11- Caleigh

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Caleigh

Finalement, je passe le reste de la journée chez mes parents. Nous discutons à bâtons rompus et nous nous remémorons de vieux souvenirs. C'est agréable, j'avais presque oublié ce que ça faisait d'avoir une discussion normale en famille. Je leur parle aussi de l'exposition de la semaine précédente à l'UAC et ma rencontre avec un agent artistique. D'ailleurs, en parlant de lui, je ne sais même pas si je vais le recontacter. Vers 18 h, mon père m'appelle un taxi. Toutes ces émotions m'ont épuisée et je n'aspire qu'à rentrer chez moi et me coucher. En plus, demain j'ai cours aux aurores. 

Avant de partir, je leur promets de revenir dans la semaine en plus du dimanche suivant. Dans quinze jours, notre famille sera réunie pour Thanksgiving, Sasha les a appelés pour leur confirmer sa venue, en omettant volontairement de me tenir au courant. Et moi, bien sûr, je suis folle de joie. Dans ma tête, j'imagine déjà nos retrouvailles et comme d'habitude, cela risque d'être la folie ! Nos parents ont tout à fait raison, rejoindre ma sœur en Californie est la meilleure idée que j'ai eue. Elle est ma référence, mon ancre, ma confidente, ma meilleure amie. Avec elle, je suis moi. Encore un peu plus de deux mois, et je partirai à l'autre bout du pays, laissant New York derrière moi. Bien entendu, même s'ils ne le disent pas, j'ai dans l'idée que nos parents feront le trajet vers l'Est des États-Unis le plus souvent possible. Même si nous sommes adultes, ils ont besoin de savoir leurs deux filles heureuses et en sécurité. 

Lorsque j'arrive chez moi, je suis accueillie par Monsieur Moustache. Comme à mon habitude, je m'empresse de lui raconter ma journée comme je l'aurais fait à un ami. Pourtant, ce dimanche, je ne suis pas énervée quand, alors que je le gratte entre les deux oreilles, je lui relate les événements surprenants du brunch avec ma famille. Au contraire, je souris. Je suis apaisée. Et c'est dans cet état d'esprit que je m'endors dans mon lit, Monsieur Moustache pelotonné à mes pieds.

Vers trois heures du matin, je suis réveillée par des coups frappés à ma porte. Je ne reçois que très peu de visites, aussi je me demande qui peut bien avoir le culot de me sortir du lit à cette heure-là. Je me lève en grognant avec un mauvais pressentiment. Non, ce n'est pas normal. Je colle mon œil au judas pour découvrir mon père et ma mère de l'autre côté de la porte. Quelque chose ne va pas, ils ne seraient pas là autrement d'autant que leurs visages semblent dévastés. Mon. Dieu. Mon. Dieu. Mon cœur tambourine comme un fou dans ma poitrine alors que je retire la chaîne de sécurité et leur ouvre. Je ne me suis pas trompée, ils sont livides et moi, je sens peu à peu le froid me gagner. Ils entrent et me parlent. Non-non-non. Je ne comprends pas, je n'entends pas les mots qui sortent de leur bouche, ou plutôt, je ne le veux pas. J'ai juste conscience de mes jambes en coton qui ne me tiennent plus et que je me laisse glisser le long du mur jusque sur le sol. Ensuite, maman est près de moi et m'entoure de ses bras. Des larmes inondent mes joues, je ne peux pas les arrêter. Non-non-non. Ça ne se peut pas. Ça. Ne. Se. Peut. Pas.

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⏰ Last updated: Sep 06, 2016 ⏰

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