chapitre 23

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( PDV Yaniss )

Je marche sous la pluie pendant... Je n'en ai aucune idée. J'ai perdu la notion du temps. Je sais juste que je suis fatiguée, que je suis trempée jusqu'aux os et que je ressens une immense douleur dans la poitrine, comme s'il on m'avait arraché le cœur d'un coup sec.

Le ciel s'obscurcit déjà, me plongeant peu à peu dans la nuit. Mon téléphone ne cesse de vibrer dans ma poche mais je l'ignore royalement. J'ai besoin d'être seule. Je ne me suis jamais senti aussi déprimée. Mes jambes me hurlent de faire une pose et ma conscience m'ordonne de rentrer chez moi avant de finir malade.

Je regarde autour de moi. Je ne sais absolument pas où je suis. Putain, je me suis perdue ! Quelle conne !

Je sors mon téléphone qui ne cesse de vibrer et rejette un appel de mon frère avant de regarder ma localisation sur Google maps. Génial. Je suis à trente minutes à pied de chez moi. Et il pleut toujours. Je suis trempée. J'ai la rage.

Comme si le monde n'était pas assez horrible avec moi, mon téléphone, à cour de batterie, s'éteint brusquement, m'empêcher ainsi d'appeler Lilia qui aurait pû me ramener chez moi.

Je m'assoie sur le trottoir détrempé et éclate en sanglots. Le temps semble refléter mon humeur et la pluie tombe plus violemment que jamais, me trempant encore plus que je ne l'étais déjà, engourdissant mes membres gelés.

La fatigue s'empare de moi et je lutte pour ne pas m'endormir ici, sur un trottoir sale, longeant une petite route où personne ne passe.

Mon esprit s'embue alors. J'ai du mal à réfléchir et ma tête est lourde. Je me sens partir et je ne lutte plus le moins du monde. Je veux juste que cette voix dans ma tête cesse de le hurler que mes parents ne m'aiment pas et se fichent totalement de leurs propres enfants.




-... Putain de merde !

J'ai froid. Je suis frigorifiée. J'entends des voix autour de moi mais je n'arrive pas à ouvrir les yeux. Je suis bien trop fatiguée pour cela.

-... Elle est congelée !

-... Vite, mais la au chaud dans la voiture !

-...Vous pensez qu'elle est en hypothermie ? On devrait peut être aller à l'hôpital non ?

Le noir se referme autour de moi et je n'entends plus que le faible son des voix sans même comprendre le sens des mots qu'elles prononcent. Je ne sens plus mon corps. Je n'ai même plus froids. Je ne ressens plus rien. Physiquement et mentalement. Je sombre de nouveau dans les ténèbres sans pouvoir en sortir...



Mes yeux s'ouvrent lentement. Je ne réalise pas tout de suite que suis dans ma chambre. Attends, comment je suis arrivé dans ma chambre ? Je me relève brusquement et distingue trois silhouette dans l'obscurité.

- Hé, Yaniss, doucement ma belle, c'est nous, murmure une douce voix que je connais bien.

Je plisse les yeux reconnait Lilia, un petit sourire fatigué sur les lèvres, les yeux cernés. Je me tourne vers les deux autres silhouettes. Anaïs est assise sur le rebord de mon lit et évite mon regard. Je peux tout de même voir qu'elle a les yeux gonflés, comme si elle avait pleuré. Vanessa, la troisième silhouette, est assise sur un fauteuil et me fixe d'un air profondément désolé.

- Je... murmurai-je.

Ma voix se brise sur ce dernier mot. Ma gorge me brûle et je ne parviens pas à parler.

- Tu nous à fais une sacrée peur, ma belle, chuchote Lilia.

J'aimerais lui demander ce qu'il s'est passé mais mon mal de gorge ne me le permet pas. Je tente de me redresser mais une énorme douleur me fend le crâne , comme si une épée invisible m'avait traversé la tête.

Je suis morte de froid, malgré les trois énormes couvertures d'hiver qui me recouvrent. Un gant humide est posé sur mon front et j'ai le nez pris, si bien que je ne parviens pas à respirer correctement.

- Doucement, Yaniss, murmure Vanessa en se levant pour s'avancer vers moi, tu es tombée malade, tu as encore beaucoup de fièvre, repose toi...

Elle s'approche et replace correctement mes couverture ainsi que le gant avant de tendrement caresser ma joue de ses mains tièdes, de la même façon que l'aurait fait une mère.

Anaïs se lève à son tour et redresse mes coussins avant d'ajouter :

- Ne t'en fais pas, on te racontera tout plus tard, mais en attendant, il faut que ton corps se repose pour se battre contre cette putain de fièvre. Dors, ça vaut mieux...

Je n'insiste pas et m'enfoui dans mes couvertures. J'ai toujours aussi froid et ma tête me fait horriblement souffrir. Je crois que je n'ai jamais été aussi malade de toute ma vie.

J'entends la porte s'ouvrir et une voix masculine que j'identifie être celle de mon frère chuchote :

- Alors, comment va-t-elle ?...

Je n'entends pas la suite car je retombe déjà dans un brouillard épais. J'ai tout juste le temps de noter l'agréable présence des quatres personnes que j'aime le plus au monde avant de tomber dans les bras de Morphée, anesthésiant mon horrible migraine.

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