Chapitre 3 : yes, you can

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~Josepha~

Ma maison est bien évidemment la première que j'ai construite. Je l'ai dessinée avec l'aide d'un "maçon de quartier" puis modifiée au fur et à mesure qu'on avançait.

2 m2, 1m de long, etc. Pour moi tout ça n'était que chiffres, je n'avais pas une idée claire des dimensions. Alors plus d'une fois j'ai demandé au maçon d'agrandir les pièces car à l'état de sous bassement, elles me paraissaient bien petites. Résultat des courses, je me retrouve avec une maison bien plus grande que ce que je voulais.

Et pire encore, comme je ne travaillais pas avec des professionnels, j'ai perdu pas mal d'argent à faire faire et refaire certaines tâches. Cette maison n'est pas prête de finir, j'ai encore tant à faire.

Côté professionnel, j'ai un nouvel emploi. Mieux payée mais je ne suis pas encore au million. La prochaine sera la bonne... enfin, j'espère. Mais avec ce nouveau salaire je respire un peu mieux. Je peux offrir aux filles des petits extras.

Parallèlement j'ai ouvert une petite épicerie. Elle n'est pas bien riche mais petit à petit elle se remplira.

Papa en regardant partout : une femme ne construit pas comme ça. Tu veux montrer quoi à qui ? Ça c'est le chantier d'un homme.

Moi : ...

Papa : voilà le problème avec les filles qu'on envoie à l'école. Josepha tu as vu quoi que nous les aînés n'avons pas vu ? Tu en fais maintenant un peu trop. Tu quittes ton mari, tu étais bien chez ton oncle mais il a fallu que tu partes de là-bas, et maintenant cette maison. Après c'est pour sortir avec les gigolos. Je te dis déjà que je ne veux pas voir un autre homme ici.

Moi peinée : sauf ton respect papa, ici c'est chez moi. Je suis une adulte et donc libre de fréquenter qui je veux. Je suis libre de faire mes propres choix.

Papa enragé : tu ne me parles pas comme ça tu comprends ? Je te gifle bien sur ta bouche la ! Comme tu as construit tu te vois arriver ?

Moi : ...

Papa : je suis et je reste ton père tu m'entends ? Et je ne veux voir personne ici.

Moi : et comme tu ne vis pas ici tu n'auras pas à voir qui que ce soit. J'ai 35 ans, je suis indépendante et libre. Maintenant c'est moi qui prends les décisions qui concernent ma vie et ce peu m'importe ce que pensent les gens. Je ne laisserai plus personne venir me dire ce que je peux ou pas faire de ma vie.

Je veux refaire ma vie, me sentir aimée au moins une fois dans ma vie. Que Dieu m'exauce ! Le jour où je trouverai cet homme, papa je m'en fiche de l'avis des gens, je foncerai tête baissée dans le tas. Si pour ça tu dois me renier, ainsi soit-il.

Il a pris son chapeau et avant de quitter ma maison, il a cogné ses pieds trois fois sur le paillasson de bienvenu. Tu as beau dire que tu t'habitues, que tu t'en fous, n'empêche que ça fait mal. Mon propre père.

Certains disent qu'il a honte car sa fille a réalisé ce que lui, grand Directeur de ce pays n'a pas pu réaliser. Il faut savoir que la société de mon père lui payait les domestiques de maison et factures d'eau et d'électricité de mon père. Nous étions assurés à 100% et apprenions à l'école publique. Pour le transport, on utilisait le bus de la même société. A la fin du mois, avec ses millions, au lieu d'investir, papa préférait se pavaner dans tout le pays avec ses multiples maîtresses. Lorsqu'il est parti à la retraite, il a eu la maison et la voiture. Sinon, de son propre argent, ce Monsieur n'a jamais rien réalisé... sauf envoyer ses deux fils apprendre en France.

Je suis loin, très loin de ce que gagnait mon père et j'ai pu me réaliser toute seule. Il paraît que c'est ça qui l'énerve.

Daniella : il est fâché ?

Female 1 (merci de ne pas spoil svp)Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz