Female 1 (merci de ne pas spoil svp)

Chapitre 1 : au commencement

~Josepha~

Il est 3h du matin mais je n'ai pas sommeil. Je suis allongée sur le lit à pleurer mon sort, à me demander pourquoi. Côme ronfle paisiblement près de moi. Quand est-ce que tout a basculé ? Quand est-ce qu'on est devenu ainsi ? La réponse est simple : dès le premier jour.

Je m'assois, les mains posées à plat sur le lit. Tout ça doit cesser. Je me lève et quitte la chambre sans bruit. Ce soir Côme me fait pleurer pour la dernière fois.

Je commence par la cuisine. Je vide tous les placards et empile tout sur les paillasses, il ne reste plus grand-chose ici d'ailleurs. Demain dès qu'Hassane ouvre, j'irai chercher les cartons.

La cuisine vidée, c'est le salon que j'ai vidé.

-maman ?

J'ai sursauté ne l'ayant pas entendue arriver. C'est Daniella, mon aînée.

Daniella : qu'est-ce que tu fais ?

Moi : je range nos affaires. On quitte cette maison.

Elle est intelligente ma fille, elle a vite compris la situation.

Daniella : je vais faire mes valises. Je n'ai plus sommeil.

Elle s'apprêtait à quitter la pièce lorsque je l'ai interpellée.

Moi : Dani ? Je suis désolée.

Daniella : pour quoi ?

Moi : pour tout ce que je vous fais vivre à ta sœur et toi. Pour ce que je suis en train de faire.

Daniella en souriant chaleureusement : je préfère deux parents divorcés qui ont la paix du cœur que deux parents qui se battent tous les jours.

Cette phrase m'a encore fait pleurer. Je remercie le ciel pour cet ange, pour cette petite fille si sage et mature.

Lorsque je suis retournée dans la chambre pour ranger mes affaires, Côme avait les yeux grands ouverts. Nous nous sommes ignorés, j'ai continué ma tâche plus motivée grâce aux paroles de ma fille.

Agacé par la lumière et aussi par mes mouvements, Monsieur est sorti de la chambre continuer son sommeil au salon.

J'ai vu le jour se lever. Il ne me manquait plus que les cartons et j'étais prête pour le départ. A 10h, malgré la pluie, je suis allée chercher un TM (camion de déménagement) ainsi que des cartons. Daniella devait finir le rangement.

La pluie était particulièrement forte mais je devais le faire. Personne ne veut divorcer, personne ne veut élever ses enfants seul. Peut-être que j'ai tort, mais je n'en peux plus de cet environnement toxique et malsain.

Si encore Côme était un bon père, j'aurais pu fermer les yeux sur ma souffrance. Si j'avais été une maman comblée, j'aurai pu oublier combien j'étais une épouse malheureuse. Mais Côme... Pourquoi parler de lui encore ? Je m'en vais.

Absolument tout dans cette maison avait été acheté avec mon argent, mais je ne veux rien emporter de cette vie dans ma nouvelle. C'est un nouveau départ pour moi. Pourtant je pars avec tout. Je ne veux rien laisser à quelqu'un qui a été aussi méchant. Toutes mes affaires je les partagerai ou les jèterai mais pas question qu'il reste avec.

Côme : tu laisses mes enfants !

Jusqu'à la fin il aura été méchant. J'aurais voulu qu'il fasse cette comédie, qu'il me demande de rester en promettant qu'il va changer. Pas un seul instant il n'a cherché à me retenir. Est-ce qu'il pensait que ce n'était qu'un départ de plus ? J'avais déjà plusieurs fois plié bagage pour partir, mais je n'avais jamais vidé toute la maison.