The Boy 2 [BxB]

Chapitre 29.

Luke

- Tiens, boit. Ça te fera du bien. Dis-je doucement à Ethan qui, depuis maintenant plus d'une heure, tire une tronche à en faire fuir les morts.

- J'ai pas soif.

Je souris. J'ai de la peine pour lui alors que mon coeur, lui, est rempli de joie. Je l'ai séparé de l'autre pétasse...

- Allez, tu vas pas refuser une bière, quand même? Je t'ai connu moins coincé que ça.

Ethan lâche un grognement avant de se retourner vers moi et de plonger ses yeux dans les miens. Oh.

- Arrête de me fixer comme ça, boit.

Il soupire et attrape ma bière fraichement servie. Putain, je lui donne mon verre alors que je déteste partager. Quel petit con.

J'aperçois son petit sourire en coin lorsqu'il baisse les yeux sur le verre. Et presque aussitôt, il se fige à nouveau avant de commencer à boire.

- Bon, du coup je vais m'en chercher un autre.

Je lui tapote légèrement l'épaule avant de me faufiler devant le comptoir.

- Une autre bière, s'il vous plait.

Le barman fronce les sourcils, étonné que j'ai fini aussi vite. Alors il cherche du regard Ethan, avant de comprendre.

- Tiens, c'est la maison qui régale. Dit-il avant de me servir un verre.

Je le remercie avant de me faufiler, rapidement mais sans trop le montrer, vers Ethan. Ah, Ethan...

- T'as déjà fini?!

Il hoche la tête en souriant bêtement.

- Tu n'aurais pas du me donner ton verre. Combien tu veux?

- Combien je veux?

Il lève les yeux au ciel. J'ai compris ou il veut en venir, et c'est hors de question.

- Du fric. Tu veux combien?

- Arrête, ça me fait plaisir.

- Combien je te dois?

Je soupire bruyamment avant de le fusiller du regard.

- Têtu et idiot. Comment j'ai pu tomber amoureux de toi?

Il écarquille des yeux avant de se tortiller sur sa chaise, le regard fuyant. Et moi-même, en me rendant compte de ce que je viens d'oser lui dire, je ne sais plus où me mettre.

Allez, fini ton verre...

La bière me glace la gorge.

- Tu ne m'as toujours pas dit combien je te dois.

- Ethan!

Et soudain, une pensée me vient en tête et je ne peux m'empêcher de sourire.

- Quoi?

- Tu peux me payer autrement qu'avec de l'argent.

Ses joues réagissent aussitôt, se teintant légèrement de rose et il, pour la deuxième fois en moins de cinq minutes, fuit mon regard.

Il joue avec ses doigts nerveusement, et moi je suis le mouvement de ses jambes qu'il ne cesse de faire gigoter nerveusement.

- Sa...

- Non, tais toi Ethan. Ne gâche pas la soirée.

- Je lui ai...

- Ethan.

Il soupire avant de se pencher sur la table et de brusquement poser sa main sur ma bouche, m'empêchant considérablement de parler.

- Je lui ai envoyé un message. Je lui ai avoué. Tout.

Je fronce les sourcils en me demandant si il est sincère ou non. J'aimerais bien savoir, si c'est vrai, de quoi il a parlé.

Il me relâche, se rasseyant sur sa chaise.

- Tiens.

Il fait glisser son téléphone portable jusqu'à moi. Et je lis avec attention le contenu du message. En lisant, je ne peux empêcher mon coeur de s'arrêter et de soudainement accélérer la cadence. Il parle de moi.

- Ethan...

- Ne dit rien. Je voulais juste que tu vois ça. Rien d'important.

Bien sûr que c'est important. Il assume enfin. Bon, j'imagine quand même qu'il n'aurait pas porté ses couilles face à elle. Mais au moins, même si c'est par message, il assume.

- Ça me fait plaisir que tu avoues enfin que je suis l'unique amour de ta vie. Lui dis-je en lui faisant un clin d'oeil, ce qui lui fait lever les yeux au ciel.

- J'ai pas vraiment dit ça.

- Tiens, fini mon verre.

Il s'exécute et boit, le regard baissé sur le fond de son verre qu'il finit cul sec.

- C'est pas tout, mais ça m'a donné envie de pisser.

Il sourit poliment avant de se lever et de se diriger vers les toilettes.

J'attrape mon téléphone, remarquant que Sacha s'inquiète pour moi.

Pourquoi faut-il que je sois encore attiré par cet abruti...

Sacha a toujours voulu que je lui offre sa chance. Je le sais parce qu'il a toujours eu cette façon de me regarder et de faire tout ce que je lui dis, arborant toujours ce sourire si craquant.

Pourtant, dieu sait que c'est un dur à cuire. Un vrai. Il m'a appris pas mal de choses mais je suis incapable d'éprouver quoi que ce soit pour lui.

Et merde.

Je me lève, bousculant au passage la table, et me dirige vers la porte. Merde, merde, merde.

J'entre, le coeur battant la chamade, un sourire malsain aux lèvres.

Et j'éteins la lumière.

Et je bloque la porte.

- Luke?

Je m'accoude contre la porte, attendant qu'il sorte.

Merde. Faite qu'il n'y ai personne d'autre que lui ici.