chapitre un

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Lorsque je me réveillai, il devait être un peu moins de dix heures. La pluie avait cessé. Les quelques rayons du soleil qui avaient parvenu à se faufiler entre les deux volets de ma fenêtre me chatouillaient le visage.

Je me levai de mon lit, puis allai ouvrir mes deux fenêtres, ainsi que les volets. Je plissai les yeux. L'orage s'était bien arrêté, pour laisser place à un soleil plus éclatant que jamais.

Je baillais tout en étirant mes bras, puis m'accoudai au rebord de la fenêtre, m'attardant sur l'activité qui régnait dans mon cher petit village. Il se trouvait dans une vallée, quelques maisons se trouvaient donc plus en hauteur par rapport à d'autres, ce qui était le cas de la notre, à mes parents et moi. Je disposais donc d'une vue imprenable sur tout le village, qui n'était pas bien grand. Ce qui était assez avantageux pour moi, j'adorais observer le petit monde qui s'attardait dehors sans raison.

Quelques touristes marchaient dans les rues et s'occupaient comme ils le pouvaient sur la place. Je ne voyais pas vraiment ce qu'ils venaient faire ici, ce petit trou perdu au milieu d'une vallée n'avait rien d'extraordinaire, ni de fantastique.

Je tirai sur la moustiquaire, qu'on avait installée tel un sorte vénitien. Lorsque j'étais plus jeune, je devais monter sur une chaise afin de pouvoir l'atteindre, étant trop petite de taille. Je fis de même pour ma deuxième fenêtre.

Je fis mon lit, puis me rendis dans ma salle de bain. J'avais la chance d'avoir une salle de bain rien pour moi toute seule. Elle était dissimulée derrière un grand miroir mural, qu'il fallait faire coulisser pour entrer dans la pièce. C'était ma mère qui avait donné cette idée aux architectes de la maison. Mes parents avaient acheté ce terrain à mes trois ans, ils avaient quitté Paris et sa pollution que je n'arrivais pas à supporter pour que je m'épanouisse dans ce petit village sudiste qu'ils avaient tout de suite adoré.

Après avoir pris une douche rapide afin de me rafraîchir, je me dirigeais vers la commode où étaient rangés tous mes vêtements et où, sur le dessus, se trouvait un énorme bazar constitué de bijoux, accessoires et de peu de maquillage. Je ne me maquillais que rarement, mais ça servait toujours, par exemple lorsqu'on se réveillait et qu'on avait une tête de zombie malade, ou qu'un moustique était quand même parvenu à entrer dans sa chambre, malgré la moustiquaire et la tonne de bombe anti-moustiques qu'on avait vidé la veille au soir, et qui nous piquait exactement sur le bout du nez.

Après m'être habillée, je sortis de ma chambre et descendis les escaliers, puis me retrouvais dans le salon. Je le traversais, allumant la télévision au passage. J'avais la ferme intention de prendre mon petit-déjeuner à l'intérieur, ç'aurait été du suicide de sortir pour moi. Avec ma peau trop fragile, mes tâches de rousseur, mes cheveux et tout ce que vous voulez d'autre, les coups de soleil étaient devenus mes meilleurs amis.

Ou alors il fallait que je me sois tartinée de crème solaire, ce que je n'avais pas pensé à faire avant de descendre.

Arrivée dans la cuisine, j'ouvris un placard et y trouvais mes céréales préférées. Je me servis un verre de lait et pris un pamplemousse dans la corbeille de fruits. Je sortis une petite assiette et du sucre pour le pamplemousse, mis le tout sur un plateau et m'installai dans le canapé du salon. Le ventilateur de plafond tournait silencieusement au-dessus de ma tête. Parfait.

J'étais prête à manger mon petit-déjeuner. Je commençai tout juste à couper en deux le pamplemousse lorsqu'on me coupa dans mon élan par un simple coup de sonnette. Je maudissais la personne qui osait me déranger.

Je me levai du canapé, légèrement agacée. Après tout, celui ou celle qui attendait à la porte ne savait pas que je venais pratiquement de me réveiller.

Ailes (inachevée)Место, где живут истории. Откройте их для себя