The Boy 2 [BxB]

Chapitre 6

Et là, tout les souvenirs que j'avais pu refouler jusqu'à aujourd'hui refont surface.

Laura.

Laura et son visage qui n'est rien d'autre que le sien, en plus féminin. Même bouche, même sourire, même regard qui pourrait chambouler n'importe qui, même un aveugle.

Je me lève subitement, n'ayant pas envie d'entamer une discussion qui ne mènera à rien de bon, et me précipite vers les toilettes.

Non, pas les toilettes!

Je me retourne, prêt à sortir, prêt à m'enfuir autre part que dans ces endroits qui sont encore imbibés de son odeur, de nos moments "d'amour" qui n'ont duré qu'un instant.

Et je recroise ses yeux.

- Hey! Désolé, je... Enfin, je ne te veux rien de mal.

- Désolé LAURA, Mais je n'ai pas envie de parler là. Je suis ivre, tu comprends?

Elle sourit timidement. Putain, arrête de la regarder comme ça...

- Je ne pensais pas que tu m'aurais reconnu tout de suite.

J'avais oublié ce regard en essayant de l'oublier lui.

- Ecoute, je ne sais pas ce que tu fous là, t'es pas censé avoir suivi ton connard de père et ton lâche de frère?

- Je t'interdis de parler d'Ethan comme ça.

Ça fait un bail que je n'avais pas entendu ce prénom. E-t-h-a-n. Un prénom pour qui j'aurais pu écrire une chanson, si seulement j'avais su chanter.

Je baisse les yeux, incapable de trouver une réponse concrète.

- On peux au moins discuter?

- Ok.

Elle hoche la tête.

- On sort? J'aime pas trop ce genre d'endroits.

J'acquiesce et nous sortons du bar dont j'ai toujours été un grand habitué. Peut-être un peu trop, même.

Je croise le regard de Michael, qui blanchit aussitôt comme si il venait de voir un fantôme. Et là, je ne peux m'empêcher de sourire.

Je suis un fantôme.

Je travers tout ces gens et, lorsque l'air frais caresse enfin ma peau, je m'assois contre le rebord de la fenêtre, évitant au maximum son regard.

- J'ai fait tout les bars du coin pour te retrouver. Et puis, ça m'a paru évident. C'est le genre de bar que fréquente Ethan.

"Que fréquente Ethan" Ouais, à croire que sa vie est bien meilleure sans moi.

- C'est peut-être trop tard. Mais j'ai besoin de ton aide, avant qu'il fasse une énorme bêtise.

Une énorme bêtise.

J'éclate de rire sous ses yeux ébahis.

- Qui m'a empêché de faire une "erreur bêtise", moi?

Elle ouvre la bouche plusieurs fois pour parler, mais elle est en réalité incapable de trouver quoi me dire.

- Ecoute, tu ne sais pas pourquoi il a dû partir.

- C'est un connard.

J'obtiens comme seule réponse une main se percutant contre mon visage. Une droite qui pourrait me faire craquer.

- Je te l'ai déjà dit, tu ne parles pas de lui comme ça, tu ne sais même pas de quoi tu parles! Ma parole, t'es aussi idiot qu'avant. Moi qui pensait qu'il t'avait fait évoluer, qu'il t'avait un peu montré son "monde", mais en fait tu es et tu resteras toujours un gros con.

Et c'est comme si je me prenais une nouvelle gifle. Une gifle bien plus puissante qui me retourne l'estomac.

- Je...

- Et là je t'interdis de parler. Tu vas m'écouter, jusqu'au bout.