Chapitre 58.

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*PDV Camille*

Les jours défilent et la douleur est toujours là. Ce sentiment affreux de trahison qui vous prend à la gorge ne part pas.

Personne ne sait. Pour les autres, nous ne sommes plus ensemble. Il n'y a aucune explication c'est comme ça. Même mes meilleurs amis ne savent pas. Ils péteraient un câble.

Depuis une semaine, Aaron ne fait qu'être attentionné avec moi. Enfin, il faisait ça au début. Il m'apportait mon petit-déjeuner au lit, il m'a laissée la télé à moi toute seule, il était prêt à faire n'importe quoi pour moi. Il faisait comme si rien ne s'était passé et me traitait comme une princesse. Mais je ne voulais pas ça. Puis, il a compris que ça ne changerait rien donc il a abandonné. Il me laisse de l'espace.

Je sais qu'on souffre tous les deux, moi plus que lui, mais je n'arrive pas à passer à autre chose. C'est trop dur. Il a su le faire une fois. Et s'il recommençait ? Est-ce que j'arriverai à le quitter ? Je ne crois pas. Je dépends trop de lui. Et c'est quelque chose de bien. Enfin, pas dans ce cas précis.

_ Tu es prête, Cami' ?, me demande Aaron en toquant à ma porte.

Sa voix me sort de mes pensées. Je hoche la tête puis je réalise qu'il ne peut pas me voir. Je vais ouvrir et je reste clouée sur place. Il est magnifique. Il porte un sweat noir Lacoste ainsi qu'un jean troué à un de ses genoux. Ses cheveux ébouriffés le rendent à tomber par terre. Ses lèvres bougent au ralenti et laissent paraître ses dents parfaitement alignées. Je secoue légèrement la tête pour me ramener dans le présent.

_ Hum ?

Il esquisse un sourire en voyant l'effet qu'il me fait puis reprend là où il en était.

_ Je te demandais à quelle heure tes meilleurs amis arrivaient ?

_ Dans un quart d'heure. Et tes potes ?

_ Je ne sais pas. Quand ils veulent, je suppose. Il y en a déjà qui arrive.

Ce soir, nous fêtons la victoire de l'équipe de basket chez nous. Enfin, c'est Aaron qui tenait absolument à le faire. Il a prévenu les voisins mais de toute façon ils ne sont jamais là. À part une vieille dame très gentille qui nous a assuré que ça ne la dérangeait pas vu que c'était rare qu'on en faisait.

Lou' et Amélia viennent ainsi que la bande et d'autres potes à lui. On a tout préparé. J'ai fait les courses et il a rangé l'appartement. Pour l'occasion, j'ai mis une robe noire discrète mais belle. C'est l'une de mes préférées. Elle a un léger décolleté, chose qui n'a pas manqué à Aaron, et elle n'est ni trop courte ni trop longue. Mes cheveux sont naturels, c'est-à-dire lisses.

Je passe à côté de lui pour partir dans la cuisine. Les boissons et les biscuits salés sont sur le comptoir et la musique empli la pièce sans être trop forte. Tout est prêt.

Des personnes sont à la porte, je vais ouvrir. Ce sont des amis d'Aaron que je ne connais que de vue. Je leur dis bonjour tout de même par politesse. Ils rentrent dans le séjour et se posent avec Aaron dans le canapé.

Mes meilleurs amis ne tardent pas à arriver. Je les serre dans mes bras en essayant de paraître « joyeuse » comme je le fais depuis quelques jours. Ça leur brisait le cœur de me voir triste donc je me suis forcée à paraître heureuse. D'ailleurs, je crois que j'ai réussi à me tromper moi-même.

_ Il y a des gens dans le canapé, on peut aller dans ma chambre si vous voulez.

Ils acquiescent et nous allons dans celle-ci en attendant que la fête commence vraiment. Je souris aux conneries qu'Amélia raconte. Du genre, elle a l'impression d'être observée depuis qu'elle a volé un bonbon au supermarché. Cette fille arrivera toujours à me faire sourire.

Coloc avec mon ennemiWhere stories live. Discover now