Chapitre 7

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Arrivés au buffet, j'aperçois Emesis en compagnie de sa famille – et donc de Logan – et d'un homme que je ne connais pas encore. J'entraîne Illyen à ma suite en lui prenant la main d'un geste que j'espère naturel.

- Emé, dis-je, tu me présentes ton futur mari ?

Elle sourit à pleine dents mais je me rends vite compte qu'elle se force.

- Astrya, voici Davos.

J'attrape la main qu'il me tend et la serre et marmonnant un « enchantée », qu'il me rend volontiers. C'est un grand brun aux yeux marron foncés, il est très beau lui aussi. Cependant, un détail cloche. Je comprends rapidement le problème de ce jeune homme lorsqu'il commence à évoquer sa vie. Il sonne aussi faux que les seins des femmes sur les images d'autrefois. Son comportement est surfait et il paraît imbu de lui-même au plus haut point. Il est en pleine énumération du nombre de prix qu'il a gagné depuis la maternelle lorsqu'Emé l'arrête d'un geste :

-Hum, oui. Astrya, tu ne nous présentes pas ton ami ?

Mon regard oscille entre elle et Davos puis je me tourne vers Logan, qui tient la main d'une jolie brune.

- C'est Illyen. Illyen, voici ma meilleure amie, Emé, ses parents et son frère Logan. Ainsi que...

- Erwin, lance la brune d'une voix fluette, la fiancée de Logan.

Illyen salue tout le monde très poliment. Davos reprend un monologue sur lui-même, accueilli par les sourires gênés d'Emesis et de ses parents.

- Ne devrions-nous pas rejoindre nos propres parents pour les présentations, glisse Illyen à mon oreille.

Heureuse de pouvoir quitter cet insupportable garçon, je confirme d'un hochement de tête et nous nous mettons à la recherche de nos parents. Soudain, une grande femme blonde à l'air sévère apparaît devant nous :

- Illyen, nous te cherchions ! Alors c'est l'heureuse élue ?

- Voici ma mère, Astrya, annonce-t-il, l'air blasé.

Je lui sers le baratin habituel, que je suis enchantée de faire partie de leur famille, que je m'occuperais au mieux de son fils, et en retour elle me complimente sur mon physique et sur ma politesse, en m'assurant qu'ils sont aussi heureux que moi de m'accueillir dans leur famille. Le père d'Illyen nous rejoint et nous discutons un moment tous ensembles. Ils paraissent vifs d'esprit, particulièrement mon futur époux qui me surprend positivement. Je suis contente d'être tombée sur lui, plutôt que sur Davos. Nous nous esquivons ensuite poliment pour trouver mes parents. Une fois trouvés, nous abordons également divers sujets, comme nous l'avons fait avec les parents d'Illyen. La nuit tombe peu à peu et lorsqu'il commence à faire trop sombre, mes parents annoncent que nous rentrons. Pratiquement tous les prétendants sont déjà chez eux. Illyen se penche vers moi :

- Je te raccompagne et puis je rentrerais aussi.

- Tu peux rester dîner, proposé-je.

- Non, c'est très gentil mais je préfère manger chez moi. Nous avons trois années pour nous connaître, nous n'avons pas à tout bousculer, pas vrai ?

Je souris, sincèrement heureuse d'avoir été assimilée au bon partenaire.

- Tu as raison.

Lorsque nous parvenons au perron de notre maison, ma mère, mon père et ma sœur ont la discrétion de nous laisser seuls un moment. Devant la porte, Illyen me prend les mains :

- Je suis très satisfait de ma partenaire, et je suis persuadé que nous serons heureux ensemble, me dit-il.

Je rougis et serre un peu plus ses doigts.

- Je ne m'attendais vraiment pas à une si bonne surprise, avoué-je, j'avais si peur de tomber sur quelqu'un d'idiot ou de méchant.

Il rit et je souris timidement en l'observant rire. Il est beau. Quelle chance j'ai eu.

- Je ne serais jamais méchant avec toi, Astrya. Par contre, je dois t'avouer que je mettrais sûrement beaucoup de temps à m'attacher, ne m'en tiens pas rigueur, je t'en prie.

Mon sourire s'efface. Je suis déçue mais je comprends, et au fond je préfère qu'il soit sincère. Et puis, après tout, je ne vais pas non plus tomber amoureuse immédiatement.

Nous nous souhaitons bonne nuit, il m'embrasse sur la joue, et m'assure qu'il prendra un aérocar pour rentrer, puis j'ouvre la porte. Je soupire en la refermant. Tout me paraît différent à présent.     

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