Liam, 18 ans,
8 ans plus tôt...– Si j'arrive à mettre 8 chamallows dans ma bouche, tu dois me dire pourquoi on se défonce, ce matin.
Le froissement du paquet de bonbons, puis l'expression de mon ami, quand il enfonce le quatrième en réalisant qu'il ne pourra pas aller plus loin m'arrache un sourire. Malgré l'évidente difficulté qu'il rencontre, il refuse d'abandonner.
Les sourcils froncés, le visage rougi et l'expression drôlement concentrée, il tente l'exploit d'en introduire un cinquième.
– Ohmmmhmmm mmmh mmmphf.
Sa persévérance accompagnée de sa détermination à communiquer quelque chose d'intelligible finit par me faire rire.
– J'ai rien compris, mec.
– J'ai dit : Ça devient de plus en plus difficile de te faire rire. Et dangereux, espèce de sadique.
Ouais, je suis vraiment une loque ces temps-ci.
Malgré les tentatives de Max qui ne cesse d'innover et redouble d'efforts pour me faire sourire à chacune de nos escapades nocturnes.
Après le drame qui a secoué ma famille, Maël m'a invité à passer du temps chez lui pour échapper à l'atmosphère suffocante qui règne entre les murs de la nouvelle maison des Kohl, dans laquelle j'ai de plus en plus de mal à trouver ma place.
J'ai découvert que Max avait ses propres problèmes familiaux, beaucoup plus complexes que les miens, à en juger par les hématomes terrifiants qui parcourent son abdomen.
Fourrée avec deux mecs qui ne connaissent pas la pudeur, j'ai été forcée de constater l'horreur par moi-même alors qu'il enfilait son tee-shirt.
Je me suis précipitée vers lui, il a saisi mon poignet avant que j'ai l'occasion de le toucher et m'a fusillé d'un regard qui disait : je te conseille de rester à ta place.
J'ai dégluti avec difficulté, chassé la peur que ce petit con avait fait naître en moi et j'ai insisté.
« Je me bat beaucoup », s'est-il justifié.
Ouais, sauf que ça ressemblait plutôt à un passage à tabac.
Ce jour-là, Maël a dû m'ordonner de laisser tomber. Il m'a informé que Max aussi allait passer un moment à la maison, le temps que, je cite : « les choses se calment chez lui. »
Il semblerait que la main qui lui a infligé ce camaïeu de bleus ne soit pas encore « calmée », parce que deux semaines plus tard, il n'est toujours pas rentré. Mais plus j'apprends à le connaître, plus il semblerait que lui non plus, ne se sente à sa place nulle part.
Peut-être que Maël est son "chez lui."Peut-être qu'il est le mien aussi.
Pas seulement lui, mais sa famille et la chaleur qui se dégage de l'environnement sécuritaire dans lequel ils vivent.
Malgré ça, il arrive que parfois, Max et moi ayons du mal à dormir, et c'est dans ces moments qu'on s'éclipse.
Je n'aime pas particulièrement ce qu'on devient, ensemble.
Peut-être qu'on ne devient rien finalement, que l'obscurité ne nous transforme pas mais que le clair de lune révèle notre véritable nature.
Je me sens toujours bien avec Max, je suis juste effrayée par les pensées et la noirceur qui nous traversent, parfois.
Une âme égarée peut-elle vraiment aider une autre à retrouver son chemin ? Ou bien sommes-nous condamnés à errer dans l'incertitude jusqu'à ce qu'on vienne nous chercher ?

BẠN ĐANG ĐỌC
As Cold As Summer
Lãng mạnSpin off de la saga « Heart Players » publié aux éditions « Plumes Du Web » Summer et Liam ne pourraient pas être plus différentes l'une de l'autre. À vrai dire, elles ne comptent que trois points communs : leur malchance en amour, la haine mutuell...