Différents [Tome 1 + Tome 2 + Tome 3]

Chapitre 42 : Attendre son réveil

--- Point de vue omniscient :---

Zac sortit de la chambre d'hôpital rapidement. Il ne voulait pas être continuellement jugé par Olivia ou quiconque qui pensait savoir mieux ce qu'il avait à faire. Sil voulait faire quelque chose, il voulait l'exécuter sans que quelqu'un le juge. Au fond, il en avait marre de ce qu'il pouvait ou ne pas faire car Zac avait l'impression la société lui imposait des règles invisibles mais omniprésentes.

C'était une mauvaise chose de ne pas aller voir Jade, il en était conscient mais s'il ne supportait pas les hôpitaux. Devait-il être aussi égoïste et arrêter de se morfondre sur son sort beaucoup moins horrible que celui de Jade ? Peut-être mais il ne le voulait pas.

Zac croisa Andrew qui tenait un café mais il l'ignora simplement en fixant son portable. Il sortit ses écouteurs lorsqu'il fut dehors et se contenta de mettre de la musique pour ignorer, ne serais-ce qu'un instant, le monde qui l'entourait. Grâce aux rythmes et aux paroles, Zac se faisait emporter dans un monde parallèle où seule la musique pouvait l'emporter. Il n'avait même pas besoin d'un billet spatial pour visiter une planète inconnue, il suffisait d'écouter les paroles du chanteur ou juste des premières notes appartenant à une guitare électrique. Même au milieu d'une grande rue bondée, il suffisait uniquement de mettre son casque et le monde ne l'atteignait plus. Enfin une sensation agréable qui pouvait le bercer sans que personne ne puisse le troubler.

Andrew s'était retourné pour voir Zac partir et il s'était contenté d'hausser les épaules. Au moins, son rival ne sera pas dans la même pièce que lui et ça lui suffisait amplement. Il avait fait des efforts lorsque Zac s'était ''incrusté'' alors qu'il parlait avec Olivia et se retenir avait été pour lui d'une grande difficulté.

Il arpenta les couloirs blancs et propres de l'hôpital en cherchant le numéro de la pièce. À chaque fois qu'il sortait quelques instants, il avait envie en retournant qu'une infirmière arrive avec un docteur ou Olivia en criant que Jade était réveillé. Son cœur, aux battements forts et accélérant au fur et à mesure qu'il s'approchait, le faisait haleter pendant que sa respiration était courte et saccadée. Pourtant, un calme y résidait et il s'installa à côté d'Olivia qui était toujours silencieuse. Jade dormait toujours. Il avait toujours préféré de dire qu'elle dormait plutôt que de penser qu'elle était dans le coma sans que personne ne sache si elle allait un jour ouvrir les yeux.

Andrew voulait à tout prix que Jade se levait et s'il avait eu un pouvoir pour la réveiller, il l'aurait déjà fait depuis longtemps. Si, comme dans les films à l'eau de rose, il aurait suffi d'un baiser, il se serais précipité sur elle. Malheureusement, et comme tout le monde le sait, ce n'était pas suffisant et ces moyens étaient uniquement réel dans les films ou dans ses rêves les plus fous.

Axel les observait silencieusement en face. Il regardait son frère par la vitre et pour une fois, la douleur le déchira. Voir son frère dans cet était lui faisait mal bien qu'il n'appréciait pas Jade. Au contraire, Axel ne pouvait pas la supporter car elle était naïve, bête et incapable de faire preuve de courage. Elle fuyait toujours contre le danger et cette faiblesse l'ennuyait. Désormais, Jade était la faiblesse d'Andrew et ça le rendait encore plus vulnérable. Il s'écarta de la fenêtre et partit. Axel ne pouvait pas supporter de voir ça car il avait l'impression d'être dans un mauvais film avec des acteurs pitoyables.

Olivia regardait Jade et plus le temps passait, plus elle se sentait incapable de voir sa meilleure amie dans cet état. Chaque jour, elle se maudissait de l'avoir laissé seule après sa dispute avec Zac et elle maudissait également les scientifiques. Heureusement, ils ne leurs avaient pas donné de nouvelles car sinon, elle serait venue les tuer. Elle était aussi déçue par Zac. Son comportement la faisait autant souffrir car personne ne devrait laisser son amour dans cet état. Dire qu'elle avait pensé que Zac était mieux que ça, elle s'était définitivement trompée sur lui. Comment avait-elle pu tomber amoureuse de lui ? L'explication était simple : le Cœur l'avait emporté sur la Raison. Au fond, peut-être considérait-elle ceci comme aimer une personne comme elle était vraiment. N'Est-ce pas ce qu'il faudrait ? Aimer une personne malgré ses défauts en profitant chaque jour du temps qui nous reste et en ne pensant pas aux secondes fatales qui nous rapprochaient doucement vers la fin. Au moins, Olivia se rendait compte que Zac n'était pas parfait et loin de l''homme idéal mais contrairement à celui-ci, lui était réel. Elle l'avait vu faire tant de choses que désormais, elle ne pouvait plus ne pas l'aimer. Ce qu'il comptait pour elle, c'était qu'elle ne l'idéalisait pas. Olivia savait comment il était.

Elle soupira et se tourna vers son amie endormie. Comme chacun, elle avait peur que Jade ne se réveille jamais. Sa crainte ne faisait qu'empirer lorsqu'elle voyait les médecins visiter Jade et se lancer des regards inquiets. De plus, les parents de sa meilleure amie n'étaient pas venu la voir comme s'ils l'ignoraient. De toute façon, elle ne saurait justifier ses blessures à part mentir, comme elle a dû faire auparavant pour l'hôpital, et prétexter que Jade était tombé malencontreusement dans les escaliers.

De temps en temps, elle voulait crier par-dessus les toits qu'elle était différente et qu'elle sortait tout droit d'une mutation génétique comme d'autres. Mais elle avait peur de ce que pourraient dire les gens. Comme beaucoup de monde, ils avaient peur de ce que pensaient les gens. Il fallait toujours correspondre à une normalité imposée avec des règles. Chacun devait se ressembler et faire pareil.

Elle avait été comme Reine, contente d'être différente des autres. Cette différence qui l'unissait avec des personnes lui permettait de comprendre qu'il ne fallait pas qu'elle plaise ou satisfaire aux autres mais que seul ce qu'elle ressentait vis-à-vis d'elle-même lui suffisait. C'était uniquement de cette manière qu'elle avait accepté sa différence.