Chapitre 17

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Ricardo

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Elle pleure encore dans mes bras et le fait de la voir ainsi, perdue et effrayée, me donne envie de débarrasser de la Terre entière tous ces êtres surnaturels et lui faire un endroit paisible où rien et ni personne ne l'a blessera encore mais bien sûr, c'est impossible. Alors je reste là, à l'écouter pleurer encore et encore. Je la berce et lui murmure que tout va bien mais moi-même je n'y crois pas. Plus rien ne va. J'ai commencé de rien, puis j'ai eus tout et je suis revenu à rien. Retour à la case de départ. Et tout cela par sa faute... Je serre la mâchoire en faisant tout pour ne pas tout détruire. Je stop net mes idées de meurtre lorsque je sens que ses soubresauts cessent. Elle renifle puis s'arrête et nous restons ainsi, elle dans mes bras et moi, dans un nuage de bonheur. Elle s'écarte un peu et me regarde. Son visage éclairé par le clair de la lune me rend heureux. Je pose ma main droite sur sa joue, non sans frôler ses lèvres rose et gonflés du bout de mes doigts. Qu'est-ce que j'ai envie de t'embrasser femme... J'approche doucement mon visage du sien et je vois ses joues virées au rouge. J'approche un peu plus mes lèvres des siennes mais elle recule légèrement sa tête en arrière.

_ Désolé, s'excuse t'elle en se levant. Je... enfin il ne fallait pas. Il ne fallait pas que je te dise tous mes problèmes. C'est vrai quoi, tu en as rien à faire.

Je la regarde perplexe. Est-elle vraiment sérieuse ? Putain ! Si elle avait la mémoire fraîche, elle n'allait jamais dire cela. Mais merde je ne suis pas n'importe qui quand même !

_ Non ça va, ce n'est pas grave. J'ai l'habitude.

En voyant sa mine, je me rends compte de ce que je viens de dire. Eh merde !

_ Non, non, enfin je ne l'entends pas souvent Personne ne vient me parler de ses problèmes pas parce que je m'en fou un peu mais parce que c'est leurs problèmes tout simplement. Par contre, je ne m'en fou pas des tiens parce que toi tu es différente. Bon, pas vraiment en même temps mais...

_ Est-ce que pour l'amour de Dieu tu peux arrêter de parlé s'il-te-plaît ? Tu ne fais qu'aggraver les choses.

_ Tu as raison, je me tais.

Puis, nous éclatons de rire en même temps. Tant de maladresse ! Je me suis surpassé niveau connerie. Son rire, qu'est-ce qu'il m'a manqué. Soudain, contre toute attente, son visage se referme. Elle ne rit plus et les coins de sa bouche se plissent.

_ C'est mon premier vrai rire depuis que je suis ici. Avoue-t-elle en se mordant la lèvre inférieure.

A la voir triste ainsi me donne envie de la prendre encore une fois dans mes bras mais je ne dois surtout pas me laisser tenté. Je dois résister.

_ Dis, commence t'elle, je sais que c'est absurde mais, même si nous nous connaissions que depuis très peu de temps...

Nous nous connaissions depuis très longtemps Aaly'

_... je te fais bien plus confiance que toutes ces personnes qui m'entourent parce que j'ai comme l'impression que tu me connais bien mieux qu'eux tous réunis. Je vais te poser une question, sois franc s'il-te-plaît.

Je sens que la question qu'elle me posera me torturera.

_ Vas-y, pose moi celle que tu veux.

_ Dis moi qui suis-je.

Elle me regarde avec des yeux suppliant, remplient de souffrance et de tristesse. Comment lui dire que j'ai peur de lui dire qui elle est ? Comment le lui dire en sachant qu'elle se trouvera horrible alors qu'elle est tout simplement sublime et que sa nature relève du miracle ! Je ne veux pas qu'elle culpabilise pour ce qu'elle est ou encore moins qu'elle se voit comme une abomination. Je peux lui dire que je ne sais pas ou que je ne suis pas censé le lui dire mais je sais que ça sera cruel de ma part. Je dois le lui dire mais d'abord...

A forgotten pastWhere stories live. Discover now