Deuil

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Plusieurs semaines étaient passées depuis l'annonce de la mort de John.

J'avais passé les premiers jours enfermée dans le grenier pour pouvoir pleurer, seule. Personne n'était venu me chercher pour me tirer en cours. La douleur des premiers journées avait été insupportable. Le mal m'avait rongée de l'intérieur et avait dépassé tout ce que j'avais ressenti auparavant. Il m'avait déchiquetée comme une proie prisonnière des griffes d'un fauve.

J'avais été tellement occupée à pleurer et à gémir de tristesse, jour et nuit, que j'en avais oublié de me nourrir. Le matin du quatrième jour, j'étais sortie. Je voulais seulement venir chercher quelque chose à manger et redisparaitre.

Lorsque j'étais entrée dans la cantine bruyante comme toujours, tout le monde s'était tu. Quelqu'un les avait donc mis au courant de mon malheur. Des rumeurs devaient sûrement circuler au sein du campement.

Regardez c'est la fille qui a perdu son frère le jour de son anniversaire de 18 ans. Une très triste histoire... (soupir)

Je me dirigeai vite vers le self en ne faisant pas attention à la centaine de paires d'yeux qui me regardaient. Je me servis rapidement le plus possible pour ne pas devoir redescendre plusieurs fois.

J'entendis des pas s'approcher de moi et je me retournai mon plateau en main.

-Alys?

Julie se tenait devant moi, suivie de Henri et de Will.

Je secouai la tête, trop faible pour parler, pour lui indiquer que je n'étais pas prête.

Le cinquième jour, mes parents m'avaient acheté un vol pour l'Angleterre. Le trajet en avion ne me fit aucun effet. J'étais trop plongée dans mes pensées pour me soucier de ma phobie.

Mes parents m'avaient accueilli à l'aéroport, habillés de noir. Je n'étais pas revenue en Angleterre pour l'enterrement. Pas que nous ne voulions pas en faire. Le problème était que mon frère était mort dans une explosion.

Il n'y avait pas de corps à enterrer. Mes parents avaient tout de même placer une pierre tombale dans le cimetière familial.

Ils m'avaient promis de m'y emmener après la lecture de son testament.

Mais je n'accordais plus de valeur aux promesses. John aussi m'avait promis de survivre...

Dans son testament, il laissait son argent à mes parents. Tout ce qu'il possédait d'objets personnels me revenait sauf une arme à feu ayant appartenu à notre grand-père durant la seconde guerre mondiale, qu'il offrait à Owen.

Elle m'avait été remise pour que je la lui transmette. Juste avant de partir, je demandai à un responsable quand son testament avait été rédigé. J'étais ressortie du bâtiment furieuse.

Mes parents m'avaient ensuite emmené à la pierre tombale de John. Ils avaient pleuré en y déposant deux grands bouquets de fleurs. Ils m'avaient ensuite laissée seule.

Lorsque je m'eus assuré qu'ils étaient sortis du cimetière familial, je m'étais positionnée en face de la pierre tombale.

J'avais cherché quoi dire pendant quelques instants. Je savais qu'il ne m'entendrait pas mais je voulais que ce soit les bons mots qui sortent.

Puis je ne sus pas me retenir et j'explosai:

"T'étais un grand salopard, tu sais! Je croyais qu'il n'y a jamais eu de secret entre nous et pourtant... Tu m'as promis de revenir de cette mission... Tu as écrit ton testament un jour avant de partir dans cette mission, putain! Et tu m'as comme même promis de revenir... alors que tu savais que tu mourrais là-bas! Quelle espèce d'imbécile ferait ça? Je croyais que..."

Military Love, Military HatredOù les histoires vivent. Découvrez maintenant