Ailes (inachevée)

chapitre neuf

Je regardais Luca. D'accord, il voulait parler d'Adrian. Mais que dire d'Adrian ? Que voulait-il savoir exactement ? Ça m'étonnerait qu'il veuille savoir s'il m'apprend bien le rôle d'Ange sur Terre - qu'on avait peu évoqué la veille - où encore s'il était bien gentil avec moi.

Ou peut-être que c'était cela qui l'intéressait.

- Qu'est-ce que tu veux savoir ?

Il haussa les épaules, passant son index sur le haut de son verre.

- Je ne sais pas trop... Il se doute de quelque chose ?

Quelque chose sous-entendait le fait que je savais qui était Luca, et surtout ce que j'avais fait avec Luca.

- Je ne pense pas.

- Et il est comment ? Je veux dire, se reprit-il, c'est l'image que tu te faisais d'un Ange ?

- Eh bien... il est adorable, se fait du souci pour un rien... Je pense que oui.

Il hocha vaguement la tête.

- Luca, pourquoi ça t'intéresse tant que ça ? Je comprends que ça ne te plait pas d'avoir de la concurrence, mais c'est tout de même normal.

- Normal ? répéta Luca, légèrement étonné.

- Bien oui, tu es mon Démon tuteur, il est mon Ange tuteur, tu ne t'y attendais peut-être pas ?

- Ah, tu parles de cette concurrence-là... lâcha-t-il, pensif.

J'arquai un soucril. De quelle autre concurrence était-il question ? Je ne voyais que ça, c'était tous les deux des tuteurs, tous les deux des garçons...

J'éclatai de rire en me rendant compte de ce à quoi Luca faisait allusion. Il sourit malgré lui.

- Qu'est-ce qui te prend ?

- Attends, Luca, riais-je. Tu penses sincèrement que je pourrais être attiré par Adrian ?

Et pour la première fois, je vis Luca rougir. Ce qui fit redoubler mon éclat de rire. D'accord, j'avais bien été attirée par Adrian ; mais pas comme avec Luca.

- Je ne vois pas ce qu'il y a d'étonnant, franchement, souffla Luca, agacé par mon comportement.

- Désolée, ris-je, mais non, je ne vois pas.

- Enfin, ne fais pas l'idiote ! Ça ressemble carrément à ces histoires à l'eau de rose, avec des amourettes impossibles et des triangles amoureux...

Je m'esclaffai, abasourdie par de tels propos. Moi, dans un triangle amoureux ? Je peinais à y croire !

- Je suis sérieux, Alex.

Alors je constatais qu'il était vraiment sérieux, ce qui m'amusait plus. Je lâchai :

- Tu es train de me faire une crise de jalousie ? riais-je, presque aux larmes.

- De quoi ? rit Luca, plus de mon fou rire que de ce que je lui disais.

- Luca, jamais, au grand jamais je ne serais attirée par lui. De une parce qu'il est bizarre, et de deux parce que je t'aime toi, et pas...

Je me tus. Oh non, je n'avais tout de même pas dit ça ? Pas à lui ?

Il ouvrit grand la bouche, un sourire niais sur le visage. Mais me voyant rougir à une allure folle, il le remplaça par son sourire charmeur.

- Tu peux poursuivre, m'invita-il.

- Non, je...

- Mais si, j'insiste, sourit-il.