Chapitre 31 : A qui la faute ?

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" Salut. Ca fait longtemps. Ou pas ? Je savais que tu reviendrais. Mais ce qui me rendait folle, c'était de ne pas savoir quand.

J'ai passé des jours à comprendre que tu étais parti, que tu avais disparu sans même jeter un seul regard en arrière. Je ne savais que ce que tu devenais, si tu étais vivant ou mort. Enfin si, je me doutais que tu étais vivant, parce que ce que je n'ai pas oublié c'est que tu es toi. 

Malgré ça, j'me suis quand même sacrément demandé si je n'avais pas tout inventé. J'en suis même venue à me demander si tu avais vraiment existé. J'avais l'impression que jamais je ne te reverrais. Et c'est peut-être le cas. Comment on en est arrivé là ? Je crois qu'on dit que l'amour est fini quand il est impossible de retourner en arrière. Alors tout s'arrête là ?

"Putain de gamine". Je sais que tu étais en colère quand tu as dit ça, mais je sais qu'au fond tu le pensais, même rien qu'un peu. Et même si c'est probablement en parti vrai,je t'en ai voulu pour ça, depuis le premier jour. J'aurais aimé que tu ne me vois pas comme une enfant. 

Mais, comme pour être parti, je ne t'en veux pas. Je ne t'en veux plus. Je refuse d'empoisonner ta vie, alors que tu es déjà de ceux qui n'ont rien eu, rien reçu. Qui suis-je pour te priver d'une vie paisible ?

Je sais que tu n'as pas envie d'avoir d'explications, et que tu m'en veux à mort mais en attendant tu es bien là en train de lire cette fichue lettre, alors laisse moi te dire que je ne t'ai jamais menti, et quand j'ai retrouvé la mémoire je ne savais juste pas comment agir. J'avais peur. Je ne savais pas comment tu allais réagir. Ces derniers temps tu étais si... différent. J'ai même pensé que tu tenais à moi. Mais, Daryl, sans se mentir, on sait très bien que tu en es incapable. Tu n'es pas prêt à aimer, dès que tu ressens le moindre sentiment, ça te bousille. On s'est connu trop tôt, ou trop tard je ne sais pas. Mais tu n'es pas prêt. Je ne sais pas ce qui a pu t'arriver... Si une femme est à l'origine de ce massacre, je donnerais cher pour lui faire la peau. Malgré tout, tu es la seule personne qui m'ait donné l'impression de vivre. Tu m'as fait me sentir spéciale parfois. Merci, Mr Dixon.

Je sais que tu es colère parce que je suis partie. Je sais que tu bouillonnes, et que tu es furax que j'ai pris cette décision. Mais s'il te plait, ne me cherche pas. C'est mieux pour toi. Tu n'as pas besoin de moi, je ne fais que te ralentir. Je t'embrouille les idées et te met face au danger inutilement.  

Je ne sais pas ce qu'il y a entre nous... Je sais juste qu'on se détruit. Je sais aussi que tu trouves ça ridicule, mais fais moi confiance. J'avais envie de me battre, mais j'ai fini par me rendre à l'évidence que parfois, on ne peut pas tout réparer. Je suis fatiguée de ce jeu "suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis".  Ce n'est pas ce que je veux pour toi. Tu as le droit d'être heureux, tu le mérites amplement. Je ne suis pas sûre de pouvoir remplir ce rôle. Je ne suis pas faite pour toi, je crois, et ça me tue de dire ça. Mais tu as raison, je dois grandir. Ouvrir les yeux sur la réalité. 

Pour toutes ces raisons, je pars. Garde la maison, tu y seras en sécurité, et j'apprécie l'idée de te savoir à l'intérieur. De mon côté, je ne supporte plus de vivre seule dans cette grande maison remplie de fantômes. 

Enfin, je t'aimais. Et je t'aime toujours. J'espère qu'on se recroisera dans un monde meilleur. 

ps : tu n'arrêteras jamais de me manquer.

                                                                                                       Beth "


Les mains sur le front, Daryl lisait et relisait la lettre depuis plus d'une heure

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Les mains sur le front, Daryl lisait et relisait la lettre depuis plus d'une heure. Quatre jours après son départ, il était revenu dans la maison. Il n'était pas resté très loin et surveillait la maison de loin. L'arbalétrier avait juste voulu prendre du recul pour calmer ses nerfs. Il ne comprenait pas comment il avait pu ne pas la voir partir. Pourtant, elle n'était plus là.

Il avait fouillé la maison de fond en comble : aucune trace d'elle. Elle n'avait laissé aucun indice. Il commençait à devenir fou : Daryl ne pouvait supporter l'idée de l'avoir perdue à jamais. Pourtant, c'est bien ce qui semblait se produire, surtout qu'il n'avait aucune idée de la direction dans laquelle elle était partie. Il s'en voulait plus que jamais. 

- BETH !

Ce cri, devenu anodin depuis l'heure précédente, venait troubler le calme plat qui régnait autour de la ferme. Cependant, il ne faisait que tomber dans l'oreille d'un sourd. Il n'avait aucune réponse en retour. 

L'arbalétrier voulait partir à sa recherche, mais par où partir ? Il avait beau tenter de suivre ses traces, il n'en trouvait pas. Il ne trouvait aucune piste exploitable. 

Il était pris au piège, dans une impasse, le tout causé par son propre départ. 

Comment pourrait-il se le pardonner ? Comment pourrait-il se le pardonner si elle mourrait ? Qu'aurait pensé Hershel d'une telle situation ?

L'esprit tourmenté, il prit le temps de s'asseoir pour réfléchir. Il était hors de question de la laisser dehors seule. Il était surtout hors de question de la laisser vivre sans lui. 

Daryl se mit à repenser aux événements. Il n'était parti que quatre jours. Au deuxième jour, il était sûr de l'avoir aperçue dans la maison. Cela signifie qu'au maximum, elle n'était partie que depuis deux jours, sachant qu'elle n'aurait jamais fait la bêtise de partir de nuit. Elle serait donc partie la veille au matin, ou le matin même. Sans jamais avoir eu le permis, et avec aucune connaissance mécanique, il était très peu probable qu'elle ait trouvé un véhicule : elle était donc à pied, ce qui réduisait le champ. Connaissant son endurance, elle avait aussi probablement du faire quelques pauses en chemin. Elle ne devait pas être si loin.

Malgré cela, Daryl n'était pas rassuré. Il n'avait aucun moyen de savoir par quel côté partir. 

Désemparé et sans grande conviction, il hurla une fois de plus les quatre lettres qui forment son nom.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 19, 2016 ⏰

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