Chapitre 2

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Média : Argan

Au bout d'un moment, ils décidèrent de rejoindre les dunes. Ils coururent puis grimpèrent les rochers. La mer avait commencé à monter, l'île était presque encerclée. Soudain, un crie se fit entendre au loin.

" Maëline !! "

La jeune fille se retourna d'un coup. Elle mit un temps pour reconnaître cet homme qui courrait en direction de l'île. Une carrure imposante, des cheveux grisâtre, plus une voix familière, pas de doute, c'était son père.

Et mince ! Ne la voyant plus à la maison, il avait sans doute deviné où se rendrait Maëline. La jeune fille fit subitement demi-tour afin de le rattraper. Au loin, on pouvait voir les deux bateaux se rapprocher. Dans quelques minutes, ils gagneront de l'espace avec la montée des eaux. Maëline appela son père le plus fort qu'elle le pouvait. Mais avec la distance, la force de l'âge, le vent à contre sens et les canons qui se mirent à retentir, le vieux marins n'entendit pas son enfant.

C'était les pieds dans l'eau que le capitaine le Guirec Le Bihan atteignit l'île, tandis que les canons s'intensifièrent. Maëline et Argan n'y étaient plus qu'à une centaine de mètres.

La Confiance et le Kent étaient tête-bèche. Mais le navire de Surcouf accéléra d'un coup. Deux coups de canon retentirent, il eut un grand bruit suivit d'une explosion. Tout se passa très vite. Les deux jeunes gens furent propulsés par le souffle.

Quand Maëline reprit connaissance, l'île était en feu.

" PAPA ! " Elle s'apprêta à courir, mais Argan

la retenait.

" C'est trop tard, Maëline, on ne plus rien faire pour lui. "

Le jeune fille éclata en sanglots dans les bras de son ami. Lorsque elle se calma, elle remarqua qu' Argan avait quelque chose de planter dans sa paume. Elle fut terrorisée. Il avait dû tomber sur un débris de l'explosion. Le jeune homme le retira d'un coup sec lâchant un hurlement de douleur. Il s'agissait d'un clou rouillé. Argan mit immédiatement sa main dans l'eau. Maëline sortit son mouchoir pour lui faire un bandage.

" Ce n'est rien, ça va guérir. " Rassura-elle plus pour elle-même que pour lui.

Les canons avaient cesser, mais des cris s'élevèrent. Les marins étaient passer à l'abordage. Les deux amis décidèrent de retourner en ville. C'était avec une grande tristesse et terrorisés qu'ils quittèrent la plage.

À Brest tout était calme. Cette ville devrait être pourtant pleine de vie avec ses marchés et ses fêtes, les habitants aimaient se retrouver. Mais pour le moment, tout le monde s'inquiétait et attendait le retour de la Confiance. Mais Maëline avait une autre préoccupation, elle devait annoncer la triste nouvelle à sa mère et à ses soeurs encore si jeunes.

Quand Maëline entra chez elle, suivie de Argan, sa mère, qui l'attendait la prit dans ses bras. Et ce fût la dernière fois...

" Te voilà enfin, ma chérie, dit elle. J'étais tellement inquiète. Ton père n'est pas avec vous ? Il était pourtant aller te chercher. "

Maëline essaya de dire quelque chose, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle savait pourtant qu'elle devait lui expliquer, elle se mit à pleurer. C'est à contre coeur qu'elle laissa Argan raconter ce qui s'était passé sur la plage. La jeune fille resta les yeux baissés.

L'expression de Tella changea. Ses yeux se remplirent de larmes et son air devînt grave. Maëline ne se rendit pas compte que sa mère la fixait. Quand Argan eut terminé, Maëline leva la tête et regarda sa mère. Celle-ci lui lança un regard noir avant de prendre la parole :

" Toi et ton impertinence, tu en a toujours fait qu'à ta tête. Et maintenant, à cause de ton égoïsme, me voilà veuve ! Mais qu'allons nous devenir. Je savais que j'aurai dû m'occuper seule de ton éducation car ton père voulait que tu aies des libertés, et au final, ça a causé sa perte. J'ai honte d'avoir une fille comme toi. Mais ce qui m'attriste encore plus, c'est à devoir te supporter tout les jours jusqu'à ce que tu quittes la maison, c'est-à-dire, jusqu'à ton mariage. Mais saches que cette histoire va se savoir dans toute la ville, et personne ne voudra d'une meurtrière ! Et pour..."

Elle s'interrompit. Les deux jeunes soeurs jumelles de Maëline venaient les rejoindre, sans doute attirées par les cris.

" Où est papa ? " demanda l'une d'elles.

Tella soupira et emmena ses deux filles hors de la pièce sans un regard à son aînée. Maëline pleura de plus belle. Ses soeurs aussi devaient comprendre qu'elles ne reverront jamais leur père.

Argan la prit dans ses bras. La jeune fille se sentit mieux. Mais elle repensa au " ma chérie" de sa mère qui lui semblait déjà bien loin.

Le temps passa. Le capitaine Surcouf ainsi que le père d'Argan revinrent victorieux. Ils avaient pris le contrôle du Kent. Le succès de Surcouf inspira une chanson encore connue de nos jour. Mais je ne sais pour qu'elle raison, la date a été modifiée. Tous les Brestois festoyaient pendant des jours.

Tous, sauf Maëline qui ne sortait pas de chez elle ou se cachait ; et Argan dont la blessure à la main avait empirée. Un tâche sombre était apparue et se répandait le long de son bras. Les médecins ne savaient comment le soigner, mis à part une amputation de son bras.

Il n'avait jamais avoué la façon dont il s'était blessé car il trouvait que beaucoup trop de monde en voulait à son amie, mais pas lui. Elle avait besoin de lui et c'était réciproque. Mais la vie en décide parfois autrement. Un jour la fièvre lui était montée d'un coup. Argan était resté couché toute la journée, et la nuit, il s'éteignit en ayant une dernière pensée d'amour pour Maëline.

À ce jour, la jeune fille se sentit perdue et prisonnière de sa culpabilité. Elle s'en voulait de ne pas avoir avouer ses sentiments pour Argan et ne cessait de se demander s'il avait été de même pour lui.

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Deuxième chapitre terminé. Je suis désolé, je sais qu'il n'est pas joyeux mais je devais au moins vous expliquer se qu'il s'est passé. L'histoire va pouvoir commencer et je vous promets que se sera plus joyeux.

Au prochain chapitre. ☺

Maëline ou L'Espoir de libertéWhere stories live. Discover now