Paper Plane | TERMINÉE

15.

Je déteste me sentir si vulnérable et ne pas pouvoir me révolter. J'entends les chuchotements dans la chambre d'Olivia. Parler dans le dos, c'est la seule chose qu'ils savent faire. Un objet pointu me pique le dos. J'attrape l'avion de papier de Louis et à ce moment là, ma mère m'appelle pour manger mais mon corps ne réclame rien. Je n'ai pas faim. Je suis même écoeuré de tout. L'avion de Louis ne pouvait pas mieux tomber.

🛩 59, J'ai séché les deux derniers cours de la journée... Je tenais plus en place de te parler :) comment tu vas ?
PS: J'adore la philo

🛩 57, Ça ne va pas :( J'ai appris, en fouillant dans le grenier, que ma soeur à été adoptée.
PS: Je déteste que l'on me mente.

🛩 56, Pourquoi tu as fouillé alors ?
PS: Je suis hypocondriaque sur les bords.

🛩 55, Je m'ennuyais, Louis. J'ai l'impression que tu ne me comprends pas ! Cela fait des mois que je suis enfermé ici et que je m'ennuie à mourir.
PS: Parfois j'aime écrire des histoires.

🛩 54, Désolé je ne voulais pas t'énerver.
PS: J'aimerais faire un saut en parachute.

🛩 53, Je l'étais déjà de tout manière.
PS: J'aimerais me faire tatouer un papillon sur le torse.

🛩 52, Harry, le temps avance et je pense de plus en plus à mon secret que je dois te dire... Je n'en dors plus la nuit, cela me hante.

PS: Mon tatouage est en hommage à une personne que j'ai perdue...

🛩51, Si tu veux bien te retenir de me dire ça, Louis, ça serait gentil, j'ai eu ma dose pour aujourd'hui.

PS: J'aimerais avoir une vie normale.

🛩50, D'accord. Dans ce cas, je te laisse te calmer. A demain bouclette :)

PS: J'aimerais une photo de toi :)

Me faire trahir par Louis serait la goutte d'eau qui fait déborder le vase, je ne le supporterait pas. Je ne porte pas de lunettes, ma vue est parfaite et je vois Louis. Je vois son regard quand il écrit ses avions en papier et quand il parle de son " secret " il me semble confus mais il a l'air pressé de me le dire. Aucun adjectifs n'est assez fort pour décrire se sentiment de solitude et de désespoir. Louis est le seul qui me fait tenir la tête hors de l'eau mais plus on se rapproche de la " fin " de son soit - disant jeu, plus j'ai peur de le perdre, que tout cela soit une connerie. Une putain de connerie et qu'il me prenne pour un con, parce que tout le monde est con dans ce monde.

Mes larmes ravagent encore une fois mon visage. Elles ne s'arrêtent plus.

Quelqu'un frappe à la porte.

_ C'est fermée alors DE-GA-GEZ !

_ Harry, je t'en supplie, ouvre cette porte. Tu veux des explications oui ou non ?

Elle a pleuré, elle aussi, je l'entends dans sa voix à la fois douce et rauque. Des explications, elle m'en doit alors je vais lui ouvrir en marchant lentement pour la faire patienter encore un peu. Je ne lui adresse aucun regard.

_ Vas y, balance.

_ Tu pourrais parler à ta soeur correctement. Dit-elle avec tristesse.

_ Soeur ? Je viens d'apprendre que ma soeur était juste une putain d'inconnue que mes putain de parents ont adoptée. Je viens d'apprendre que ma soeur ne l'était finalement pas et qu'elle m'avait trahie. On appelle ça encore une soeur ? Tu me déçois, Olivia.

Une larme perle sur sa joue rosée.

_ Papa et maman pensaient que tu ne l'apprendrais jamais. Depuis ce qui s'est passé avec eux, ta relation et tout ça, je ne voulais pas que tu te sentes abandonné parce que jrai toujours été là pour toi, Harry. J'aurais voulu que tu le saches avant mais le temps est passé tellement vite que lui même ne m'en a pas laissé le temps. C'est dur à expliquer, Harry. La seule chose que je suis capable de te dire maintenant, c'est que je suis désolée. Sincèrement désolée.

_ Je suis quoi pour toi maintenant ?

_ Mon frère, Harold. Tu l'as toujours été et tu le seras toujours et à jamais. Une vraie famille n'est pas forcément celle liée par le sang. Je suis une Styles depuis mes un an, nous avons les mêmes parents et nous vivons ensemble depuis dix sept ans. Rien ne laissait paraître que j'ai été adoptée. Regardes, on a les mêmes cheveux tous les deux. Dit-elle en rigolant.

_ Mais pas les mêmes yeux.

_ Je t'aime et je protégerais toute ma vie, Harry.

Je sers son petit doigt. C'est notre signe à nous. Elle me berce contre elle comme une maman le fait pour son petit. Elle me caresse les cheveux et j'aimerais que ce moment ne s'arrête jamais.