[Style] Les mondes alternatifs

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— Bonjour tout le monde ! Aujourd'hui le cours sera consacré aux univers alternatifs. Nous allons donc aborder la fantasy, science-fiction, les dystopies. Mais, avant de procéder à la lecture, quelqu'un connaîtrait- il la problématique liée à l'écriture de fiction dans ces univers ?

Un bâillement précède la levée d'une main greffée à une coupe de vin.

— Ha ? Tyrion je me demandais quand vous alliez vous manifester et nous faire le plaisir de vos analyses.

Le nain s'étire avant de répondre :

— L'exercice de mes activités nécessite bien souvent un ... long temps de récupération. Pour en revenir au sujet, lorsqu'un auteur écrit une histoire qui prend place dans un monde alternatif, il à la tâche de nous décrire un monde que nous ne connaissons pas tout en gardant le récit intéressant à lire.

Dramatov affiche une mine satisfaite.

— C'est ça, vous avez bien cerné l'enjeu. Maintenant je voudrais que vous lisiez le tableau. Attention je précise que c'est l'introduction d'un récit !

Le nain pose sa coupe, fixe le tableau et poursuit :

Sous la menace du Duc de Tamarie, Adarien avait du traverser les plaines déchirées de Tulwar qui s'étendaient depuis la base du mont Solfis, jusqu'à la cité Lune, à la lisière de la Baronie de Merlow. Dans le désert de cendre, sous une lune blafarde, elle le défiait. Il était épuisé, mais ce n'était qu'une question de temps , il allait reconquérir la légendaire Falnir. L'histoire disait que l'arbre des ombres avait jailli du centre de la Terre et que ses racines avaient déchiré le sol. Le Duché de Tamarie avait passé plus de trois générations à dompter ces terres infertiles et dangereuses puis érigé la cité de Falnir, Oasis dans le désert. Désormais, la cité n'était plus qu'une ruine. Des hautes tours de Jarnal, des jardins et bassins de Borbandie il ne restait que quelques murs fissurés. Seul le gigantesque Temple dédié à Tamariel tenait debout parmi la rocaille.

Les espaces verts et les parterres de fleurs bigarrées avaient cédé leur place à de maigres buissons et de plantes parasites engoncées dans la pierre. Les arbustes qui avaient longé les allées s'étaient recroquevillés, tels des insectes à l'approche du feu et l'ingénieux réseau d'irrigation, était réduit à quelques cicatrices lézardant un sol échevelé et roussâtre.

Il ne restait rien d'autre de ce havre qui avait défié le soleil et vaincu les plaines arides, qu'un vaste tombeau.

La citadelle cimetière, c'était ainsi qu'on l'appelait.

Le jour, elle était une ville fantôme habitée part un vent de poussière ocre chargé de souvenirs, la nuit, une ombre inquiétante, qui venait troubler la plénitude du désert.

La classe observe un long silence.

— Des réactions ?

Tyrion laisse apparaître un sourire narquois sur son visage.

— Je crois deviner ou vous voulez en venir Professeur Dramatov...

— Je trouve cela intéressant, dit Hermione. La description est tout à fait acceptable à mon sens.

Dramatov caresse sa barbe et affiche une mine circonspecte.

— Je ne dis pas le contraire. Cela peut plaire à une certaine partie du lectorat qui prête attention à la forme et au style. Mais je suis professeur de dramaturgie et de ce point de vue... ce passage est médiocre. Létal pour le récit, rebutant pour le lecteur. Savez-vous pourquoi ?

Guide & Conseils  : Ecrire un roman qui se litOù les histoires vivent. Découvrez maintenant