La compétition s'emballe

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Les équipes se succédèrent et quatre jours plus tard les phases de qualifications se terminèrent. Aujourd'hui, jeudi, les quarts de finale commençaient. Les équipes américaines avaient fait pâle figure durant les phases de qualifications et aucune n'était parvenue en finale. La structure brésilienne ainsi que la turque avaient fait choux blanc et une seule équipe chinoise avait réussi à passer cette étape. Les deux équipes taïwanaises ainsi que l'intégralité des coréennes se retrouvaient en quarts de finales. On y retrouvaient également les Hurricane et les Genesis qui avait dominé leur poule.

Les quarts de finale étaient disputés en trois manches gagnantes et les journées seraient donc plus longues et éprouvantes pour les joueurs que durant la phase précédente. Comme l'avait dit l'un d'entre eux, cela devenait une « question d'élan, de rage et d'émotions. Si l'on perd une partie on n'a pas le temps d'y réfléchir la nuit et de se préparer pour la suite. Les matchs s'enchaînent sans répit ».

La foule était en délire, ils chantaient, hurlaient, donnant leur motivations aux joueurs. A dix heures, les lumières s'éteignirent et la vidéo de présentation se lança. L'ambiance était toujours la même, un monde de roches arides et des lumières rouges et bleues parcouraient la surface (les couleurs des équipes en jeu). Les joueurs étaient représentés comme fantômes rouges ou bleus et certains explosèrent. Une voix prononça ces mots : « Le premier sang a été versé. Les participants ont évolué. Tous n'ont pas survécu mais certains ont prouvé leur talent. La bataille continue ». L'ensemble vidéo/voix/musique était assez saisissant. On pouvait reconnaître certains compétiteurs dans les silhouettes éthérées qui se tenaient debout et penser avec déception à celles qui explosaient, symbolisant les équipes éliminées. Seules deux de chaque poule pouvaient aller plus loin dans la compétition et rêver d'une place de champion du monde.

Les rencontres avaient été tirées au sort et les premiers de chaque poule affrontaient les deuxièmes d'une poule différente. La compétition commençait par les Genesis (deuxième de leur poule) opposés à une équipe taïwanaise. L'après midi on pourrait voir les Hurricanes qui héritait des seuls rescapés du naufrage chinois. Vendredi matin deux équipes coréennes s'affronteraient et, pour finir, les champions du monde feraient face à la deuxième équipe taïwanaise.

J'étais vraiment heureuse d'être ici, d'avoir eu la chance de faire parti de cette fabuleuse aventure. J'avais pu assister à des matchs trépidants, des analyses pertinentes et même à un moment très émouvant. Un membre américain, présent depuis les débuts du jeu, il y a six ans, annonça son départ de la scène internationale après son élimination en phase de qualification. Il avait pleuré en faisant son discours sur scène et une vidéo avait été passé sur les écrans retransmettant de grands moments de sa vie de joueur. Il n'avait pourtant pas plus de vingt-cinq ans. Mais il comptait arrêter les compétitions et jouer pour son plaisir uniquement. Il deviendrait peut-être entraîneur, qui sait ?

Les lumières se rallumèrent et je vis que les européens et les taïwanais étaient déjà en place pour le premier match. Il fallait vraiment que je cesse de dériver dans mes souvenirs ou de me laisser guider par mon imagination. J'allais passer à côté d'instants importants à errer parmi mes chimères.

La phase de sélection commença : les choix des asiatiques semblaient s'orienter vers les champions forts du moment sans trop de synergie et de cohérence au contraire des Genesis qui privilégièrent un jeu d'équipe et des champions plus faibles mais puissants une fois réunis. On pouvait déjà distinguer deux stratégies différentes : les uns souhaitaient gagner leur un contre un et espérer ainsi s'offrir une avance confortable en terme d'or et d'expérience tandis que les autres comptaient sur des regroupements, des prises d'objectifs et des combats à dix. Il allait être très instructif de voir quelle école l'emporterait. Pour ma part je trouvais que le jeu en équipe et surtout les combats autour des objectifs nécessitaient plus de compétences, notamment au niveau du positionnement qui était déterminant et pouvant décider de l'issue de l'échauffourée voire du match en lui-même.

Une compétition excitanteWhere stories live. Discover now