CHAPITRE VINGT-DEUX .1

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NB : Ce chapitre, ainsi que les suivants, n'a pas encore été retravaillé. Mais la trame principale reste la même. Je tenterai de mettre à jour dans le courant du mois de DÉCEMBRE 2018.

Bonne lecture tout de même ! :)

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Adacie s'arrangea pour préparer une couche temporaire dans le chariot de Tranit, lui promettant de profiter du lendemain pour finir de l'équiper et de l'installer plus convenablement.

Tranit ne dit rien, lui faisant entièrement confiance. La jeune fille prit aussi les armes et les nettoya elle-même, assurant à sa commandante qu'elle apprendrait très vite à le faire.

Tranit s'offrit quelques heures d'un bon sommeil réparateur et ne fut réveillée que par l'activité qui redémarrait dans l'auberge et aux alentours. La première heure du jour commençait et les Montagnards semblaient l'avoir choisie pour débuter leur journée.

Tranit vit qu'Adacie lui avait préparé une nouvelle tenue et des sous-vêtements pour la journée. Son aiguière avait été remplie et des affaires de toilettes posées à côté.

Adacie passa la tête dans l'entrebâillement de la bâche, elle avait dormi dans la seconde partie du chariot.

– Bonjour, commandant. Avez-vous besoin d'autre chose ?

Tranit fit signe que non.

– Merci Adacie, j'ai tout ce qu'il me faut. Tu peux oublier le vouvoiement quand tu es seule avec moi ...

Adacie lui adressa un sourire chaleureux pour toute réponse.

– Bien, je vais chercher à manger, cela vous laisse le temps de... te préparer ... commandant.

Adacie la laissa seule et Tranit fit sa toilette puis s'habilla rapidement. Elle remarqua qu'Adacie avait mis sur sa veste d'uniforme les blasons des troupes de Barcus et celui d'Erwan, ces tons bleus étrangement agencés pour représenter un éclair bleu.

Un galon au niveau du plexus solaire devait représenter son grade. Adacie en portait un aussi, un simple trait horizontal couleur or. Cela devait faire partie de leur étrange TTA dont elle lui avait plusieurs fois parlé la veille.

Tranit rangea ses affaires et sortit du chariot. La cour de l'auberge était encore bien trempée après les averses de la nuit et les soldats avaient déversé du sable en quantité et agrandiles rigoles d'évacuation pour rendre les lieux plus praticables. Tout le monde semblait vaquer à ses occupations dans le plus grand calme, l'évènement de la nuit dernière ne semblant pas provoquer d'excitation outre mesure parmi les troupes montagnardes, ce qui était déjà extraordinaire en soi.

Qu'un druide puisse prédire avec autant de précision l'abattage d'un arbre, surtout aussi magnifique que celui-ci devait être dans Outre-berge un sujet de conversation pour les décades à venir.

Tranit se souvenait que deux ans plus tôt son père avait réalisé une telle opération, moins spectaculaire il est vrai, et que les gens n'avaient cessé d'en parler pendant des jours et des jours tant l'événement était rarissime et porteur de grande espérance par la fortune et le travail qu'il représentait.

Adacie revint avec un plateau chargé de ces petits beignets fourrés que Tranit avait déjà goûtés et deux chopes remplies de lait de noisette bien chaud.

– Voilà commandant, j'ai ce qu'il faut. Désolé, mais à l'intérieur de l'auberge c'est comble.

– Mangeons ici, sur le plateau arrière. Alors, dis-moi ce qui nous attend aujourd'hui !

La jeune fille posa le petit déjeuner sur le chariot et servit sa part à Tranit.

– Nous devrions aller voir le commandant Luin pour savoir comment cela s'est passé hier, mais il a été prévenu de ce que nous avons dû faire, aussi un officier viendra nous faire son rapport d'ici peu.

Nous allons aussi trouver un moyen d'équiper votre chariot puis nous irons au camp pour rendre visite à vos trois compagnies d'assaut, de fusiliers comme sa seigneurie dit. Vous aurez le temps de penser aux exercices que vous voulez faire apprendre à vos hommes pour le combat de rempart.

– Déjà, il me faudra un rempart. Ce n'est pas nécessaire au début, mais rapidement utile, dit Tranit d'un ton amusé.

– Sa seigneurie s'en occupera, il l'a promis. Vous pourrez vous organiser commandant, aujourd'hui tout ira bien, lui promit Adacie.

Elles mangèrent en silence, alors que l'animation autour d'elles était de plus en plus vive. Deux autres chariots d'officiers semblaient avoir passé la nuit ici, les gardes d'Erwan, du prince et les unités qui renforçaient la milice du bourg étaient toutes là.

Tranit ne savait pas quel marché le père Gaudi avait passé avec les Montagnards, mais il allait amasser une fortune. Tranit aperçut la sergente qui lui avait apporté le chariot la veille la montrer du doigt à un jeune officier à cheval. Il vint se présenter à elle.

– Mes respects, commandant. Capitaine Diger, second adjoint du commandant Luin.

Tranit lui rendit son salutdemanda comment c'était déroulée la veille.

– Bien, commandant,luiconfirma directement le jeune officier. Une douzaine d'hommes a été écartée pour raison de santé. Des fiévreux, des blessures mal soignées. Quarante-neuf candidats ont été récupérés par le capitaine Kilian pour le seigneur Benwan et ses chars de combat. Il y a eu aussi trois morts.

– Trois ? D'anciens miliciens ? s'inquiéta Tranit.

– Non mon commandant. Le premier est mort lors d'un exercice de groupe. Il a glissé et s'est rompu le cou. Le deuxième a été tué par un autre volontaire, querelle d'ivrogne apparemment et le commandant Luin a exécuté l'assassin qui tentait de s'enfuir avec les possessions de ses camarades.

Adacie intervint en voyant l'expression sévère de Tranit.

– C'est le règlement TTA, commandant. En campagne, l'assassinat d'un homme pour des motifs comme le vol ou l'ivrognerie est passible de la peine capitale. Notre seigneur n'aime pas trop, mais il est intraitable sur ce sujet.

– C'est compris. Alors mes compliments au commandant Luin et je tâcherai de passer le voir en début de soirée.

– Oui mon commandant. Merci mon commandant.

Un gargouillement se fit entendre de son ventre et Tranit l'envoya se restaurer, amusée. Ces soldats montagnards semblaient apporter un soin extrême à leur organisation et à l'efficacité.

Rares auraient été les officiers de la milice se rendant à un rapport avant d'avoir mangé. Tranit l'aurait fait, ainsi qu'une partie de ses anciens officiers, mais guère plus d'un sur trois.

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Vixii

Les larmes de Tranit - 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant