chapitre 9

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( PDV Lorenzo )

Je sors avec ma petite sœur en direction de la maison d'en face. Je ne sais vraiment pas comment fait Hugo pour avoir une sœur pareille. Yaniss est sûrement la pire garce de l'histoire de l'humanité.

J'ai horreur qu'elle me réponde ! D'habitude, les filles baissent la tête et s'enfuient, ou alors les putes me tournent autour en enroulant une mèche de cheveux autour de leur doigt pour me draguer mais jamais elles ne me répondent ou me tiennent tête.

À part bien sûr la meilleure amie de Johanssen, Vanessa je crois. Mais elle c'est une psychopathe, elle est juste tarée.

Je rentre dans la maison et appelle :

- Maman ?

Ma mère arrive vers moi avec un petit sourire. Elle a des cheveux blonds bouclés et les yeux marrons noisettes dont j'ai hérité. Estella et moi tenons nos cheveux de notre père.

Il est mort trois ans après la naissance de ma sœur d'un arrêt cardiaque. J'avais treize ans à l'époque. Ça a été une période compliquée de ma vie. Mais le plus dur, c'est quand Estella pose des questions sur son père. Ça fait revenir les bons souvenirs et les larmes avec.

Mon père était un homme brave et fidèle, un modèle, un exemple. C'est lui qui m'a appris à me battre pour mes intérêts et ceux de ma famille, c'est lui qui m'a enseigné les valeurs de la vie. Il comptait tellement pour moi...

- Alors comme ça mon fils sèche les cours ? me demande ma mère avec un air de reproche qui ne lui va pas du tout.

- Désolé maman...

Je passe ma main derrière ma nuque et souris d'un air coupable. Ma mère fini par esquisser un sourire.

- Bah ! J'étais bien pire que toi à l'époque, surtout quand j'ai rencontré...

Elle perd un peu son sourire. Je sais bien qu'elle allait parler de papa. On en parle très souvent, pour Estella, mais aussi pour moi, pour maman et pour lui. On entretien son souvenir.

- On mange quoi ce soir ? demandai-je pour changer de sujet.

- Il doit bien y avoir des restes dans le frigo...

Ma mère s'éclipse pour aller vérifier.

- Hé hé Enzo ! s'exclame la voix fluette de ma sœur.

Je me tourne vers elle et affiche mon sourire réconfortant de grand frère.

- Yaniss elle est trop belle ! C'est ton amoureuse ? Vous allez vous marier ?

J'éclate de rire. C'est quoi cette blague ! Ok, je reconnais que cette fille est plutôt jolie. Même très jolie. Mais c'est bien la seule et unique chose qu'elle a pour elle. Elle est tellement chiante !

- Non crois moi, je ne l'aime pas. Mais alors pas du tout !

- Vous voulez pas vous marier du coup ?

- Non louloute, on ne se mariera pas. Jamais.

Ma mère arrive à ce moment là dans le salon avec un grand sourire :

- Ne jamais dire jamais Enzo !

Je lève les yeux au ciel.

- Cette fille est horripilante maman !

Ma mère s'assoit sur le canapé gris à côté de moi et prend Estella sur ses genoux.

- Tu sais mon chéri, avant que je tombe amoureuse de ton père, je le détestais. Il était à mes yeux le garçon le plus arrogant du monde. On passait notre temps à s'insulter et à se disputer. Et puis un jour, on a eu un exposé à faire...

- Maman... râlai-je

- Ecoute moi ! Bref, j'étais très en colère de devoir travailler avec lui. Mais, en mettant mes différences de côté, j'ai appris à le connaître. On est par la suite tout les deux tombé amoureux l'un de l'autre.

Je souffle.

- Yaniss est une vraie emmerdeuse ! Elle est pénible et elle a réponse à tout. C'est la fille la plus insolente que j'ai jamais rencontré.

Ma mère hausse les épaules et se lève avec ma sœur dans les bras.

- Peut être mais n'oublie pas Enzo, maman à toujours raison !

Et sur ces mots, elle quitte mon champs de vision.

Ma mère aime parler de son défunt mari. Il lui arrive même de parler de Papa au présent, comme si il était toujours en vie. J'ai dû beaucoup m'occuper d'elle durant la première année du deuil. Ma mère pleurait beaucoup et n'avait plus la force de faire quoi que ce soit. Elle a pourtant continuer à travailler comme une malade pour nous offrir un bon train de vie.

Je me suis rendu compte au bout d'un moment qu'elle noyait son chagrin dans le travail. Elle ne mangeait plus, ne dormait plus. Elle était malheureuse mais ne nous le montrait pas. Ma mère est mon héroïne car en plus de faire son propre deuil, elle a dû encaisser le mien. J'ai séché les cours pendant presque un ans et je m'occupais beaucoup de ma sœur.

- À TABLE ENZO ! crie ma mère depuis la cuisine en me sortant de mes pensées.

Je me lève et vais rejoindre ma famille.

Falling With You Où les histoires vivent. Découvrez maintenant