Chapitre 68

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Lundi 23 décembre, 9h18.

PDV Caroline

« Je me fais des oeufs, en veux-tu ma grande? » me demanda mon père en sortant les ingrédients du réfrigérateur. Je secouai la tête en appuyant mes coudes sur le comptoir. « Tu dois manger quelque chose sinon tu vas avoir une baisse d'énergie » m'averti mon cher père et je souris malgré moi à son oubli.

« Papa, je vais manger au restaurant avec Harry et Jacques » lui rappelai-je pour la dixième fois depuis la dernière semaine et il soupira profondémment.

« J'avais oublié ça » marmonna-t-il en me tournant le dos.

Il n'était pas d'accord que je le rencontre, mais ma mère et lui en avaient longuement discuté et il avait finalement compris qu'il n'avait plus ce contrôle constant sur moi. Je savais que cette petite rencontre l'inquiétait énormément et que s'il n'avait pas promis à ma mère de ne rien faire, il se serait soit présenté et l'aurait frappé au visage, ou il se serait déguisé en serveur et lui aurait renversé du café bouillant sur la tête. Je contournai le comptoir et allai à côté de lui. Il cassa ses oeufs et les laissai tomber dans la poêle chaude sans se préoccuper de ma présence.

« Papa » l'appelai-je. Il ne dit rien et continua de fixer la nourriture en cuisson. « Harry va être là, tout va bien aller. Tu devrais être celui qui me rassure que tout ira bien, et non le contraire. » riai-je légèrement en lui donnant une petite tape sur le bras.

« Je sais, mais j'essaie juste de garder mon calme en ce moment alors ne m'en demande pas trop tout en même temps » dit-il rapidement et j'hochai simplement la tête. Je me levai sur la pointe des pieds et embrassai rapidement sa joue.

« Où es maman déjà? » demandai-je avant de sortir de la cuisine. Il ne se retourna pas et racla sa gorge avant de parler.

« À l'épicerie pour acheter quelques petites choses pour le souper de demain. » J'avais oublié que dans deux jours, nous serions le jour de Noël et que ma mère organisait un gros repas la veille de Noël comme lorsque j'étais petite. Mes soeurs étaient invitées, mais je ne savais pas si elles allaient pouvoir venir. J'ai réservé Harry depuis deux semaines pour ce souper ce qui le faisait bien rire. Parlant de lui, il arrive aujourd'hui sur l'heure du dîner. Il a refusé que je vienne le chercher à l'aéroport. Il ne voulait pas que je me déplace et préférait venir en taxi. J'étais un peu déçue, mais je n'ai rien dit.

Je montai dans ma chambre et me laissai tomber sur mon lit en attrapant mon téléphone. J'avais deux nouveaux messages. J'ouvris le premier venant de William.

« Bonne chance pour aujourd'hui, tu me raconteras comment ça s'est déroulé!xx » Je souris et lui répondis rapidement que je le ferai dès mon retour. Depuis le soir à son appartement, nous nous parlions tous les jours. Il s'assurait que j'allais bien et s'était sécurisant en quelques sortes. J'ouvris le deuxième message venant d'Andrew et mon coeur se serra dans ma poitrine.

« Appèle-moi bientôt, d'accord? J'ai besoin de te parler et tu me manques ma petite Caro. xxx » Je ne répondis rien et fermai mon téléphone en me mettant en étoile sur mon lit. Je fermai les yeux et pensai à toutes les choses qui m'étaient arrivées depuis le mois d'août. Ma vie entière semblait avait pris un tournant différent depuis ma rencontre avec Harry, mais ce n'est pas nécessairement un mauvais ou un bon tournant. Il y aura toujours des hauts et des bas, mais avec tout ce que nous avons traversé j'espère qu'il y aura plus de hauts désormais. Il me semble que nous avons assez vécu de drames pour les dix prochaines années.

J'avais peu parlé avec Andy depuis que j'avais découvert que sa fréquentation était Anaïs. Pas parce que je lui en voulais, mais bien parce que je ne savais plus s'il resterait le même avec moi. En fait, je lui en voulais quand même un peu qu'il la fréquente.. J'avais peur de son changement de personnalité et qu'il devienne désagréable envers moi. Je ne savais pas s'ils parlaient de moi tous les deux, si elle lui disait des choses terribles à mon sujet et s'il me défendait. Je ne savais absolument rien de leur relation et je n'avais pas envie d'en savoir davantage. Nous nous étions croisé quelques fois à l'université durant les examens et il essayait de me parler et de me faire cracher le morceau coincé dans ma gorge depuis que j'avais vu Anaïs m'ouvrir la porte de chez lui, mais à chaque fois j'en étais incapable. Je m'excusais et partais dans la direction opposée. Chaque fois, je voyais de l'inquiétude et de la culpabilité dans ses yeux. Je le connaissais suffisamment pour savoir qu'il se sentait coupable et qu'il réalisait le mal qu'il m'avait fait.

Tombée pour Harry StylesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant