39. Always on your side

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Bonne lecture


                      // Point de vue d'Isiah //

Après une cinquantaine de minutes, je ralentis progressivement mon allure pour mettre fin à ma course.

J'avais du mal à calmer l'accélération des battements de mon cœur. Au point même de me demander si aujourd'hui, courir serait suffisant pour calmer ces émotions oppressantes.

Courir, et le fait de se surpasser physiquement en général, était une des choses qui m'a aider à vaincre mon addiction. Ma profession, alliant sport, et cette sensation d'être enfin utile à la société, en était une autre.

Une autre chose était le fait d'être un époux et ça, j'en étais persuadé, même si je ne m'en souvenais pas.

Je ne me souviens pas des moments où elle m'a soutenu et encouragé et pourtant, je pouvais tout de même le sentir au fond de moi. Je pouvais sentir un lien fort entre nous, et ce n'est que maintenant que j'arrivais à mettre les mots dessus.

Ces dernières semaines, je pouvais dire sans avoir la sensation de mentir que j'allais mieux, que j'allais bien , et ce depuis mon retour au travail. Comme si la boucle était enfin bouclé.

Certes certains jours, j'étais frustré de ne pas me souvenir, toujours peiné par le deuil et la situation dans laquelle on se trouvait. Mais dans ces moments, la Yacine était là pour me rappeler combien j'ai accompli, et combien nous avons surmonté ensemble.

Elle me connaissait mieux que moi-même. C'était la personne au monde qui connaissait le mieux l'Isiah d'avant. Et puis, le simple fait d'être en sa présence, de m'endormir et de me réveiller près d'elle, était suffisant pour me rendre compte de la chance que j'avais d'être en vie.

Mais ce matin-là, après avoir couru presque qu'une heure, je n'arrivais toujours pas à obtenir ce que je recherchais : L'apaisement.

Je n'avais pas prévu de courir ce matin, mais à la minute où je reçus ce message ; colère et vulnérabilité prirent le dessus. Alors j'ai enfilé mes chaussures et fuis avant son réveil.

C'est fou comment plus d'une décennie après, il suffit d'un seul message de sa part pour que mon équilibre soit boulversé. C'est fou comment il continuait d'impacter ma vie après toutes ces années.

Je sors mon téléphone, toujours en regagnant mon souffle, et ouvre son message, pour relire le message une 10eme fois.


" Hello Isiah,

Wishing you a happy birthday today. I know our past hasn't been easy, and I understand if you're still upset with me. I truly regret my past actions and the hurt they've caused. I hope we can find a way to heal and be a family again. I want us to talk, I want to make things right son. No mater what, I want you to know that I love you.

Once again, happy 29th birthday Isiah, I wish you all the best.

Ps : you can contact me on this number. Dad."

Sans répondre, sans réagir, je range mon téléphone et me mets à nouveau à courir. En espérant que je cours assez vite pour que ces pensées quittent mon esprit.


                   // Dans la peau de Yacine //

Je passe une serviette autour de ma taille et sors de la salle de bain avant de me diriger vers le dressing.

En entrant dans celui-ci, je peux entendre la porte d'entrée s'ouvrir et se fermer, sûrement Isiah.

J'enfile mes sous-vêtements, et avant de m'habiller; je ne peux m'empêcher de m'observer dans le miroir.

《Remember us 》- 2Where stories live. Discover now