Sept

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La vision presque angélique de cette jeune fille, Adèle, hanta Nathaël pendant toute la nuit.
Si bien que, le jour d'après, il retourna au parc, son bloc de dessin avec lui.

Lorsqu'il arriva à sa destination, elle était déjà là, assise à la même place que la dernière fois. Elle était vêtue tout aussi simplement, d'un chemisier blanc et d'une paire de jeans clair.

Nathaël passa silencieusement à côté d'elle pour rejoindre sa place, celle qu'il occupait hier. Il s'installa et sortit de son sac son cahier de croquis ainsi qu'un crayon et une gomme.

Et, sans plus attendre, il se mit à dessiner celle qu'il avait vu dans ses rêves. Ses traits étaient nets et précis dû à l'expérience, mais il s'appliquait tout de même énormément, voulant réaliser un portrait qui se rapprochait au plus près de la réalité.

Ce fut ainsi des jours durant. Le jeune homme venait quotidiennement et répétait la même routine. Il passait près du banc d'Adèle, s'asseyait sur le sien, sortait ses affaires, et se mettait à dessiner.

Son cahier se remplissait de croquis de la jeune fille, tous plus beaux les uns des autres.
Nathaël ne s'en lassait jamais, et s'il y a bien une chose qu'il adorait illustrer par dessus tout, c'était ses cheveux. De la même couleur que la nuit, ils ondulaient doucement au rythme du vent, d'une manière presque hypnotisante.

Et, surprenamment, il passait toujours énormément de temps à crayonner sa cicatrice. Cette marque était importante à ses yeux, et n'enlevait rien à la beauté singulière d'Adèle. Il trouvait même que cela lui apportait un certain charme. Elle la caractérisait, la rendait unique.

~

Un samedi après-midi, toujours installé à la même place, Nathaël regardait tous les dessins de la jeune fille qu'il avait réalisé jusqu'à présent. Il en n'était pas peu fier, et un sourire était dessiné sur ses lèvres rosées.

Mais à mesure qu'il tournait les pages, il se rendit compte de quelque chose.

Tous les portraits étaient effectués à partir du même point de vue: le banc sur lequel il était assis en ce moment même.

Il leva les yeux vers Adèle. Les mains jouant avec l'ourlet de sa jupe plissée et les paupières closes, elle semblait calme, comme à son habitude.

Nathaël referma son cahier de croquis, le rangea dans son sac, et partit.

BeauWhere stories live. Discover now