Chapitre 49 ☁️

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On hurle de rire ensemble, et l'espace d'un instant on a oublié tout ce qui nous pesait et laissé monter en nous notre vrai désir, celui d'être libre.

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Le semaines passent.
Le temps s'envole.
Les souvenirs avec.
Je me suis réconciliée avec Laurel.
Et Owen aussi.
Mais je refuse d'aller voir Paul.
Même si je sais qu'au fond de moi je l'aime plus que tout.
Il va se foutre de moi, me mettre un râteau, j'ai envie de le voir, de l'embrasser fougueusement, et de lui mettre une claque ensuite.
Je l'aime à en crever, mais je ne peux plus.
Je ne peux plus l'aimer.
Lui non plus d'ailleurs.
Rien ne pourra jamais plus être comme avant.
Je perds la tête, je dis des choses insensées, mes moyennes chutent.
Et ça ne m'alarme pas.
Enfin ça n'alarme pas le deuxième moi, le moi seulement en façade.
Mais moi je suis bel et bien la, j'essaye, je tente, je me bat, me débat, m'accroche à ce qui peut encore être sauvé.
Mais que faire quand tout est déjà mort autour de vous.
Même votre corps est mort.
Quelqu'un s'est déjà réincarné en moi, sans se rendre compte que mon esprit, lui, est encore vivant, au contraire de mon cœur qui a déjà cessé de battre.
Malgré cela, lors de cours instants, je parviens à reprendre contrôle de moi.
Pas plus d'une heure.
Après je fait une crise, qui sont ces derniers temps de plus en plus violentes.
Puis je tombe dans les pommes.
Et généralement je me réveille 2 jours après.
Les forces s'envolent comme les graines des pissenlits.
Pas le temps de reprendre mon souffle que déjà, tout est mort.
Tout est aussi fragile que les pétales des marguerites.
Aujourd'hui, j'ai réussi à aller en cour.
Maintenant c'est le midi.
Je me sens mal.
Mais pas mal comme d'habitude.
Je...
J'ai peur que ça ne soit pour bientôt.
J'ai recherché sur internet des informations sur ma "maladie", et je n'ai trouvé aucuns résultats correspondants à ce que je voulais.
À part un vielle article, qui parlait de réincarnation.
Que c'et ce qui arrivait à la personne avant qu'elle ne soit réincarnée.
Mais aucuns des symptômes décrits ne correspondaient aux miens.
Ça ne doit pas être ce qui m'arrive.
J'aime bien juste imaginer que ce soir Liam qui rentre dans mon corps, pour m'emporter avec lui.
Souvent on demande aux personnes dans le ciel de prendre soins des plus petits.
Petit de taille mais grand en âme.
Mon petit ange.
Pas si petit que ça.
Il a eut peur des monstres, et à sursauté tellement haut qu'il s'est envolé, haut, si haut qu'il n'a pu redescendre.
Nous rentrons dans le self.
On reste tous les 4, même si nos relations ne sont plus les même.
A chaque bouchées je tente un coup d'œil indiscret vers Paul, pour voir s'il me regarde aussi.
A chaque tentative, mon cœur se serre et je baisse les yeux, pourtant je ne peut m'empêcher de regarder, d'espérer qu'il me regardera à nouveau, qu'il me fixera amoureusement, qu'il me déshabillera littéralement des yeux.
Et pourtant.
Je sais pertinemment que plus jamais il ne me regardera comme avant.
S'il veut bien me regarder de nouveau.
Je ne sais pas ce que je veux, et encore moins ce que lui attends de moi.
Je n'espère plus rien de nous, et pourtant, malgré tout je l'aime à en crever.
J'espère que je suis encore quelque chose pour lui, car il est tout pour moi.
Laurel semble remarquer que ce ne va pas.
Normal, c'est ma meilleure amie, pas besoin de parler.
Ça se voit.
Au premier coup d'œil, c'est inévitable.
Une meilleure amie c'est comme les étoiles, elles ne se voient pas toujours, mais on sait qu'elles seront toujours la pour toi, quoi qu'il se passe.
Je pense, j'essaye de rêver alors que mes yeux déjà ouverts.
Quand on est petit, c'est comme si on avait les yeux fermés, on ne pense pas à l'avenir, ni aux problèmes qui subviennent lorsqu'on grandit.
Lorsqu'arrive l'élément qui change la donne.
Qui nous réveille d'un sommeil pourtant bien commencé.
Pour la première fois, on ouvre le yeux et on se rends compte.
On se rends compte de la laideur du monde.
De la cruauté des gens.
De la difficulté à se faire une place, à se faire enfin remarquer, afin qu'on ne nous marche plus dessus.
Qu'on devienne grand.
Enfin ce que l'on appelle grandir.
Et cet élément perturbateur, celui qui change la donne, celui qui a renverser l'intégralité de ma vie, de ce qui me restait, c'est Paul.

"May. Je vais remplir la carafe, tu viens avec moi ? Me demande Laurel, apparemment agacée. Ça ne doit pas être la première fois qu'elle me le demande. Mais je n'ai rien entendu. Trop occupée à penser, à essayer de rêver les yeux pourtant déjà biens ouverts sur le monde et sa laideur.

BreakawayWhere stories live. Discover now