16.

1.5K 109 10
                                    

Je tapote nerveusement mes doigts contre mon bureau. Louis met du temps et cela m'agace. Il est censé rentrer chez lui à 17:00, être dans sa chambre à 17:10 et il est actuellement 17:23 et il n'est toujours pas là.
Le magnifique temps qu'il fait depuis le début du moi de Mai, permet à Louis de laisser sa fenêtre ouverte tandis qu'il est en cours.

🛩49, Louis tu n'es toujours pas rentré. Qu'est-ce que tu fous ?
PS: Tu me manques quand tu n'es pas là.

Il ne répond toujours pas après de longues minutes. J'allume une cigarette en douce que j'ai piquée dans le sac de ma mère. La fumée rentre en contact avec mes poumons et je perds le contrôle de mon corps. Je tousse à ne plus en pouvoir. Je bois un immense verre d'eau mais ça ne s'arrête toujours pas.

_ Ça va, Harold ? Me dit ma mère derrière la porte.
_ Ouais. Et ne m'appelle pas Harold !

Sans rien dire elle tourne les talons. Je ne lui ai toujours pas parlé depuis l'histoire de l'adoption. Les dîners du soir ne se font plus à table mais plutôt devant la télé. Le son de celle-ci remplace toutes paroles qu'on pourrait se dire avec mes parents.
Je passe ma tête à travers la fenêtre pour prendre le temps de respirer l'air frais. J'inspire par le nez et expire par la bouche.
Je regarde la petite ruelle étroite entre ma maison et celle de Louis, qui ne laisserait même pas passer un vélo où se trouve un de nos avions en papier, sûrement le sien.
Je descends discrètement les marches telle une petite souris. Je sors par la porte fenêtre coulissante dans le jardin et j'escalade le muret pour me retrouver dehors. Je me fais petit pour ne pas me faire repérer par ma mère.
A ce moment là, je me dis que je devrais fuir, courir à toute vitesse pour échapper à cette vie ici que je mène. Non. Que mes parents me font mener. Mais comment faire... Dix huit ans, sans argent, sans papier... Et puis je repense à Louis, lui, il pourrait m'emmener. On s'échapperait tous les deux, au Japon ou à Miami.
Mais c'est impossible.
Le rêve est impossible.
Et ma vie l'est aussi.

Je récupère l'avion tombé au sol.

48, Ne m'attends pas ce soir, je dîne avec ma mère et mes soeur au restaurant, c'est le week end !!
PS: Je ne suis pas fêtard.

Très bien. Heureusement que j'ai l'œil observateur. J'aurais pu l'attendre encore des heures et j'aurais fini par m'inquiéter.
Il ne reste plus qu'à compter les tic tac de la pendule pour que le temps passe.
Je cache le papier dans la poche de mon sweat et je secoue ma tête avant de remettre mes cheveux comme il faut.
Je ne pensais pas que mon père rentrerait si tôt. Il tourne en rond autour de ma mère en se mordant les doigts. Je m'approche lentement mais ils parlent si doucement que je n'arrive pas à entendre plus de la moitié de leur conversation.
Je monte dans ma chambre sous le regard interrogé de mes parents.

🛩 47, Reviens vite Louis.
PS: Je... T'... Te suis reconnaissant pour tous ce que tu m'as apporté jusqu'à là.

Hello hello nouveau chapitre en ligne! J'espère qu'il vous plaît même si il est court :)

Laisse un commentaire et un petit vote ça me fait toujours plaisir

Pauline

Paper Plane | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant