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Je savais qu'Harry était quelqu'un d'imprévisible, et que je n'arriverais jamais vraiment à savoir ce qu'il a en tête à un moment précis.

Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il fonde en larmes et qu'il me prenne dans ses bras, après que je lui demande de faire en sorte qu'il me rende heureux.

Je pense qu'il me surprendra toujours, même si un jour, je crois avoir tout vu, c'est que je me trompe.

Et quand il a enfin fini, je ne sais pas quoi dire, je n'ose rien dire, parce que si il avait eu envie de dire quelque chose, il l'aurait fait. Et donc je me retrouve face à ses yeux brillants, pleins de vécu, pleins de choses renfermées qui ne sortiront peut-être jamais.

Ça se ressent au final, qu'il renferme beaucoup de choses.

Mais il se met à sourire, et je ne sais vraiment pas comment réagir, donc je me blottis contre lui.

Je ne sais pas si je réalise que je vais atrocement faire souffrir quelqu'un que je suis susceptible d'aimer parce que j'estime mériter d'être heureux avant la fin de ma vie.

Et est-ce qu'il fallait que je lui dise ? Je pense qu'il m'en voudra si je pars sans rien lui avoir dit.

En fait, je ne peux même pas prévoir comment il réagirait pour ça, ni pour n'importe quel autre truc d'ailleurs.

Quand j'ai appris que ma mort était si proche, il ne restait que mon corps de vivant, mentalement j'étais inerte. Mais j'ai fini par l'accepter comme quoi c'était le destin, c'était comme ça et ça serait arrivé un jour ou l'autre de toute façon, mais c'était arrivé plus tôt que prévu.

On marche encore quelques minutes avant de retourner à sa voiture pour rentrer.

Sur le chemin de retour, on ne parlait pas, mais le silence n'était pas pesant, il était plutôt agréable.

Mais plus on se rapprochait du moment où on devra se séparer, et moins j'en avais envie.

Peut être qu'on a cours demain, mais j'aimerais passer la nuit à regarder ses yeux, à sentir son souffle chaud, et à entendre son cœur battre.

On se dirige vers nos chambres, et sans que je m'y attende, il attrape ma main, et on continue d'avancer comme ça.

Je n'ai plus besoin de médicaments avec lui. Je ne ressens même plus aucun symptôme. Je sens mon cœur battre.

Mais cette ambiance chaleureuse s'envole quand il lâche ma main.

- Bon, et bien je te souhaite une bonne nuit, et je m'impatiente déjà d'être demain.

Il s'approche de moi pour m'embrasser, sauf que je le stoppe.

- Harry ?

Il ne dit rien mais me regarde d'un air interrogateur.

- Passe la nuit avec moi s'il te plaît.

Ses traits s'adoucirent, et il caresse ma joue en souriant. Je n'arrive pas à croire que j'ai osé lui demander ça.

On s'engouffre tous les deux dans ma chambre, on enlève nos manteaux, et on prend place sur mon lit.

On est assis l'un en face de l'autre, la faible lumière à côté de mon lit, éclaire faiblement son visage. On se regarde sans rien dire, il se met à caresser tendrement ma main, un noeud se crée dans mon ventre.

- Je sais que tu renfermes plein de secrets Harry.

J'aurais dû anticiper que ce n'était pas un sujet facile, et que je m'aventurais dangereusement sur ce terrain.

- Et jamais tu n'en entendras parler. Mais toi aussi tu as des secrets.

Sur le coup, je le prends extrêmement mal. Ça me blesse même, et je ne réponds rien, parce qu'il parle de nouveau.

- Peut-être qu'un jour j'arriverais à te montrer réellement à quel point je t'aime, et jamais tu ne dois douter de ça. Je ne suis pas une personne facile à vivre Louis, et le plus beau cadeau que tu puisses un jour me faire, c'est de m'aimer, pour ce que je suis, et ce jusqu'à la fin de mes jours.

Je ne saurais dire si je l'aime déjà ou non, mais ce qu'il dit me fait ressentir plein de sensations.

- Je veux pouvoir regoûter à tes lèvres chaque minute de ma vie, le faire quand j'en ai envie, je veux t'appartenir, et je veux que tu m'appartienne, je veux qu'on s'aime encore plus qu'un être humain peut en aimer un autre. Je veux un monde où on est principalement tous les deux, parce que tu m'importes plus que tout le reste. N'essaie même pas d'imaginer ce que tu es pour moi, tu n'y arriverais pas. Tomber amoureux de toi c'est la plus belle chose qu'il me soit arrivé.

Je ne trouve rien d'autre à faire que de coller mes lèvres aux siennes, parce que c'est tellement fort et profond ce qu'il dit, que je pense que c'est la meilleure réponse que je puisse lui donner.

Il y met tellement de passion, que je me laisse emporter, je me retrouve assis sur lui. J'ai l'impression qu'il m'est indispensable, alors que ce matin même, je me posais encore tout un tas de questions. J'ai l'impression de ne plus vouloir être loin de lui. Je veux vivre, pour être avec lui, mais surtout pour lui. Je sais que j'arriverais, si ce n'est pas trop tard, à déceler tout ce que je veux découvrir. Peut être qu'il se livrera même de lui-même.

- Ose me dire que tu ne m'aimes pas déjà, j'en mettrais ma main à couper.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Tu as cette lueur dans les yeux que je n'avais jamais remarqué avant, tu souris quand on s'embrasse et en même temps tu serres légèrement mon avant, et tes pommettes sont adorablement teintées de rose.

Certes ce sont des petits détails qui font qu'ils pourraient avoir raison, mais il les remarque !

- Il y a quelque chose que j'ai envie de te dire Louis, mais je ne veux pas te faire peur, ou te faire fuir.

- Je t'écoute.

- Je veux qu'on aille loin ensemble, je veux qu'on vieillisse ensemble.

C'était de trop. Mon cœur se brise, je ne peux retenir mes larmes.

Tout ce qu'il envisage est tout ce dont une personne normale peut rêver de partager avec la personne qu'elle aime. Sauf que je suis condamné, et le fait de réaliser que je ne connaîtrais jamais ça, me mets hors de moi.

Je n'arrive pas à contrôler mes pleurs, Harry est affolé, ses deux mains sur mes épaules. Réaliser ça me fait carrément mal, c'est atroce et tellement injuste.

Harry me parle mais je n'arrive pas à comprendre ce qu'il me dit.

Et arrive ce moment où, il relève mon visage et y fait face.

- Louis, dis moi ce qu'il se passe.

Je ne perçois que quatre mots, a ce moment, ancrés dans mon cerveau, et je réunis tout ce que je peux pour arriver à articuler correctement ce que je m'apprête à lui dire.

- Je vais mourir Harry.

Amoureux mais atteint.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant