L'ouverture

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J'ai lu la vie du Prophète et j'ai été heureuse de lui découvrir une personnalité attachante, une sagesse infinie, un caractère fort et bon à la fois. Je Le croyais belliqueux, toujours prêt à imposer le Coran autour de Lui, n'hésitant pas à utiliser la force quand Il la jugeait nécessaire. 

Au cours de mes lectures, j'ai entrevu un être humain hors norme, habité par une présence plus grande que Lui. Je comprends mieux désormais que Muhammad soit considéré comme un grand prophète, Il semble en avoir eu la carrure, le charisme et la sainteté.

Contrairement à ce que j'imaginais, j'apprenais que le Prophète avait un respect et une grande tolérance envers les autres croyances monothéistes. Si je me souviens de la coexistence de mosquées, d'églises et de synagogues dans certains quartiers d'Istanbul, je sais aussi que dans maintes contrées islamiques cette tolérance s'est perdue avec le temps. 

N'est-il pas simpliste de lier ces intolérances uniquement à l'islam ? Il y a souvent des causes historiques, culturelles, politiques ou individuelles derrière ces intolérances affichées.

Dans un hadith1  qui incite les autorités musulmanes à bien traiter les non-musulmans, le Prophète dit :

« Je suis l'ennemi de quiconque fait du mal aux non-musulmans. Et qui que soit mon ennemi, je règlerai les comptes avec lui le Jour du Jugement » (An-Nabahi, 3/144 ; Ajluni, 2/218).

Durant les vacances, mes belles-soeurs tentèrent de m'expliquer qu'il fallait se méfier des musulmans dont le devoir était de convertir les non-croyants. Je n'ai rien répliqué sur le moment, j'ai préféré les ignorer. 

Ce n'est que plus tard que j'ai lu dans le Coran que Dieu dicte au prophète Muhammad qu'il ne doit pas exercer de pression sur les gens : « Eh bien, rappelle ! Tu n'es qu'un rappeleur, et tu n'es pas un dominateur sur eux » (al-Ghâchiya 88 : 3).

Le Prophète semblait considérer que l'être humain était la créature la plus honorable, dotée d'une conscience et d'un libre arbitre et qu'ainsi la liberté de croyance était un droit inaliénable. 

Alors pourquoi sommes-nous si nombreux à croire encore aujourd'hui que les musulmans se donnent pour mission et pour devoir de convertir les peuples ? Y a-t-il d'autres passages dans le Coran qui contredisent celui-ci qui précise pourtant : « Tu n'es pas un dominateur sur eux » ? Y a-t-il d'autres interprétations données ? Et si c'est le cas, comment faire la part des choses ? Je pense que ceci n'est pas compliqué que pour moi. Même pour les musulmans, il doit être parfois difficile de faire face à des versets qu'il faut interpréter dans le contexte présent.

Pourquoi cette obsession bien réelle chez certains de vouloir influencer l'autre, ce besoin de lui vendre sa religion, ses croyances ? Quand l'être humain deviendra-t-il assez mature pour ne plus chercher à convertir autrui ? Quand comprendra-t-il que la foi est une attitude individuelle, personnelle, de l'ordre du privé et de l'intime ? À chacun son chemin, à chacun ses besoins, à chacun son point de vue. Je ne crois pas que l'égalité existe dans ce monde. 

Certains naissent beaux, en bonne santé et talentueux, dans un environnement protégé. D'autres sont fragiles, moins doués et peu gâtés par la vie. Par contre, je crois farouchement en l'égalité des droits et je revendique la liberté de culte et toute liberté de choix de mode de vie. Je soutiens que le respect d'autrui est une valeur essentielle.

Alors, halte-là aux envies de convertir qui que ce soit, que ceci plaise ou non aux religieux de tous bords. Halte-là aux propagandes et aux croisades de tous genres !

Mes lectures m'ont aussi rappelé les liens étonnants qui existent entre les grandes religions monothéistes. Ainsi, c'est l'ange Gabriel qui est venu annoncer à Muhammad la volonté de Dieu.

Mon fils s'est converti à l'islamWhere stories live. Discover now