Chapitre 25

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Marlon et moi nous fixons avec intensité durant un temps indéterminé. Une tonne de non-dits flottent entre nous, à moins que ce ne soit qu'une douce illusion influencée par le Pink Paradise.

Le regard de Marlon dévie soudain jusqu'à mes lèvres. Repense-t-il à ce baiser que Dylan a interrompu ? A-t-il envie de recommencer ? Envisage-t-il plus qu'un baiser ? En ce qui me concerne, c'est un oui ferme !

Que se serait-il passé si nos bouches avaient initié ce contact ailleurs que dans cette salle bondée de monde ? D'autres parties de nos corps auraient-elles fait connaissance de manière intime et sulfureuse ? En tout cas, ce n'est pas moi qui me serais opposée à ce projet !

Ses mains se seraient-elles posées ailleurs que sur mes hanches et ma nuque ? Les miennes auraient-elles osé partir à l'aventure du corps tatoué et musclé de Marlon ? Aurais-je pu tracer du bout de mes doigts les dessins qui marquent sa peau ?

Le klaxon d'une voiture met fin à mes rêveries érotiques et à ce moment hors du temps où tout me semblait soudain possible entre nous.

Marlon se racle la gorge et reporte son attention sur la route avant de remettre la voiture en marche. Je reporte mon regard sur la fenêtre. A-t-il deviné quel type de pensées a envahi mon esprit ? Mes joues rougies m'ont-elles trahie ?

Un silence étrange s'installe dans l'habitacle. Je suis troublée par tous ces scénarios qui ont pris vie dans ma tête.

Helen a-t-elle raison ? Ai-je le béguin pour Marlon ? Est-ce seulement possible après si peu de temps passé ensemble ? Existe-t-il une règle à ce sujet ? Il faut dire que je suis loin d'être experte en la matière.

Je m'ébroue. Qu'importe ce que je ressens pour Marlon, la situation est toujours la même, rien n'est possible entre nous.

Après plusieurs minutes de silence, Marlon annonce, du bout des lèvres :

— Tu n'as pas répondu à mon message.

La réponse à la question que je me pose depuis deux jours vient de m'être donnée. Marlon m'a bien écrit après notre dernière rencontre. Maintenant, je meure d'envie de lui demander ce que contenait ce fameux message, mais je n'ose pas.

— Je ne l'ai pas vu, mon téléphone était éteint, expliqué-je, le rouge aux joues.

— Deux jours sans téléphone ?

Son ton est clairement dubitatif. Marlon pense que je lui mens. En même temps, qui, de nos jours, passe deux jours d'affilée sans allumer son portable ? Même moi, qui ne ne possède pas une vie sociale palpitante, je ne peux m'empêcher de le regarder toutes les heures !

— En fait, ce n'est pas mon vrai téléphone, avoué-je.

— Tu l'as volé ? plaisante Marlon.

Je me suis déjà beaucoup dévoilée depuis que nous sommes montés dans cette voiture. Dois-je continuer de donner un triste aperçu de ma vie ? De toute façon, après la scène avec Dylan et mon petit discours mélodramatique sur "mes parents ne m'aiment pas", je peux difficilement paraître plus pitoyable.

— Le mien est surveillé, donc je fais attention à ne rien faire de compromettant avec. Après notre première rencontre, Helen a eu l'idée de m'acheter un téléphone prépayé pour déjouer la surveillance de mes parents. C'est ce numéro qu'elle t'a communiqué.

Marlon secoue la tête, je m'apprête à l'entendre me traiter de menteuse, mais il se contente de dire :

— Tes parents sont vraiment de sales enfoirés.

L'insulte me fait sourire.

— Hum, difficile de te donner tort.

— Comment fais-tu ?

Stolen lifeWhere stories live. Discover now