Chapitre 1

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Média : Maëline

Allongée sur son lit, Maëline ouvrit les yeux. Elle était en sueur et respirait rapidement.  Elle regardait autour d'elle. La jeune fille était seule dans sa chambre, aucune trace de ce qu'il venait de se passer. Elle mit ses mains sur son visage et essaya de se remémorer tout son rêve. Depuis plus de deux ans cette histoire la hantait et elle s'y sentait responsable. C'était également l'avis de sa mère et du reste de l'équipage du Green Spirit. 

Maëline décida que le moment était venu de se lever. Elle sortit de son lit et  alla se nettoyer.  La jeune fille enfila une robe blanche et attacha une ceinture qui amincissait sa taille déjà si fine. Elle fit tout cela seule. Avant, elle était aidée par une servante, Gwennaelle, mais depuis la disparition de son père, la famille avait dû se passer des domestiques. Cela ne dérangeait pas Maëline car elle aimait être indépendante. Mais elle avait perdu une amie proche et ça aussi, c'était de sa faute.

Maëline descendit. Sa mère  préparait le petit-déjeuner.

"Bonjour", lui lança Maëline avec un petit sourire.

Sa mère, Tella, ne lui répondit pas, comme tous les jours depuis deux ans. Elle n'attendait qu'une seule chose, et Maëline le savait, c'était de la marier pour se débarrasser d'elle. Soisig et Pola, les deux jeunes soeurs de Maëline entrèrent dans la pièce en basculant leur ainée et embrassèrent leur mère. Maëline se sentit délaissée, elles qui avaient toujours été complices. Mais elle ne leur en voulait pas. Si elle n'avait pas été si égoïste, elle n'en serait pas là.

Deux ans auparavant, au début de la Guerre de la Deuxième Coalition, la République française voulait arrêter le blocus instauré par les Anglais lors de la première. Le Premier Consul et grand stratège, Napoléon Bonaparte, se rendit à Brest pour élaborer un plan afin de détruire des navires britanniques qui surveillaient au large de la ville. Il avait sous son commandement le corsaire Robert Surcouf, un grand marin breton originaire de Saint-Malo, connut pour son intrépidité. Maëline  était très admirative de ce marin dont les exploits étaient célèbres.

En octobre 1800, Surcouf et son équipage partirent, à bord de la Confiance, pour attaquer le Kent. La jeune fille rêvait de voir son idole à l'oeuvre et partit sur une petite île à l'écart de la ville; la mer étant assez basse, elle pouvait l'atteindre sans problème pour être au plus près du spectacle. Cette île était spéciale : Maëline et Argan s'y amusaient étant enfants et, d'un autre côté de l'île, l'armée y cachait de la poudre à canon bien protégée dans une sorte de petite forteresse. Maëline en parla à son ami qui s'y opposa directement.

C'est à ce moment qu'elle aurait dût l'écouter.

La Confiance quitta le port. Sur la plage, Maëline se rapprocha de l'île ou elle pourrait admirer la combat des deux bateaux ennemis. Elle regarda la mer, celle-ci montait et dans plus d'une demie heure, l'eau entourera l'île et il lui sera impossible de redescendre sur la plage. Elle se mit à courir mais une main lui en empêchait.

Maëline se retourna. Argan la regardait froidement dans doute en colère étant donné que la jeune fille ne l'avait pas écouter la première fois. Il essaya de la raisonner :

"Tu te rends compte dans quel danger tu te mets ? Nous sommes plus dans un jeu ! Dans plus d'une heure, la plage aura disparu. La mer sera tellement haute que les navires pourront être au plus proche de l'île. Nous sommes en guerre, il faut que tu le comprennes, et ses gens... ( il se tourna vers le large ), ça risque d'être très violent."

Il baissa la tête. Son père était à bord de la Confiance, il s'était porté volontaire donc Argan s'inquiétait. Maëline le fixa. Elle s'en voulait, elle détestait le décevoir, ce garçon était tout pour elle et sa seule crainte était de le perdre. Honteuse, elle baissa la tête.

Argan se tourna vers elle, lui leva le menton et lui fit un petit sourire. Elle le trouvait beau, en plus qu'il soit protecteur à son égard, c'était la seule personne qui savait la remettre sur le droit chemin. Son coeur commençait à s'emballer, encore une fois en sa présence.

"Je suis désolée...", dit-elle doucement.

Le jeune homme la prit dans ses bras.

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Voilà le premier chapitre. Je sais qu'il est court mais je voulais couper le flashback en deux morceaux car le passage sera long et c'est le seul moment ou je pourrai vous montrer Argan.

Bonne lecture.☺

Maëline ou L'Espoir de libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant