Chapitre 8

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Le lendemain, comme annoncé la veille, une voiture différente de celle qui était restée toute la nuit devant l'immeuble était passée la chercher pour la conduire à l'entreprise. Ce matin, elle n'avait pas vu Tamara une seule fois ni même son patron qui avait hanté sa nuit à tel point qu'elle s'était réveillée plusieurs fois en nage.

Armée de son stylo, elle griffonna sur l'agenda en attendant patiemment que le premier rendez-vous de Sergueï Azarov se manifeste. Trente minutes plus tard, un homme d'une cinquantaine d'années se présenta. En bonne hôtesse, elle le conduisit jusqu'à la porte et frappa légèrement quelques coups.

La porte s'ouvrit assez brutalement, et une ombre imposante la couvrit à tel point qu'elle avait l'impression que celle-ci était en train de l'engloutir.

Sans prêter aucune attention à son rendez-vous, il fit un pas en avant sans la quitter des yeux. Il l'a dominé sombrement, le regard brillant d'une lueur très glaciale.

- Votre rendez-vous est arrivé monsieur Azarov, parvint-elle à lui dire en reculant.

- J'ai remarqué, dit-il entre ses dents serrées.

L'air semblait s'épaissir, alors Alena pivota les talons et reprit sa place en gardant les yeux baissés.

Elle entendit sa voix virile s'exprimer en russe puis la porte se referma avec plus de douceur. Alena se laissa tomber dans le fauteuil, transcendée par cette paire d'yeux qu'elle pensait toujours sur elle.

Le ventre noué, elle grimaça en se demandant bien ce qu'elle avait pu faire pour le mettre en colère. À moins qu'elle ne soit aucunement concernée. Elle l'espérait.

Pour s'occuper l'esprit, elle utilisa l'ordinateur pour vérifier que son ancien numéro de téléphone avait bel et bien été effacé du système informatique. En tout quittant derrière elle, Alena avait pris le soin de changer de numéro, mais craignait toujours que son téléphone soit un danger pour elle. Le changer n'était pas une option qu'elle pouvait s'autoriser en ces temps difficiles, mais elle espérait que son nouveau salaire puisse l'aider à s'en offrir un le plus vite possible.

Avec anxiété elle releva les yeux sur la porte close en essayant vainement de ne pas penser aux dires de Tamara. Hélas, il était presque impossible de ne pas y songer et ce fut pire quand la porte s'ouvrit sur les deux hommes. Avec une poignée de main chaleureuse, le russe un visage rude et viril raccompagna l'homme jusqu'au bout du couloir et son cœur s'accéléra instantanément quand il revint sur ses pas.

Faisant mine d'être occupée, elle fixa l'écran qui n'affichait pas grand chose d'intéressant.

- Dans mon bureau immédiatement.

Face à cet ordre aux inflexions autoritaires, Alena se leva à contrecœur en le regardant s'effacer dans son immense bureau en laissant la porte grande ouverte.

C'est contre elle que sa colère était dirigée et elle ignorait encore pourquoi.

Elle ferma la porte en inspirant un grand coup et se retourna pour l'affronter. Encore une fois, elle se liquéfia avant même de redouter le pire. Il l'attendait, une lueur impatiente dans son regard métallique.

Il n'avait pas pris la peine de s'installer dans son fauteuil, mais attendait devant celui qu'elle était destinée à rejoindre pour s'y asseoir.

- Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle après s'être installée.

- Vous avez déjà rompu les termes de notre contrat.

- Quoi ? S'enquit-elle dans un souffle incrédule. Je n'ai rien rompu du tout.

Le maître ( Russian Mafia )Where stories live. Discover now