chapitre 8

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( PDV Yaniss )

Des cris me parviennent en me sortant de mon sommeil. Je jette un regard à mon réveil. QUOI ? 10h23 ?
Je me lève, prend des habits et me dépêche d'aller me laver.

Personne ne m'a réveillée ! Et Lilia n'est pas passé ? Je m'habille rapidement et descends les escaliers, mon sac de cours à la main. Je n'ai même pas pris le temps de me maquiller mais en réalité je n'ai rien à cacher donc...

Quand j'arrive dans le salon, je vois mon frère et Alvarez en train de rager sur un jeu vidéo.

- Mais vous faites quoi ? criai-je, pourquoi vous ne m'avez pas réveiller bande d'abrutis !

Les deux garçons ne me jettent même pas un regard et Hugo répond :

- Bah nous on sèche et comme t'avais pas mis ton réveil, on pensait que tu faisais la même. Ha au fait, ta pote est passée et je lui ai dit de partir sans toi...

Non mais quel crétin ! Bon c'est trop tard, maintenant, de toute façon. Je vais simuler un petite maladie. Rappel pour plus tard : assassiner mon frère ainsi que son débile de pote.

- Ha au fait poupée, tu me dois toujours dix balles, lance Alvarez sans quitter les yeux de la télé.

Je souffle et remonte dans ma chambre pour prendre l'argent. Un jeu est un jeu, j'en respecte les conséquences. Ça m'apprendra à faire ma maline. Mais j'ai toujours été comme ça : je dis absolument tout ce qui me passe par la tête sans penser à ce que ça peut engendrer.

Je prends les dix euros dans mon sac à main et redescends les escaliers quatre à quatre.

- Tiens, profite en pour t'acheter un cerveau, dis-je en tendant l'argent à Lorenzo.

Celui-ci me foudroie du regard et prend l'argent avant d'afficher un sourire vainqueur :

- Ça t'apprendra que personne ne gagne contre moi, poupée.

Si je l'enterrai ?

- Arrête de m'appeler comme ça, j'ai vraiment l'air d'une barbie ?

Il hausse les épaules :

- À la différence que toi tu ne souris jamais.

Mon sang commence à bouillir dans mes veines :

- Je souris aux gens qui le méritent, alors pardon de ne pas être une de ces hypocrites superficielles qui n'osent pas te défié comme si tu valais mieux que tout le monde !

Son sourire s'agrandit et il dit :

- Apprend juste à la fermer, ça serait vraiment cool.

Sentant la rage afflué en moi, je pousse un petit cri de rage et sort en trombe de la maison. Je me laisse glisser contre la porte et m'assoie par terre, les genoux repliés contre ma poitrine.

Je déteste ce garçon ! Il me fout la rage plus que n'importe qui !

- Pourquoi t'es triste ?

Je redresse la tête est tombe nez à nez avec un petite fille. Elle ne doit pas avoir plus de six ou sept ans. Elle a de jolies cheveux bruns bouclés et des yeux bleus foncé. Un sourire enfantin trône sur son visage d'ange et elle a cette petite étincelle dans les yeux qu'on tout les enfants.

- Je ne suis pas triste, répondis-je gentiment, je suis un peu en colère.

- Comment tu t'appelles ?

- Yaniss.

La petite fronce les sourcils

- Pourquoi t'as un prénom de garçon ?

L'innocence des enfants me tura un jour.

- C'est difficile à comprendre. Comment tu t'appelles toi ?

- Je m'appelle Estella.

Ha oui, c'est bien féminin ça. On a pas tous les mêmes chances... Le gynéco de ma mère c'est "légèrement" trompé en décrétant que j'étais un garçon. Donc je suis arrivée et je suis passé de fils à fille. Au plus grand bonheur de ma mère qui voulait une fille depuis toujours.

N'empêche qu'elle a décidé, en tant que féministe révoltée, que ce qui était attribué aux garçons pouvait aussi appartenir à une fille. Elle a gardé le prénom de garçon que j'étais sensée porter en rajoutant un deuxième S à la fin.

- Dis moi, Estella, que fait tu ici toute seule ?

La petite se ressaisit et dit soudain :

- Ha oui, maman m'a demandé d'aller chercher Enzo parce que il a pas la droit de sécher les cours !

Une seconde... Est-ce que cette petite est... ?

Je lui prends la main et l'invite à rentrer.

- ALVAREZ ! criai-je du hall en faisant sursauter Estella.

Je rentre dans le salon avec la petite sur mes talons. Lorenzo se retourne en soufflant mais change d'attitude à la vue de l'enfant.

- Mon bébé ! s'exclame-t-il en ouvrant les bras avant qu'Estella vienne se réfugier dedans, qu'est ce que tu fais avec Johanssen ?

La petite sourit et s'écarte d'Alvarez.

- Elle était en colère ! Et après elle m'a dit comment elle s'appelle ! Yaniss elle a un prénom de garçon, c'est trop bizarre !

Lorenzo se tourne vers moi et sourit légèrement.

- Ha oui Yaniss, tu étais colère ? Et pourquoi ?

Je le fixe d'un regard mauvais :

- Un imbécile me prend la tête dès le matin...

Estella n'a pas l'air de comprendre et Alvarez lève les yeux au ciel.

- Maman veut que tu rentres !

Lorenzo souffle. Il fait un check à Hugo, m'adresse un regard noir et prend sa sœur dans ses bras avant de quitter la maison avec un air résigné.

La pauvre enfant... Avoir un grand frère pareil, c'est l'échec de toute une vie !

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