Oaïa

• Chapitre 1.

L'équipe des cinq hommes qui resteraient en relation avec nous pendant notre mission nous guidèrent jusqu'à la salle d'embarquement. Le trajet se fit dans le flou pour ma part, je commençais à réaliser que le départ était pour bientôt. Je jetai des derniers regards par la baie vitrée devant laquelle nous passions en tentant de mémoriser chaque détails de mon environnement qui risquerait de me manquer par la suite.

Soudain, nous arrivâmes devant une  imposante porte en acier, l'un des cinq hommes tapa un code rapidement et la porte s'ouvrit. On pénétra dans une pièce plutôt sombre, remplies de machines aux boutons multicolores et de toutes les formes. Je remarquais la navette au fond de la pièce. Elle était plutôt simple, en forme ovale, la surface était composée d'acier, rien de très impressionnant à vu d'oeil. Cependant l'intérieur était identique à celle d'une maison.
Je distinguais trois lits et quelques meubles, une table ainsi qu'un écran d'ordinateur qui servira sûrement pour la communication entre Oaïa et la Terre.

- On va vivre là dedans ? demanda Noah avec une voix effrayé.

L'homme qui semblait être le chef du service, lui répondit qu'effectivement nous n'avions pas le choix, mais qu'ils avaient tout fait pour rendre cela le plus confortable possible. Il se retourna alors vers moi et Isaac, nous détaillant du regard, un sourire sur les lèvres. Puis il s'exclama qu'il fallait nous expliquer le système de fonctionnement pour communiquer.

Il rentra dans la navette en courbant le dos, la porte étant basse, et nous le suivions jusqu'à l'ordinateur. Il nous désigna les trois fauteuils noirs disposés face à l'écran. Sur les accoudoirs se trouvaient toutes sortes de boutons qui semblaient diriger l'ordinateur. Il s'assit dans l'un d'eux et nous expliqua rapidement comment appeler ou simplement taper un message avec le clavier qui sortait miraculeusement du deuxième accoudoir. En soit rien de compliqué, de plus il nous laissa un mode d'emploi.

L'horloge digitale de l'écran indiquait deux heures moins dix. Dix minutes avant le départ, on ressentait la tension, Noah tremblait légèrement et Isaac n'arrêtait pas de bouger. Un deuxième homme portant quant à lui un costume gris s'approcha et ne s'adressa qu'à moi comme s'il avait compris que mes deux compagnons ne pouvaient se concentrer en ce moment.

- Pour l'atterrissage, le bouton vert est ici, il suffit d'appuyer dessus quand le voyant s'allume, il indique que vous êtes à une distance permettant de se poser.

J'hochais la tête lui montrant que j'avais saisi. Il se retourna alors vers mes deux acolytes et nous demanda de nous asseoir dans les fauteuils pour le décollage. Puis il sortit de la navette pendant que nous nous installions tous les trois, Noah ouvrit la bouche mais mon regard noir lui fit comprendre qu'il vallait mieux qu'il la ferme quelques temps. Isaac boucla sa ceinture en dernier, quand le décompte eu lieu.

3.2.1

Je sentis une sorte de propulsion très rapide et le temps de réaliser, nous étions déjà lancés dans l'espace. Nous poussions alors un cri à l'unissons, heureux, surexcités et un peu apeurés, nous nous dévisagions en attendant que l'un d'entre nous prenne la parole, ce que je décidais de faire.

- On arrive dans trois heures et je voudrais qu'on s'organise un peu, histoire de pas arriver en panique.

Noah et Isaac secouèrent la tête en signe d'approbation, je continuais donc dans ma lancée.

- Pour commencer, nous allons rationner la nourriture, et nous allons organiser nos journées afin de rien ne laisser au hasard.

Isaac murmura quelque chose et je ne puis qu'entendre le mot dictature. Mais je m'y attardai pas. Noah proposa alors une sieste en attendant l'atterrissage histoire d'être en forme. Il n'était peut être pas si bête celui là.

*

Une sonnerie résonna, j'ouvris péniblement les yeux sur un plafond bas et gris. "Où suis-je ?" pensais-je avant de me souvenir de tout. La sonnerie indiquait que nous n'allions pas tarder à atterrir, les deux garçons étaient près du tableau de bord et se retournèrent vers moi en me souriant et m'indiquant que l'atterrissage était imminent. Ils avaient réussi sans moi, tant mieux, mais je me sentais un peu exclue malgré tout.
Nous sentîmes alors une secousse et la minute d'après l'écran indiquait que nous étions posés. L'excitation se lisait sur nos visages, on prit tous une grande respiration et la porte de l'appareil s'ouvrit.

Nous nous approchions alors de la sortie, je semblais distinguer un sol plutôt lisse, presque comme du béton. "Étrange" me dis-je. Soudain Noah cria quelque chose comme "On est sur un immeuble !" puis s'évanouit. Nous échangions un rapide regard rempli d'incompréhension avec Isaac avant de se ruer à sa portée. Et en effet nous étions situés sur le toit d'un haut bâtiment gris.

Je restais figée, ne comprenant pas, la planète était censée être vide. Je me penchais légèrement en avant et ce que je vis me fit crier, appelant les garçons pour qu'ils me confirment que je n'avais pas d'hallucinations.