Chapitre 55.

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PDV Camille.

_ Pourquoi est-ce que tu es toujours dans ton lit ?, me demande celui qui m'a brisé le cœur pas plus tard qu'hier soir.

_ Je reste ici.

_ Quoi tu restes ici ? Tu as cours, je te rappelle.

_ Je m'en fous.

J'entends ses pas se rapprocher puis des mains saisir ma couette et la retirer de mon visage. Je mets automatiquement mes mains sur mon visage. De une parce que la lumière du jour m'aveugle et de deux parce que je ne veux pas qu'il voit que j'ai passé toute la nuit à pleurer à cause de lui.

_ Va en cours, Camille.

Aaron le coloc, et ami de mon frère, le retour. Ce n'est pas lui que je veux. Je veux mon copain.

_ Non.

_ Tu ne vas pas recommencer tes crises comme avant, râle-t-il.

_ Je fais ce que je veux. J'ai pas envie d'aller en cours. Je suis pas bien.

_ T'es malade ? Où est-ce que tu as mal ?, s'inquiète-t-il en s'asseyant au bord de mon lit près de ma tête.

Au cœur. Partout. À cause de toi.

Je soupire en ramenant la couverture sur ma tête. Je ne veux pas aller au lycée si c'est pour voir la bande. Tout le monde va me demander ce qu'il se passe et je ne veux pas leur dire.

_ Casse-toi.

Il ne réagit pas. Qu'est-ce qu'il m'énerve ! Je commence à le pousser à l'aide mes mains pour qu'il parte. Je ne supporterai de le savoir si près de moi, et pourtant si loin, une minute de plus.

_ Dégage !

Je l'entends soupirer puis s'éloigner et refermer la porte. Je regarde l'heure sur mon réveil. 7h15. Il me reste encore du temps pour me préparer. Qu'est-ce que je fais ? Si je ne vais pas au lycée alors qu'on doit travailler ensemble à la bibliothèque, mes meilleurs amis vont me tuer. Qu'est-ce que je ne ferai pas pour eux... Je me lève alors difficilement puis je pars dans la salle de bains.

En sortant de celle-ci, j'attrape une pomme dans la corbeille ainsi que mon sac à l'entrée puis je sors. J'étais tellement motivée à aller en cours, ou pas, que j'ai attaché mes cheveux en un chignon. Je porte un sweat bordeaux ainsi qu'un jean noir troué aux genoux. J'ai mis mes éternelles converses blanches. Même s'il gèle dehors, je m'en fous. J'avais envie de les mettre. Le pire, c'est quand j'ai voulu m'habiller et que mon regard a croisé mon skateboard dans le placard. Il est bon à aller à la poubelle maintenant... Je ne me suis pas maquillée, j'en n'en avais pas le courage. Mes cernes et mes yeux gonflés donnent un aperçu de l'état dans lequel je suis intérieurement.

Quand j'arrive au lycée, la sonnerie retentit. Je me dépêche de rejoindre la classe qui est en train de monter dans le bus pour aller en sport. Je me faufile dans le fond du bus avec mes meilleurs amis là où il y a les places de quatre. Ils souriaient mais en me voyant, leur visage devient blême. Je m'assieds silencieusement et reporte mon regard sur la route.

_ Ça s'est mal passé, pas vrai ?, demande timidement Amélia.

Je hoche simplement la tête. J'entends Lou' grogner. Il doit avoir la rage. Amélia pose doucement sa main sur la mienne posée sur ma cuisse. Je ferme les yeux pour empêcher l'arrivée du torrent de larmes qui menace de s'abattre sur mon visage.

Quand nous arrivons, je suis la première à descendre et à partir me changer. Amélia sur les talons. J'enfile mon legging et un débardeur. J'étais tellement bouleversée hier que je n'ai pas pensé à prendre des affaires plus chaudes. Tant pis. Je sors des vestiaires avec Amélia. Elle ne me parle pas. Elle sait que si je veux me confier, je le ferais.

Coloc avec mon ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant