Chapitre 8

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Sous le soleil du midi, la température était montée à un niveau que peu de Bretons ne connaissaient. Cela faisait trois jours que Maëline avait rejoint l'équipage du Green Spirit sous l'identité de Marzin. Konogan et elle avaient nettoyé tout le pont du navire. Les seuls mots qu'ils avaient échangés depuis qu'ils ont commencé à travailler ensembles étaient les conseils que Maëline devait suivre.

Malgré que Maëline ne lui avait pas pardonné son abandon face à l'équipage, elle ne pouvait pas faire durer cette tension qui existe entre eux deux. Ils sont sur un navire, partis pour un voyage de plusieurs jours voire plusieurs semaines. Le capitaine l'a mise sous la responsabilité du jeune garçon, son fils, pour une bonne raison. Ils allaient sans doute passer cette aventure coller l'un à l'autre, ça serait dommage de partir d'aussi mauvais termes. Maëline décida de briser ce silence :

" Tu sais,  si on continue comme ça, on risque de semer le doute au sein de l'équipage.

- Que veux tu dire ? demanda Konogan en replongeant sa brosse dans l'eau savonneuse sans un regard à la jeune fille.

- Tu es sensé m'apprendre, nous sommes les seuls adolescents sur le Green Spirit. Aux yeux de l'équipage, même s'il peut y avoir un début timide, nous devrions être en train de faire connaissance et rigoler ensemble. Après trois jours tu ne penses pas que les marins, surtout le capitaine et ce Andreo qui m'a toujours sur sa ligne de mir, peuvent se poser des questions ?"

Konogan se mit à rigoler.

"Car tu crois que les autres se soucis de nous ? Certains ne savent même pas comment je m'appelle ou même que j'existe. On me nomme le plus souvent "le roux" ou "le fils du capitaine. Ou "le renard" mais ça j'aime bien."

Il sourit pour la première fois depuis trois jours, Maëline limita timidement. Elle espérait ce petit moment.

" Tu n'es plus avec des gens aux manières raffinées comme tu connais. Ne te soucis pas du regard des autres surtout que je pense pas que ce soit ton genre.

- En effet, approuve la jeune fille. Cependant le problème reste le même, nous ne pouvons pas nous ignorer indéfiniment. Je pense que nous devrions recommencer à zéro, essayer de se connaitre. Et puis ne pense pas que je t'en veux de n'être pas intervenu l'autre jour. Au contraire tu as bien fait, c'est de ma faute. C'est moi qui t'ai incité à m'embarquer, et je n'aurais pas dû sortir de ce placard. J'ai voulu être là donc maintenant j'assume.

- Oui mais...

- Mais rien du tout. J'ai embarqué clandestinement sur un navire et le capitaine me donne ma chance en me mettant sous l'aile d'une personne de confiance, début de l'histoire."

Enfin ! Konogan décocha un regard à Maëline.

" Tu as raison, dit il en versant l'eau usée par dessus bord. En plus tu n'es plus la fille que j'ai vu hier matin au port en train de marcher en broyant du noir.

- Désolé je ne la connais pas. Je m'appelle Marzin et je suis ravi de travailler avec toi.

- Enchanté, je suis Konogan.
Tu connais les différentes voiles sur un navires ?

- De la misaine aux bonettes, répondit Marzin.

- Sauf qu'il n'y a pas de bonette sur les frégates. Mais c'est pas grave, nous reverrons ça après. Là tu peux constater que le vent s'est levé et nous n'avons pas besoin de temps de voile. Le second va nous le dire mais je pense qu'on va aller au mât d'armiton, celui qui est derrière toi à la poupe, pour attacher la voile de perruche."

En effet, la voix de Jackitaff ce fit entendre :

" Mât de misaine et grand mât remontez les huniers ; mât d'armiton perroquet. "

Konogan se tourna vers sa protégée.

"Regarde bien".

Une quinzaine de marins s'activent à monter aux filets pour accéder au sommet des mâts, mais pas n'importe comment. Maëline le compris très vite, chaque marin avait une voile et un poste attitrés, ils laissent d'abord monter ce qui ont le poste le plus haut, c'est le cas de Konogan qui se trouvait à présent au sommet du mât d'armiton. Une fois que tout le monde est prêt, les marins qui se trouvent au deuxième niveau (en dessous de Konogan) libèrent la voile au dessus d'eux permettant au niveau supérieur de tirer les cordes pour la remontée. Puis c'est au troisième niveau de libérer l'autre voile et ainsi de suite.
Maëline compris également qu'il ne faut pas de trou entre les voiles, c'est pour ça que le second ne les as pas toutes énumérées. Si une voile est remontée, celles du dessus doivent l'être également.

La mousse les observa attentivement. Tout se passa en moins de deux minutes. Même s'ils sont à deux ou trois par voile suivant sa taille, elle imagina la force qu'il leur faut pour tirer sur les cordages tout en étant si efficaces. La voile de perruche est l'une des plus petites mais quand même impressionnante. Son esprit vagabonda vers Konogan. Ce garçon est assez mince mais ses bras cachés sous son pull doivent quand même être bien musclés...

Mais qu'est-ce qui te prends ! Ne pense pas à lui, regarde et apprends. Il redescend déjà.

" Alors qu'en penses tu ? lui demande-t- il en la rejoignant, il semblait essoufflé et engourdi.

- C'est assez impressionnant. Je me demande comment vous faites quand vous êtes pris dans une tempête.

- Pour que le navire soit le plus stable on ne laisse que la grand voile et toutes les autres, même le foc et la civadière à l'avant sont serrés. C'est vrai que nous risquons nos vie à ce moment là mais les marins expérimentés comme Jackitaff le sente venir, on réagit le plus souvent avant. Et on s'entraîne avant chaque voyage. Ne t'inquiète pas, on ne va jamais te demander de manœuvrer les voiles, en tout cas pour l'instant. Et j'y veillerai.

- Merci", dit elle avec une petite voix.

Maëline est contre cette idée de métiers faits pour les hommes et métiers faits pour les femmes. Mais parfois il faut se rendre à l'évidence et se rendre de compte de ses propres faiblesses. Jamais elle n'aurait assez de forces pour remonter les voiles.

" A ton avis, quel sera mon rôle sur le Green Spirit ?

- Le renard et le nouveau, venez maintenant, cria un marin derrière eux.

- Peut-être bien en cuisine." Lui dit il avec un clin d'oeil.

Maëline lui jeta un regard noir et le suivi sans un mot.

......................

Bonjour à tous ! Cela faisait des années que je n'avais plus écrit et je m'en excuse. Je vais profiter de ce moment pour m'y remettre.
En tout cas prenez soins de vous dans ces temps difficiles. 

Je dois me remettre doucement pour retrouver l'inspiration que j'avais en commençant cette histoire. 

A bientôt pour la suite.

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⏰ Cập nhật Lần cuối: Mar 28, 2020 ⏰

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Maëline ou L'Espoir de libertéNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ