Spider-Man : New-York's Savior

Chapitre 6 : Le Bleu ou le Rouge ?

Ai-je bien dormi ? Aussi bien qu'une personne qui a été enterrée vivante, qui se sait en danger, et être la cible d'un criminel qui pourrait le reconnaître sans son masque. Autant vous dire que je n'ai connu d'insomnies plus désagréables et cauchemardesques que cette nuit-là.
J'ai de profondes cernes dessinés sur mon visage. Comme il m'arrive de le dire pour ajouter un trait d'humour à mes frasques : "J'ai les cernes tellement creusés qu'on pourrait atteindre les nappes phréatiques de mon âme". Excessif ? Totalement.

Une seule bonne nouvelle vient égayer cette nouvelle, aucune annonce alarmiste dans les radios. Je me dis que le chasseur doit être certainement persuadé que je suis toujours six pieds sous terre mais ça sera de courte durée. Bientôt, le groupe reviendra et je vais devoir leur faire face et trahir ma prétendue mort. Je repense à J. Jonah Jameson qui en serait enchanté, j'ai hâte de me dévoiler à nouveau, juste pour l'énerver.
Avec ce calme aussi inattendu qu'agréable, surtout après une telle nuit, je pense à la nuit que je voudrais tant récupérer. Mais je ne dois pas lézarder dans mon lit et rattraper les cours que j'ai raté jusque-là et continuer à étudier. Par chance, grâce à mes capacités, je n'arrive pas en retard, surtout parce qu'aucune urgence de dernière minute ne s'est imposée face à moi ...
J'assiste à mon cours, tout près du prof, pour bien l'entendre, même si je suis persuadé qu'il doit le percevoir comme une forme d'insolence. L'étudiant qui est toujours absent qui se présente comme une fleur en premier rang, comme si de rien n'était. Mais bon, difficile de venir lui expliquer que je suis accessoirement Spider-Man. Dans ces situations, je prend ma place et je reste silencieux, concentré sur mes cours, et l'on pourrait croire que je suis à nouveau absent.

Le cours se termine, je récupère discrètement le micro que je cache dans mon sac et je quitte l'université. Sur le chemin de retour, je ne peux que ressentir une profonde angoisse, me disant que mon assaillant de l'autre nuit peut me suivre de loin ou m'espionner depuis les toits. Je ne peux savoir où se trouve-t-il et quand compte-t-il frapper à nouveau ?
Mon anxiété s'accorde une pause quand on me tapote l'épaule, pouvant voir qu'il s'agit de MJ. L'espace d'un millième de secondes, je me mets à la contempler de la tête aux pieds, de sa longue chevelure rouge comme le feu et toujours cette mèche rebelle qui traîne devant son visage et qu'elle essaie de discipliner avec son souffle ou avec ces doigts, ces yeux bleus éclatant et ce fin sourire semblant retranscrire une apparente timidité. Elle porte ce pantalon qu'elle laisse toujours mal retroussé et porte un t-shirt court blanc, d'une simplicité charmante ... Désolé, encore ...

"Salut Peter, comment vas-tu ? T'as une de ces têtes ? Tu reprends tes crises d'insomnies ?

- Non, non, ce n'est rien, juste une mauvaise nuit, je ne reprends rien du tout, Coupais-je pour l'arrêter

- Tu tombes à merveille, je sais que t'as de super conseils en matière de vêtements, j'aimerais faire une surprise pour Flash

Mon sourire, instinctivement, se réduisit pour aborder un visage plus nuancé, profondément vexé qu'elle vienne me rappeler qu'elle en pince pour Flash Thompson. Je ne voulais pas paraître ingrat, et j'aime bien sa compagnie, j'ai donc haussé les épaules et acquiescer en un mot à peine émis de ma bouche.

- Cache ta joie surtout, Plaisanta Mary-Jane

Me prenant par la main, car elle avait de suite compris que je ne le faisais pas spécialement de gaieté de coeur, elle m'entraîna au centre commercial où elle s'immobilisa sur une seule boutique de vêtements sur les cinqs, celle qui concordait le plus à son budget tout en étant agréable à ses yeux.
La routine s'installa, comme à chaque fois que je venais l'aider pour choisir ces tenues. Elle en prenait une trentaine, les essayaient toutes, j'avais le droit de les voir et de donner mon avis sur toutes, et la sélection la faisait porter son dévolue sur une ou deux tenues. C'était long, peu agréable, mais je trouvais un petit plaisir à la voir porter certaines robes, certaines tenues, que je conseillais comme celles que j'aimerais qu'elle porte.
Après pas moins d'une heure, la voilà qu'elle hésitait entre deux robes, une rouge et une bleue. Même textile, même apparence, même charme, même longueur, juste une couleur de différence. Cela me faisait lourdement souffler, d'autant plus que je la connais par coeur et qu'elle va finalement décider de prendre les deux, en ajoutant avec plaisanterie :