P6- Maintenant ou jamais

88 8 0
                                    

Le week-end s'est assez bien passé.
On est sortis, et au cinéma, pour faire plaisir à Em' et Cam', on a choisi un film d'horreur.
Je déteste les films d'horreur, d'épouvante, me faire peur en me gravant des images choquantes au plus profond de mon âme, ça n'a jamais été mon délire, et à Nico non plus, ni a Louis. Mais ce film était vraiment, vraiment traumatisant. Alors une demie-heure avant la fin, Nous sommes tous les trois sortis de la salle, on n'en pouvait plus de tous ces cris, et d'être obligés de fermer les yeux pour ne pas éclater en sanglots devant tous le monde, enfin bref. Nous sommes sortis prendre l'air, respirer un peu, et parler de choses sensées.
Et puis, Nico' ne se sentant vraiment pas bien, Louis décida de l'accompagner aux toilettes, passons le sujet je vous prie.
Je restais alors là, seule, mes pensées voltigeant à travers les multiples nuages de ce ciel tristement grisâtre.
Quand soudain, on me tapota l'épaule.

Moi - Nico, Louis, arrêtez vos conneries, vous ne me ferez pas peur.

Mais ce n'était ni Nicolas, ni Louis.
Et au fond de mon coeur, je savais très bien, avant même d'avoir prononcé cette phrase, qui cela aurait pu être.
Je me retournai.

Lukas - Moi aussi, ravi de te revoir.
Moi - Quelle ironie, c'est hilarant.
Lukas - Si seulement tu pouvais au moins être sincère.
Moi - Parce que tu l'es toi peut-être ?
Lukas - Bien sûr. Je t'ai avoué que j'aimerais te connaitre un peu plus.
Pas toi.
Je sais que je te fais de l'effet Louna.
Je la vois pétiller dans tes yeux, cette petite étincelle.
Moi - Tu risques l'électrochoc à trop t'en rapprocher.
Lukas - Bon. Tu sais quoi ? J'en ai marre. J'en ai ras le bol de tes répliques stupides, tu penses même pas ce que tu dis. Tu ne réfléchis pas, tu balance des mots, comme ça. Tu peux blesser les gens, et tu me fais du mal, beaucoup de mal, mais t'en as rien à faire, strictement rien à faire.
Et ça fait redoubler ma douleur.
Tu comprends pas putain ? Tu comprends pas...

Il eut un mouvement de recul, il paraissait déchaîné... et, blessé. Mal en point. J'avais pitié pour lui, il avait raison, je lui causais beaucoup de tort, après tout, moi aussi j'avais envie de le connaitre... J'aurais sûrement réagi de la même façon à sa place...
Mais, cette dernière phrase, incomplète, semblait pour lui impossible à prononcer.

Et le plus dur pour moi, fut de voir des larmes perler sur ses joues, et le voir s'en aller, et jeter lâchement l'éponge.

Il fallait que j'agisse.
Que je dise ce que je ressentais.
C'était maintenant, ou jamais.

LOUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant