Emprise infernale [ TERMINÉE en réécriture ]

Chapitre 37 : Laelynn

Quelques jours se sont écoulés depuis ma rencontre idyllique avec Elara dans notre clairière chérie. La vie suit son cours, à la fois familière et palpitante de nouveautés. Pourtant, un autre voyage m'attend, un voyage au cœur des souvenirs partagés avec ma meilleure amie, Ziya.

Je remonte le sentier envahi de mauves et de buissons de houx, un sentier que connaissent trop bien mes bottes usées. Il me mène loin des pensées de mondanités où l'air est plus pur et le temps semble ralentir. Aujourd'hui, le ciel est d'un bleu azurions, sans qu'un seul nuage ne vienne troubler sa tranquillité. Les oiseaux chantent une mélodie réconfortante au gré du vent qui entoure les cimes des arbres.

Avant de retrouver Ziya, je m'arrête au sommet d'une petite colline où le monde s'étend à perte de vue. C'est l'un de mes endroits favoris, là où la forêt s'ouvre pour révéler un tableau vivant de vallées et de prairies. Les rayons de soleil jouent à travers les feuilles, formant un kaléidoscope de lumière sur le tapis vert en dessous. Je prends quelques instants de silence pour calmer le tumulte de mes pensées.

Je me demande ce que Ziya pensera de tout cela. Elle qui sait lire entre les lignes de mon cœur, elle a qui je n'ai jamais besoin de feindre ou de dissimuler. Ma vie a pris un tournant si inattendu avec Emrys, mais je sais qu'elle comprendra. Nous avons toutes les deux parcouru de longs chemins pour en arriver là.

Mes pas me guident finalement vers l'ancienne maison de Ziya, cachée entre les vieux chênes et les sycomores. Elle a toujours été le symbole d'un abri chaleureux pour moi, un lieu d'accueil et de confidences. La maison de Ziya est modeste, mais chaque pierre, chaque latte de bois raconte une histoire de ses origines. En approchant, l'odeur réconfortante du pain fraîchement cuit se mélange à celle des pins résineux environnants.

La porte s'ouvre avant même que j'aie eu le temps de lever la main pour frapper. Ziya, rayonnante de bonheur, est déjà sur le seuil, ses yeux pétillants d'une tendresse infinie.

— Laelynn ! Entre vite, je n'attendais que toi, s'exclame-t-elle, me tirant dans une étreinte chaleureuse.

— Bonjour Ziya ! Je souris en me laissant entraîner dans la maison où les murs racontent mille histoires à travers les tableaux accrochés et les souvenirs amassés au fil des années.

Nous nous installons dans le salon, près d'un feu crépitant dans la cheminée qui répand une douce chaleur. Ziya, avec son ventre déjà arrondi par la promesse de deux nouvelles vies, rayonne d'une félicité tranquille.

— Tu ne devineras jamais ce que ces derniers jours ont apporté lui dis-je, hésitant à peine à me plonger dans le récit.

— Oh, mais je veux savoir tout ! Chaque instant, chaque parole, chaque sensation, répond-elle avec une curiosité vive, mais douce, tout en me servant une tisane apaisante.

— Eh bien, je commence, entremêlant mes doigts autour de la tasse chaude, tu te souviens de cette plage, celle où Emrys m'a demandé de l'épouser ?

Ziya hoche la tête, ses yeux clairs dévorant chaque mot comme s'ils étaient ses propres souvenirs.

— Ça a été une nuit magique. Les lanternes, les étoiles... et puis Emrys, à genoux devant moi, me parlant de notre voyage ensemble, de notre amour, comme une déclaration qui semblait éternelle.

Ziya fronce tendrement les sourcils, un sourire joueur sur ses lèvres.
— Et je parie que tu as dit oui, n'est-ce pas ?

— Évidemment, j'acquiesce en riant. Mais ce qui est incroyable, c'est à quel point ce moment a transformé chaque journée depuis. C'est comme si tout avait un nouvel éclat.