Scène 37 : J'ai un aveu à vous faire (part 2)

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~Jessie~

Le bureau était en tout point à celui d'un professeur universitaire. Du bois en acajou pour les meubles de la pièce, des livres par centaines étaient disposés en pile pyramidale. Une photo de ses deux fils et de sa femme en pleine accolades trainait sur une étagère.

- Je savais que vous me retrouveriez un jour. Commença t-il debout en face d'un canapé. Il n'y a pas un jour où je ne regrette pas ce que j'ai fait subir à vous et votre famille. Tous les jours s'en exception, j'essaie de me racheter ma conduite.

Je l'observais d'un œil plein de rancœur. J'attendais des explications plus étoffées mais rien de ce qu'il dira ne me fera changer d'avis à son sujet. Il méritait d'être puni comme il se devait. C'était de sa faute si j'avais touché à la drogue pour oublier la douleur de la disparition de ma mère.

- Je suppose que vous voulez avoir ma version des faits ce fameux soir d'été 1988 ?

- J'avoue que je serais curieuse de connaître votre histoire. Parce que moi, je n'ai que de vagues souvenirs. Mon cerveau a bloqué toutes ses années sur ce qui s'est réellement passé. M'exaspérais-je.

L'homme s'installa en face dans le sofa d'une place pour faire face à mon air furax.

- Tout d'abord merci de n'avoir rien dit devant ma femme.

- Elle ne doit pas être au courant sinon j'ai des doutes qu'elle vous aurait épousé. Balançais-je méchamment.

Malgré ma pique, je l'invitais à continuer son récit d'un geste de la main.

- Ce fameux été 1988, je fêtais la fin du lycée. Je revenais d'une fête bien arrosée après que mes copains m'ont incités à relâcher la pression. Je sais que ce n'est pas une excuse, j'étais jeune et stupide à cette époque. En repartant pour aller chez moi, je me suis assoupi une fraction de seconde. J'ai relevé la tête au moment où je vous ai percuté. J'étais sonné tous comme vous l'étiez toutes les deux.

J'inspirais profondément à la pensée de cette nuit tragique et attendais la suite.

- Je suis sorti de la voiture pour voir comment vous étiez toutes les deux. Votre mère était coincée avec sa ceinture. Elle était réveillée avant vous. Je me rappelle que vous perdiez conscience par à coup. J'ai demandé à votre maman de m'attendre le temps que je déplace la voiture. En revenant, elle essaya par tous les moyens de trouver une solution pour s'en dégager et vous aider. J'ai eu beau essayer de lui enlever la ceinture rien n'y faisait. De la fumée sortait du moteur, des flammes jaillissaient sur le capot de la voiture qui prenait feu. Votre mère me supplia de vous sortir de là en première. Je vous ai pris dans mes bras et déposé sur le trottoir pour retourner la chercher. Mais...il s'arrêta dans son élan.

- Mais...Insistais-je.

Je voulais connaitre sa version des faits même si je l'a connaissais dans le fond.

- La voiture a explosé. Je n'ai rien pu faire pour la sauver. Cette vision me hante depuis près de vingt six ans.

- Et bien nous sommes deux. Dis-je avec dédain. Vous croyez que parce que vous avez tenté de sauver ma mère que je vais vous pardonner ?

- Je sais qu'avoir votre pardon serait utopique. Je ne mérite pas votre indulgence. Si pour vous prouvez ma bonne foi, je dois aller en prison pour mon crime. J'assumerais entièrement ce que je vous ai infligé et à votre entourage. Je suis prêt à subir les conséquences si vous avez besoin de faire votre deuil.

Une autre saison T2Donde viven las historias. Descúbrelo ahora