'Anneau l'avait rendu solitaire.

Alors qu'il marchait toujours avec assurance, sur de belles plaines verdoyantes, des cris surgirent un peu plus loin, cachés par une roche. Ses sourcils se froncèrent doucement et il s'approcha avec discrétion. Des hommes étaient en train de massacrer un Orc qui semblait très affaibli. Ils le frappaient avec des bâtons, des cailloux et le sang noir de la créature giclait partout. C'était une scène de violence qui semblait amuser ces hommes qui criaient victoire, heureux d'être libérés de tout mal. Frodon avait cessé d'observer la scène lorsque la créature lâcha son dernier souffle, et il contourna l'endroit de sorte à n'être vu par ces personnes. Il y avait une réelle traque à l'orc mais cela ne l'amusait pas du tout. Il continua sa route, quelque peu retourné par les images qu'il venait de voir. Le monde avait longtemps été une toile ensanglantée...

La nuit commença à tomber, assis près d'un feu de camp, Frodon faisait réchauffer une soupe de légumes, profitant de la chaleur des flammes pour se réchauffer. Non loin de lui se trouvait quelques fleurs, leurs pétales étaient colorées et Sam se serait réjoui de les voir. Il était son jardinier, sans ses mains talentueuses, jamais sa maison n'aurait été si bien décorée. Beaucoup de choses lui faisaient penser à son très cher ami, presque tout ce qui l'entourait, et en réalité, maintenant que la nuit était tombée, le jeune hobbit ne se sentait pas réellement en sécurité, ici, seul, loin de toute civilisation. Il remua sa soupe, saisit le bol entre ses mains et souffla dessus avant de boire une gorgée chaude qui lui fit grand bien.

Durant plusieurs jours il s'était nourri de légumes, jusqu'à ce qu'il réussisse à chasser un lapin qu'il fit cuir au feu de bois et qu'il dégusta avant de dormir, caché loin des regards, la pluie ne cessant de tomber. Durant plusieurs jours le ciel s'était montré gris et l'orage avait grondé et par chance il tomba dans un petit village qu'il ne connaissait pas. Il avait profité d'une nuit confortable à l'auberge, et finalement d'une deuxième.