Hero VS Villain (fr) [Yaoi/Boys'love]

Episode 65 : Confession

Ridley

« Hey » dis-je doucement.

« Tu ne devrais pas être ici » répondit-il d'une voix rauque et hésitante, trahissant sa nervosité.

Je supposais qu'il n'avait plus parlé à quiconque depuis un bon moment. L'entendre me donna l'impression qu'on m'avait enfoncé une dague dans le cœur tellement cela me faisait mal de l'imaginer, tout seul et désespéré dans cette pièce... Il avait dû avoir tellement peur. La douleur que je ressentais se transforma peu à peu en une rage incontrôlable : je crevais d'envie d'aller trouver tous ceux qui l'avaient fait souffrir pour leur régler leur compte. J'essayai de me calmer. L'heure de la vengeance n'avait pas sonné, pas encore... Je devais juste me montrer patient.

« Mais... » reprit Vandel, « Je mentirais si je disais que te revoir ne me faisait pas plaisir. L'ambiance a été... Hum... »

Il eut un rire gêné et douloureux. « Plutôt calme par ici. »

Soudain, il se ragaillardit, enthousiaste. « Ah ! Mais si tu es là, ça veut dire que mon plan a fonctionné !!! »

« Quoi ? » dis-je en clignant des yeux, confus.

« Le sort ! » me rétorqua le Prince avec un sourire en coin, sur un ton qui me rappelait déjà plus le Vandel de mes souvenirs. Malgré moi, je me sentis un peu soulagé de voir sa personnalité réapparaître.

« J'ai eu le temps de pratiquer depuis le début de ma captivité, tu sais ? » expliqua-t-il, « Et j'ai finalement trouvé le moyen de barricader mon esprit suffisamment que pour échapper à la surveillance constante de ma mère ! Du moment que mes émotions restent sous contrôle, elle n'arrivera plus à embrouiller le ciboulot de ce bon vieux Vandel ! »

Il se donna une claque sur le front en disant cela.

« Est-ce que tu viens de... Parler de toi à la troisième personne et de dire le mot... Ciboulot ? » m'étonnai-je.

« Hors propos » ricana-t-il, « Pour résumer ça simplement, tant que je reste de marbre, il n'y aura aucun danger... Donc, il vaudrait mieux éviter que nos retrouvailles ne deviennent trop torrides, blondinet. Sinon, ma protection mentale va voler en éclat. »

Mes joues rougirent immédiatement. « Vandel... Je ne crois pas que le moment soit bien choisi pour ce genre de blagues. »

Le Prince se rapprocha de moi, traînant ses chaînes derrière lui. « Désolé, c'est comme un mécanisme de défense, je pense. Quand je suis trop stressé, ce type d'humour me vient naturellement. L'échange équivalent, tout ça tout ça... »

« Je ne crois pas que ce soit... »

Vandel me frappa l'épaule, d'un coup qui aurait sans doute été beaucoup plus énergique s'il ne vivait pas une période aussi difficile. « Ridley... Ah, mon pauvre Ridley. Si tu ne rigoles jamais des malheurs de la vie, tu risques de devenir quelqu'un de beaucoup trop sérieux, avec un balai dans le cul... Enfin... Hum... C'est peut-être ce que tu es déjà, en réalité. »

Malgré ses sourires et ses taquineries, j'y voyais clair : ces quelques jours seuls l'avaient vraiment mis à bout et je devais me retenir de toutes mes forces pour ne pas aller trouver Stefan et la Reine immédiatement. Mais Annette avait raison... Moi seul étais capable de sortir Vandel de cet enfer. Je ne devais pas laisser Victoria savoir que la Princesse était en vie, ni laisser le Prince Vandel à la merci de Stefan pour le reste de sa vie.

Je pris une grande inspiration. Je pouvais le faire... Pour lui... Pour son propre bien.

« Vandel... Je... Je suis venu te dire quelque chose d'important. »