Falling With You

chapitre 35

( PDV Yaniss )

Assise sur un banc dans le hall, je fixe la porte du bureau du proviseur. Vanessa et Alvarez n'en sont toujours pas sorti. J'espère que mon amie n'aura pas une grosse punition par ma faute...

- C'est vraiment long, tu trouves pas ? demandai-je à Anaïs, ils devraient être sortis depuis longtemps ! Anthony a déjà été envoyé à l'infirmerie !

Sincèrement, je suis très heureuse de ne pas m'être attachée à ce sale type. Anthony a peut être l'air gentil mais c'est tout le contraire. J'espère qu'il n'aura jamais de compagne, c'est évident qu'il la batterait pour un oui ou pour un nom.

- Je sais pas, mon cœur, répond Anaïs. Vanessa a peut être découpé le corps du proviseur, qui sait ?

Je me tourne vers mon amie, l'air indignée.

- Enfin Anaïs ! m'exclamais-je. C'est évident que Vanessa préfère de loin l'acide chlorhydrique !

On part en fou rire nerveux sous le regard interrogateur de nos amis.
Tout d'un coup, la porte du bureau du proviseur s'ouvre à la volée et Alvarez et Vanessa en sortent, l'air en colère.

En me voyant, Vanessa se précipite vers moi et prend mon visage en coupe.

- Putain, t'as une énorme marque ! s'exclame-t-elle en fixant mon hématome naissant. Je savais que j'aurais dû le butter ce connard, je vais lui faire bouffer ses organes après les avoirs arrachés moi même !

Je ris un peu.

- C'est bon, Vanessa, on s'en fout d'Anthony, dis-je en souriant.

Je me tourne ensuite vers Alvarez. Je devrais sans doute le remercier d'avoir pris ma défense et de m'avoir empêché de tomber dans le piège d'Anthony. Mais ma fierté m'en empêche.

Lorenzo et Vanessa n'ont pas la moindre trace de coups contrairement à Anthony. C'est lui qui a dû sacrément souffrir. J'avoue ressentir une pointe de satisfaction à cette pensée.

- Tu as mal ? me demande Alvarez en désignant mon bleu.

Je le regarde, étonnée. Pourquoi est-ce qu'il se comporte comme ça avec moi ? C'est perturbant ! Il est passé où le connard imbus de lui même ?

- Ça va, répondis-je froidement.

Oui c'est vrai je suis chiante. Mais enfin, ce n'est pas parce que il a tabassé un mec pour me protéger que je dois lui vouer un culte.

Lorenzo lève les yeux au ciel.

- Tu changera jamais, dit-il.

- Je l'assume, déclarai-je en haussant les épaules.

Alvarez se détourne de moi et s'assoit en commençant de discuter avec Tilio.

- Vous avez eues quoi comme punition ? demande Anaïs.

Vanessa souffle et lève les yeux au ciel.

- Deux semaines d'heures de colle à partir de demain, dit-elle avec un air blasé. Anthony n'a eu qu'une seule semaine cet enfoiré. Juste parce que MONSIEUR à été blessé.

Je souffle à mon tour. Ce monde est injuste...

- On a quoi comme cours après ? demande Lilia.

- Histoire, répond Anaïs.

Achevez moi, je vais souffrir. Je déteste l'histoire. Travailler sur des gens morts depuis des siècles c'est pas vraiment mon hobby...

La sonnerie retentit et on part en cours d'un pas déprimé.

Les cours se finissent après ce qui me semble être une éternité. Je salue rapidement mes amies.

- Johannsen ! m'interpelle Alvarez. 18h chez moi, tu oublies pas !

Et il part sans demander son reste. Merde. Avec toute cette histoire, cet après midi, j'avais complétement oublié que j'étais sensée me rendre chez mon pire ennemi pour faire un putain de diaporama. Je sens que ça va être une soirée de merde...

Je rentre chez moi, m'attendant à voir Hugo matter un film sur le canapé. Il n'est pas venu au lycée aujourd'hui mais j'ai l'habitude. Il ne vient pas souvent en même temps...

Cependant, lorsque je déboule dans le salon, pas la moindre trace de mon frère.

- Hugo ? appelai-je tandis que ma voix résonne dans la demeure.

Aucune réponse. Je monte les escaliers pour voir s'il est dans sa chambre. Pas là non plus.

C'est pas la première fois qu'il disparaît comme ça. Hugo est tout sauf responsable, et le fait que je m'inquiète pour lui, il en a rien à foutre.

Je sors mon portable et cherche son nom dans mes contacts avant de l'appeler en portant l'objet à mon oreille.

Biiiip. Biiiip. Biiiip.

Je tombe sur le répondeur. Fait chier. Si il a des ennuis, c'est de sa faute mais j'aimerais quand même qu'il me prévienne lorsqu'il se tire sans un mot. D'habitude, il va courir à la plage mais avec le temps pluvieux, je doute que ce soit dans ses projets.

Il est déjà 17h. Dans une heure, je vais gentiment aller sonner dans la maison en face, avec l'envie de m'enfuir à chaque instant. Super. J'allume la télé et mais un épisode de Desperate Housewifes. J'ai regardé la série des millions de fois mais je prends toujours plaisir à la re-regarder une énième fois.

L'heure passe malheureusement trop vite à mon goût et j'enfile une paire de baskets noir avant de prendre mes notes, mon calepin et ma clé USB.

Une chance pour moi, il a arrête de pleuvoir, bien que le ciel soit toujours gris et l'air humide. Je traverse la route pour me rendre sur le trottoir d'en face avant de toquer à la porte de La Maison Hantée. Celle ci s'ouvre sur une charmante jeune femme ayant les mêmes cheveux que Lorenzo.

- Bonjour ! s'exclame-t-elle avec un grand sourire. Yaniss c'est ça ? Enzo et Estella m'ont beaucoup parlé de toi.

Je souris, à la fois surprise et ravie que la petite Estella parle de moi. Je doute en revanche que Lorenzo ait mis en avant mes qualités. Il serait plus du genre à me faire passer pour la garce de l'histoire.

La mère d'Alvarez me sourit de plus belle et m'invite à entrer.

- Coucou Yaniss ! s'exclame Estella avec un grand sourire enfantin.

Je lui souris également.

- Coucou, Estella, tu vas bien ?

La petite hoche la tête et repart je ne sais où. C'est le moment que choisi Lorenzo pour débarquer, un air maussade sur le visage.

- T'as trois minutes de retard, dit-il, suis moi, dépêche.

Et sur ces mots gentils et cordiaux, il repart dans ce que je suppose être sa chambre. Génial. Ça commence bien...