Part n°1 : Pastèque volée

19.6K 1.3K 753
                                    

(pour mes lecteurs, mes potes de wftd et bien encore)



Mes parents se sont installés à Melbourne lorsque j'avais 11 ans. La nouvelle annoncée, j'avais cru à la ville d'Australie, à un océan de chez moi. Au final, je m'étais trompée sur toute la ligne, j'avais atterri en Floride à une centaine de kilomètres de la banlieue d'Orlando.

Melbourne est une ville de taille modeste, avec la plage et de nombreuses étendues pavillonnaires autour. J'apprécie grossièrement la ville, mais je me suis vite lassée. L'océan, le centre-ville, le port, le ciel bleu et la chaleur accablante ne changeaient que très rarement.

- Ella, va étendre le linge ! Crie une voix du salon.

Je soupire, lâche mon deuxième livre en cours de cette semaine et sors de ma chambre. Contrairement au reste des chambres, la mienne n'avait pas de vue sur un début de sable ou d'eau bleue mais seulement sur le jardin et son pommier.

Je descends les escaliers en trombe, l'air légèrement excédée. Les tâches à faire chez soi restaient la seule chose qui me faisait grogner. La paresse c'est mal, mais je n'y peux rien.

- Maman, écoute, par pitié, tu ne veux pas plutôt le demander à Suzy ? Tenté-je les mains jointes.

Elle me foudroie du regard. Mince, je l'ai irritée. Le panier de linge propre dans les mains, je commence à les accrocher sur le fil de linge avec les différentes pinces. Je rentre dans ma chambre de moins bonne humeur. Irriter ma figure maternelle c'est grave, elle prend tout très à cœur et fuir un de ses ordres n'est pas discutable.

Il fait terriblement chaud, même à l'intérieur, en short et en débardeur. Les températures en Floride grimpent chaque jour à mon grand malheur et je commence souvent à avoir la migraine au bout de deux heures de lecture. C'est insupportable.

Le ventre noué, je me demande si je ne devais pas sortir un peu. Rester à l'intérieur commence à m'étouffer et l'ennui prend le dessus sur l'intérêt. Ce polar n'a rien d'intriguant et je m'étire avec lassitude.

Les touristes me prendraient sûrement pour une folle si je leur disais que je n'avais qu'à marcher cinq minutes pour atteindre la plage et pourtant, je n'aime pas sortir de chez moi et traverser en tong le sable chaud. J'aime la vue, c'est beau voire grandiose, mais j'aime aussi être transporté dans mon univers, celui des bouquins et du fictif.

Quelqu'un toque à ma porte, je me redresse et fais mine d'être occupée par mon bouquin, un stylo entre les dents. La porte s'ouvre et Suzy rentre dans ma chambre, un masque d'argile sur le visage.

- Ella, maman s'est barrée. Tu ne veux pas sortir avec moi à la plage ? Demande-t-elle en levant les yeux au ciel à la vue des chaussettes sales trainant sur le parquet.

J'hésite. Sortir avec Suzy rime avec ne rien faire en attendant qu'elle embrasse des blonds sur la plage. Avec seulement un an d'écart, ma petite sœur de 16 ans a de l'expérience dans la matière et sait s'y prendre pour me prouver que je suis vraiment mal lunée en matière de garçons.

- Promets-moi de ne pas me lâcher sur la plage. Ordonné-je en attrapant mon chapeau de paille.

Je remonte mon short vers le haut, attrape ma paire de tong et ma trousse de toilette 100 % plage.

- Tu comptes sortir comme ça ? Interroge-t-elle presque avec choc.

En fronçant les sourcils, je m'aperçois à travers le miroir de ma chambre que j'ai une mine affreuse.

WatermellaDonde viven las historias. Descúbrelo ahora