Cinq

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Nathaël se rendit au parc, après les cours. C'était une belle journée d'été, et le soleil qui brillait haut dans le ciel faisait chanter les oiseaux, créant un refrain merveilleusement agréable.

Le jeune homme s'était assis à sa place habituelle, sur le banc se trouvant près de la fontaine dont le bruit de l'eau qui coulait apaisait son âme.

Il avait coutume de venir ici, pour réfléchir et observer les personnages passagers. Il était très attentif au monde qui l'entourait, aux bruits qu'il entendait et aux sensations qu'il ressentait.
Ce jour-là, il se délectait de la chaleureuse caresse du soleil sur sa peau et de l'agréable brise faisant virevolter ses cheveux de blé.

Il avait penché sa tête en arrière et clos ses paupières, pour permettre une meilleure écoute de tous ses autres sens.
Il était en parfaite harmonie avec la nature et lui-même.

« Oh mon dieu, les filles, les filles! Regardez le gars là-bas. Il est pas tellement beau? »
« Pire que ça! Il est canon! »
« Je suis d'accord, il est pas mal, mais je suis sûre que c'est le genre de gars qui a tout ce qu'il veut sans rien faire. »
« Tu crois? »
« Ouais. Je suis sûre qu'il utilise sa beauté pour parvenir à ses fins et que ses parents lui donnent toujours tout ce qu'il désire »
« T'as sûrement raison, c'est souvent comme ça avec les beaux gosses »
« Dommage, il était mignon»

Nathaël ne prit même pas la peine d'ouvrir les yeux pour les regarder, leur injuste jugement l'aurait aveuglé.

Il n'avait même pas eu l'opportunité d'adresser la parole à ces trois jeunes filles que celles-ci avaient déjà dressé à la perfection son profil, et collé à son front l'étiquette de "beau connard".

Il trouvait cela blessant, d'être mis dans une catégorie rien que pour son physique, sans même avoir pu démontrer qu'il était tellement plus que ça.

Il n'était pas qu'un corps attirant. Il était avant tout un jeune homme sensible, intelligent, rêveur. Il avait des sentiments.

Nathaël était humain.

Il sortit de l'obscurité dans lequel il s'était plongé, et la forte lumière naturelle l'éblouit un instant.

Il cligna des paupières répétitivement et, lorsqu'il eut retrouvé une vision claire, son regard se porta sur le banc de l'autre côté du parc.

C'est là qu'il l'aperçu.

BeauWhere stories live. Discover now