Chapitre 50 : Le plus grand secret

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Chapitre 50 : Le plus grand secret
(Albus, Harry)

« C'est la pire idée que tu aies eu ! se scandalisa Albus lorsque son père et lui arrivèrent à Pré-au-Lard, leur lieu à contrôler. Nous sommes les sorciers les plus puissants de l'Ordre, ça n'a aucun sens de nous mettre ensemble ! Tu as laissé Scorpius avec Eddy Parkin et, même si je dois admettre que c'est un excellent attrapeur, ce type n'a probablement jamais fait un seul duel de sa vie, tu te rends compte du danger auquel tu confrontes mon petit-ami en le laissant avec un pacifiste de Poufsouffle ?!

— Eddy supporte Georgina à longueur de journée, crois-moi, ce type est forcément surhumain, rétorqua Harry en levant les yeux au ciel. Et arrête de juger les Poufsouffle, si ma mémoire est exacte, tu n'aimes pas qu'on te juge sur ta maison, non ? »

    Albus marmonna et s'éloigna de son père.

« Tu vas continuer à bouder, c'est ça ? lâcha Harry. On a jusqu'à l'aube alors boude autant que tu le souhaites. »

    Albus le fusilla du regard, et très puérilement, il se changea en renard. Harry éclata de rire.

« C'est la preuve qu'on se ressemble beaucoup, c'est exactement ce que j'aurais fait si j'étais Animagus » commenta Harry.

    Il tenta de tapoter la tête du renard argenté mais il montra ses crocs alors Harry jugea préférable de garder une distance raisonnable.

« Écoute, Al, j'ai été idiot, je comprends que tu m'en veuilles, tu as tous les droits de m'en vouloir mais... on pourrait en discuter calmement, non ? Ce n'est pas comme si on avait mieux à faire. »

    Albus ne semblait pas l'écouter car il s'amusait à creuser dans l'herbe.

« Suis-moi, fit Harry. On va sur la montagne, ça nous permettra d'avoir une vision plus globale sur ce qu'il se passe. »

    Apparemment Albus l'avait entendu car il le suivit dans le sentier.

« Par là, indiqua Harry. Al, viens ici ! aboya-t-il alors que le renard se précipitait vers un chat pour jouer avec. Al, bon sang ! »

    Albus envoya, avec une patte, une bouteille vide au sol vers le chat. Le chat lui renvoya la bouteille et comme si rien ne le rendait plus heureux, Albus lâcha un glapissement joyeux.

« Ce n'est pas le moment, se plaignit Harry, allez viens... »

    Le renard sembla dire au revoir au chat et il dépassa Harry. Ils s'installèrent finalement à une quarantaine de mètres de hauteur. La nuit était claire et silencieuse. Il ne semblait pas y avoir le moindre loup-garou mais ils devaient rester sur leurs gardes. Harry s'installa sur l'herbe et regarda le ciel alors qu'Albus s'amusait encore à creuser.

« Al, s'ił-te-plaît, soupira Harry après une longue heure. J'aimerais qu'on parle. Cette situation, je... je sais que c'est de ma faute, d'accord ? S'il-te-plaît, je préfère encore que tu m'insultes plutôt que tu m'ignores... »

    Le renard tourna la tête vers lui et le regarda avec attention, ses yeux verts brillants.

« Tu m'as toujours prouvé que tu étais quelqu'un de bien, continua Harry. Et tu n'avais rien du tout à me prouver. Je suis vraiment désolé de n'avoir retenu que la seule mauvaise chose que tu aies faite. Moi aussi, j'ai fait des mauvaises choses et je... »

    Il s'interrompit alors qu'Albus reprenait sa forme humaine.

« Tu avais raison, papa, lâcha Albus en le regardant dans les yeux. Ne t'excuse pas, tu n'as fait que dire la vérité, je suis comme Voldemort.

— Je n'y crois pas, rétorqua Harry. Et j'ai dit que tu me le rappelais, pas que tu étais comme lui. Mais tu n'es pas du tout comme lui, tu es...

— J'ai essayé de tuer Remus avec un sortilège de la Mort, répliqua Albus sans cligner des yeux. Si James ne m'avait pas arrêté, Remus serait mort à l'heure actuelle.

— Tu...

— Tu as l'air surpris. C'est pourtant le genre de choses que ferait une pourriture comme moi.

— Al...

— Je t'écoute, assura Albus. Mais, d'abord, écoute-moi. Je suis désolé de ne pas être aussi bon que toi. Je peux tuer, facilement, et ça ne me fait rien. Je...

— C'est faux, l'interrompit Harry. Tu...

— Laisse-moi finir. Je ne ressentirai jamais de peine pour les gens de la Meutnace que j'ai tué. Ils voulaient ma peau et je me suis défendu. Je ne regrette pas d'être en vie, je tiens beaucoup à ma vie. Je ne regrette pas d'avoir essayé de tuer Remus, je ne le ferai plus, parce que je n'ai pas le choix mais je suis toujours persuadé qu'il est dangereux. Il a tué des centaines de personnes, il veut tuer Teddy, et même si c'est un enfant, il est complètement dérangé. Je...

— Tu n'es pas un tueur, Albus, lâcha Harry, la voix rauque. Tu...

— J'étais en face de Remus, il était complètement terrorisé en me voyant et j'ai aimé le pouvoir que j'avais à ce moment.

— Albus, tu ne...

— Si, papa, si. J'ai fait ce que Voldemort t'a fait quand tu n'étais qu'un bébé... »

    Il eut l'impression de se recevoir une claque sur le visage. Mais il devait rester raisonnable et réfléchir.

« Arrête, Albus, ça n'a rien à voir, murmura Harry.

— Qu'est-ce qui est différent ?

— La différence, c'est que tu es capable d'aimer, rétorqua Harry. Et tu n'as pas essayé de tuer Remus parce que tu craignais qu'il soit plus puissant que toi, tu as fait ça parce que tu voulais sauver le monde, si je comprends bien.

— Et alors ? J'ai quand même...

— Ça ne te rend pas mauvais.

— Tu te fiches de moi ? s'énerva Albus. Je tue des loups-garous insignifiants et tu me compares à Voldemort mais quand j'agis exactement comme Voldemort, tu...

— J'ai été impulsif, se défendit Harry, et je crois que tu l'as aussi été à cause de ce que j'ai dit et... »

    Harry se prit la tête entre ses mains.

« Tout ça, c'est de ma faute, si j'avais été un peu plus compréhensif et moins moralisateur, tu n'aurais jamais fait ça...

— Non, c'est de ma faute, c'est moi le dérangé ici, toi tu n'as rien fait de mal, tu...

— Je ne sais pas comment te faire comprendre que je ne crois pas que tu sois mauvais, Al, se lamenta Harry.

— Tu devrais le croire.

— Au fond de toi, tu n'y crois pas, tu sais que tu es quelqu'un de bien, Al. Bon sang, tu as inventé un remède juste parce que tu voulais aider des gens ! Tu es une bonne personne !

— Ça ne veut pas dire que je suis quelqu'un de bien... je deviens complètement fou dès que j'ai un peu de pouvoir... »

    Il y avait un moyen de prouver à Albus qu'il lui faisait confiance. Mais c'était bien trop dangereux, surtout si Albus était autant sensible au pouvoir. Il avait pris soin de garder ça pour lui durant vingt-six ans... Mais il était certain qu'Albus n'irait pas à sa recherche...

    Il faisait confiance à son fils.

    Et il allait le lui prouver. Même si c'était noble et stupide.

« Je suis persuadé que tu es quelqu'un de bien, Albus, dit lentement Harry. Et c'est pour ça que, pour te prouver ma confiance, en tant que seul gardien du plus grand secret que je connaisse, je vais te révéler exactement où j'ai mis la baguette de Sureau. »

Tome 7 - En vol avec les Potter Where stories live. Discover now