4- Hunter

313 26 8
                                    

Le repas est succulent et le restaurant, au décor simple et épuré, mérite parfaitement sa réputation. Je passe une bonne soirée et ne pas parler travail me fait du bien. Adrian est un type étonnant : même si son poste au sein du Casino lui confère une certaine importance, il n'est pas du genre à se prendre la tête ni à regarder les gens de haut. Sa connaissance de la ville est impressionnante, il passe une grande partie de la soirée à me raconter l'histoire de Vegas et les quelques anecdotes croustillantes qu'il a en réserve sont à mourir de rire. Au fil de la conversation, je laisse échapper que je suis originaire du coin mais qu'il ne m'en reste que de vagues souvenirs car j'en suis parti il y a quinze ans. Il se met très vite en tête de me faire faire la tournée de la ville et m'abandonne quelques secondes pour aller passer quelques coups de fil.

Il revient assez vite, un sourire à la fois satisfait et énigmatique sur le visage. J'avoue être intrigué et lui lance un regard surpris, mais il secoue la tête en me disant qu'il ne répondra à aucune de mes questions. La seule chose qu'il consent à partager avec moi est qu'il me réserve une surprise que je ne suis pas prêt d'oublier. Bien que sceptique, je n'insiste pas et nous partons donc en direction de l'entrée du Paris où il a fait affréter une limousine.

J'avoue être un peu gêné par tout ça, mais , ici,, c'est un peu le jeu. Tout n'est que démesure et venant de la part d'un mec de la trempe d'Adrian, il aurait été naïf d'attendre autre chose de sa part. Je le remercie, mais il m'assure que pour lui ce n'est pas grand-chose et que cela lui fait plaisir. Vegas est l'endroit où s'amuser et il compte bien me le prouver. Je hausse les épaules et m'engouffre dans la limo avec la ferme intention de faire ce qu'il me suggère et d'en profiter.

Nous roulons depuis plus d'une dizaine de minutes. Le décor de la ville change, nous faisant passer du faste et des lumières du Strip à des rues limite glauques. Adrian me demande de patienter quand je lui demande où nous allons et malgré moi, je commence à stresser. Je vois bien que nous nous dirigeons vers la sortie de la ville, vers les quartiers nord, un endroit où je n'aimerais pas traîner même en plein jour. En plus, c'est le territoire de mon père et je n'ai pas franchement envie de le croiser. Nous finissons par nous arrêter dans une zone industrielle, bordée de chaque côté par des bâtiments aux enseignes lumineuses qui ne laissent aucun doute sur le genre d'établissement dans lequel nous allons entrer.

Je laisse échapper un sifflement stupéfait et lance un regard un rien troublé à Adrian. Il me répond en haussant les sourcils d'un air malicieux.

— Bienvenu à Sin City, la ville de tous les péchés, mon vieux ! s'exclame-t-il avec emphase.

Honnêtement, vu le job qu'il fait et la classe qu'il semble afficher en toute occasion depuis que je le connais, j'étais loin de me douter qu'il était du genre à fréquenter ce genre de lieu. D'ailleurs, je ne sais même pas à quoi je m'attendais. Mais bon, ce genre de soirée, ça me va aussi. Même si je ne suis pas un fervent adepte de ce genre de club, je ne suis pas du genre timide et je ne vais certainement pas refuser de passer du bon temps. Encore moins si c'est la maison qui régale.

— On y va ? m'enjoint-il, un rien impatient.

Je ne me le fais pas dire deux fois.

Lorsque nous entrons, l'atmosphère chaude et déjantée qui règne à l'intérieur nous saute littéralement à la figure. Ça sent la transpiration, l'alcool, le tout saupoudré d'un rien de lubricité et de musique trop forte. Le Palomino est le club de strip tease comme on se l'imagine : une micro-scène et sa barre de pole dance, entourée par des sièges de velours rouge destinés aux clients voulant se rincer l'œil au plus près. Quoi de plus pratique pour glisser quelques billets dans le string d'une poupée en train de se déhancher lascivement sous leur nez ? Poursuivant mon inspection, je remarque que quelqu'un a eu la brillante idée de revêtir le sol d'une moquette bleu nuit parsemée de ce que je pense être des chevaux roses. Les murs sont recouverts par des miroirs et les filles se baladant seins nus sont maquillées comme des voitures volées, mais putain ! Quels culs !

Adrian attrape une fille par le bras, avec le sourire, lui glisse un mot à l'oreille et une liasse billets dans la main. Quelques instants plus tard, on nous conduit dans un salon privé décoré de la même manière que le reste du club, si ce n'est que la lumière est plus tamisée. Nous nous installons et Adrian nous commande une bouteille de whisky et deux filles. Au bout de trois verres, je suis un peu parti, j'ai chaud et j'ai du mal à me retenir de peloter la rouquine qui me fait une danse privée. Elle se frotte contre moi, je bande comme un âne mais, comme dans tout Gentlemen's Club, la règle en vigueur est de ne pas toucher les filles. Argh..., elle retire le micro soutif qui lui cachait tout juste les tétons... me choppe le visage et me le fourre entre ses seins. Ma queue crie douloureusement pour qu'on la libère. Putain...Si elle continue à m'allumer sans que je puisse rien faire, je vais finir par avoir les couilles bleues.

À côté de moi, j'entends un gémissement étouffé. Je tourne la tête et... Oh le con ! Adrian s'en donne à cœur joie en malaxant à pleine mains le cul de la brunette qui lui fait son show. L'attrapant fermement par la taille, il la fait asseoir sur ses genoux et plonge sa langue dans sa bouche, ignorant superbement le commandement des lieux. Je reste figé, soudainement inquiet. On va se faire virer si quelqu'un nous surprend. J'ai entendu dire que les types qui dirigeaient ce genre de bouge ne sont pas très indulgents avec les mecs qui n'en font qu'à leur tête et regardent de trop près la marchandise. Franchement, je n'ai pas très envie de vérifier s'il s'agit d'une simple rumeur... Le seul avantage, dans cette histoire, c'est que je me sens moins tendu. Comme quoi, la peur, ça a le don de vous faire redescendre sur terre. Soudain, la rousse – qui doit se sentir vexée de mon manque d'attention depuis quelques secondes – me roule une pelle. J'essaie de la repousser mais l'alcool a endormi toute espèce de force dans mes bras. La fille me caresse le visage en m'offrant un sourire sexy et aguicheur, enfouit ses mains dans mes cheveux trop longs, puis s'approche de mon oreille qu'elle lèche du bout de sa langue.

— T'inquiète pas, mon chou, me susurre-t-elle d'une voix sucrée. Ici on connait Adrian, le boss a un deal avec lui. Alors profite, beau blond, parce que c'est open bar.

Elle me lance un clin d'œil et s'éloigne de moi. Les mots qu'elle vient de prononcer font leur chemin jusqu'à mon cerveau, ma queue se réveille. Le string de ma danseuse exotique m'atterrit en pleine figure. Je le prends du bout des doigts et offre un large sourire à sa propriétaire. Comme si elle attendait ce signal, elle se place à califourchon sur moi et j'en profite enfin pour attraper ses seins. Sous mes paumes, je sens leurs pointes durcir. Je regarde la rouquine dans les yeux, pour qu'elle comprenne que j'ai parfaitement saisi le message.

— Eh bien, puisque c'est open bar...

*************************************

**** Version brute****

©Maddie D. 2016- Tous droits réservés

A tes souhaitsKde žijí příběhy. Začni objevovat